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i'll be there for you when the rain starts to pour

La vie peut parfois vous réserver de drôles de surprises. Quand il était gosse, Maël Théodore McNeïl était un enfant que l'on pouvait facilement qualifier de hyperactif. Si vous le laissiez seul dans une cuisine, deux minutes après, il était déjà la tête fourrée dans le four à voir si ça brûlait. Une autre fois, il s'était même installé dans la machine à laver. Sandra McNeïl devait l'élever seule, autant vous dire que ce n'était pas une chose mince à faire. Tous les week-ends, elle et son fils faisaient plus de quatre-vingt-dix kilomètres pour aller voir Dean, le père de l'enfant. Il était en prison depuis des années et n'allait sûrement pas en sortir. Il avait été condamné pour deux meurtres qu'il n'avait pas commis. Seule personne présente sur les lieux du crime cette nuit là, lui faire porter le chapeau avait été très simple. Aux yeux du monde, c'était un meurtrier d'enfants, mais aux yeux de sa famille, ce n'était qu'un innocent mis sous les barreaux pour rien.

On ne peut pas dire que cela ait posé un problème à Maël. Dans sa tête d'enfant, il n'avait pas encore une assez bonne perception des choses pour voir ce qu'il se passait réellement. Ce n'est qu'à son entrée au collège que les choses commencèrent à changer. Dans le village, la famille McNeïl était connue. Le gosse était victime de brimades, pourtant, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Il les laissait faire, il n'avait pas envie de se rabaisser à leur niveau. Même au lycée il n'a rien fait pour se défendre. Mais, il aurait sûrement dû. Peut-être que les choses n'auraient pas dégénérer à ce point.

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« Maël Théodore McNeïl, vous avez été jugé coupable du viol et meurtre de Marylou Emma Talbot. Vous êtes condamné à perpétuité. » Des cris de joies dans la salle se firent entendre. Quelques femmes pleuraient, heureuses que cet homme allait enfin être emprisonné pour le crime qu'il avait commis. L'avocate soupira, lentement, elle posa sa main sur l'épaule de son client. « Je suis désolée, murmura-t-elle. » L'intéressé n'avait pas bougé. Pour lui, le temps s'était comme arrêté. Il esquissa enfin un sourire, il se mit même à rire, un rire nerveux. « Faut croire que c'est de famille, dit-il en tendant les mains vers l'homme qui allait lui mettre les menottes. » April -l'avocate- s'écroula sur sa chaise en mettant ses mains sur son visage. Elle avait tout fait pour essayer de prouver l'innocence de Maël, mais c'était peine perdue. Depuis le début, ils l'avaient jugé coupable. Après tout, ne dit-on pas : tel père, tel fils ?

À dix-neuf ans, on a encore toute notre vie devant nous. Les fêtes entre amis, fonder une famille, avoir des enfants, un travail, une maison, avec un chien nommé Médor ou Lexe. Pour le jeune homme qui était en train d'être emmené en prison, sa vie à lui, s'arrêtait là. Dans cette salle d'audience, ou tous, ou du moins presque tous, le pensaient coupables. Cependant, il n'aurait jamais été capable de faire du mal à une mouche. Lui, violer et assassiner une enfant de dix ans ? C'était complètement impossible. Mais ça, très peu de gens le savaient.

Avant de passer les grilles, Abbygaëlle souffla un bon coup pour dé-stresser. Elle allait voir son premier client pour la toute première fois. Jeune avocate de vingt-trois ans, elle était l'une des plus jeunes dans sa profession. Cela était dût au fait qu'elle avait sauté deux classes au collège. April Jonhson lui avait proposé de reprendre un de ses clients en prison, depuis maintenant cinq ans. La jeune femme avait accepté sans aucune hésitation. Sans rien dire à personne, elle avait ré-ouvert l'enquête, elle aussi persuadée de son innocence. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle avait réussi là où Mlle Jonhson avait échoué.

Le gardien de prison lui fit faire le tour des couloirs. Tourner à droite, puis à gauche et encore à droite … De chaque côté, elle pouvait voir les prisonniers dans leur cellule. Certains dormaient, d'autres, écrivaient, étaient collés aux barreaux, et parfois même chantaient. Plus elle se rapprochait du but et plus le cœur d'Abbygaëlle accélérait. Comment allait-elle s'y prendre pur lui annoncer toutes ces nouvelles ? Le gardien s'arrêta enfin devant une cellule. Les yeux de la jeune femme se posèrent sur l'homme enfermé. Il était assis sur son lit, à feuiller un magazine. Son regard se posa à son tour sur elle. L'avocate pris une grande inspiration et se jeta à l'eau : « Bonjour, je suis Abbygaëlle Roseberry, votre nouvelle avocate. » Maël arqua un sourcil en posant son magazine. Il se leva et s'approcha des barreaux pour mieux regarder la demoiselle. « Avocate ? Vous ? J'ai dû mal à y croire ... » Elle déglutie. « Je … Je sais. Mademoiselle Jonhson m'a chargé de prendre la suite de votre dossier. Et vous … Vous êtes libres. J'ai réussi à vous innocenter. » Le prisonnier ouvrit de grands yeux. « C'est une plaisanterie ? » La demoiselle fit un signe de négation de la tête. Le gardien prit son trousseau de clefs et en introduit une dans la serrure. Après deux tours complets, il ouvrit la cellule en grand. « Vous êtes libres Monsieur McNëil. »

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Maël la regarda ouvrir la porte. Une fois à l'intérieur de l'appartement, il posa ses valises sur le sol et referma la porte. Il inspecta du regard la pièce où il se trouvait. Mouais, ce n'était pas si mal en fin de compte. « C'est ici que vous allez désormais habiter, indiqua Abby en faisant un signe de main. Les voisins sont accueillants, ne vous en faites pas. Pour plus de sécurité, vous vous ferez appeler Théodore, il y aura moins de risque qu'on vous reconnaisse. Ah oui aussi ! J'habite dans le même immeuble, si vous avez le moindre problème, vous pouvez venir sonner à ma porte même en pleine nuit … Et euh … Je crois que c'est tout ... » Théodore esquissa un sourire. Nouvelle vie, nouvelle ville, nouvel appartement et nouveau prénom. Que demander de mieux ? « Merci, vous … Ou plutôt, tu as fait du beau boulot, dit-il en passant sa main sur la joue de l'avocate. »