i'll be there for you when the rain starts to pour

une rupture.

« Non mais, tu te fous de ma gueule là ?! » Ca c’est moi avec Ethan. Enfin plutôt, c’était moi quand Ethan m’a larguée parce que soi-disant je me foutais de sa gueule. Bon, c’est vrai, j’avoue, j’étais pas vraiment dans ma période. Pour être honnête, il venait de découvrir que j’avais des petits boulots pour payer mes études – mes parents ne sont pas au courant, alors restez discrets… – et c’était pas vraiment le genre de boulots dont on se vante, loin de là. En fait, j’avais réussi à décrocher un boulot dans un truc de strip-tease, mais c’était pas quelque chose de dégradant là-bas où on se déshabille juste devant des regards de vieux pervers, non c’était du strip-tease « artistique », un peu comme les pin-up. Mais bon, maintenant dès qu’on dit strip-tease, on vous prend pour une des ces filles qui font le trottoir. C’est vraiment n’importe quoi, surtout que maintenant, ce temps est révolu pour moi. Je pense que s’il a eu cette réaction, c’est parce qu’il était blessé dans son égo. Il ne supportait pas que d’autres puissent admirer mon corps, et le pire, si ça se savait ! Il ne supportait pas l’idée qu’on dise de lui qu’il sort avec une fille comme ça. Bref, ça ne m’a rien fait sur le coup. S’il ne comprenait pas que j’étais obligée de le faire pour me donner une chance d’avoir un bel avenir, c’était son problème et qu’il aille se faire voir. « J’veux pas qu’on dise que je sors avec une pute ! Je les entends déjà se foutre de ma gueule, et je ne supporterai pas ça. » Je vous l’avais bien dit, tout ça c’était pour son égo. Ses sentiments ils s’en foutaient totalement, et les miens, je ne savais même pas que j’en avais dès si fort à l’époque, donc je m’en foutais aussi. « Très sympathique de ta part. Tu sais ce qu’elle te dit la pute ? DEGAGE ! » Les voisins doivent encore se souvenir de ce jour-là, c’était très … bruyant. Mais ça ne m’importait peu, je voulais juste qu’il s’en aille, je ne voulais plus le voir. Me faire traitée de pute, c’était impardonnable. J’étais une pute parce que je voulais réussir ma vie, très bien, mais la pute ne voulait pas d’un gars comme lui. Il prit la porte quelques minutes plus tard et je ne le vis plus.

un renouveau.

Aujourd’hui, je commence ma nouvelle vie. Ouais, j’ai décidé que je changeais d’appart pour aller dans un endroit plus cool. J’en ai marre de voir cet appartement pourri, alors je le quitte pour m’en trouver un mieux. Enfin, je l’ai déjà trouvé. Des amis m’ont parlé d’un immeuble dans la ville où les jeunes aimaient bien vivre, apparemment c’est convivial. Bon, il y a toujours quelques cas mais bon, ça ne peut pas être pire de l’endroit d’où je viens. Déjà, j’arrive dans le hall et je vois un couple d’amoureux qui me salue avec un grand sourire. Ils me demandent si je suis la nouvelle arrivante, et toutes les banalités d’usage, voire un peu plus. Je sens vraiment qu’ici, je vais bien me marrer. Je prends donc la direction de l’ascenseur, au moins ici il y en a un, parce que dans l’autre immeuble, y’en avait pas. J’appuie sur le bouton pour le faire venir, il s’ouvre et je m’engouffre dedans avec mes deux grosses valises envahissantes, et juste avant que les portes ne se referment, un jeune homme entre tout essoufflé, sûrement d’avoir couru pour ne pas rater l’ascenseur. Je lui fais un grand sourire et lui lance « Salut ! ». Il me répond tout aussi gentiment en me rendant mon sourire. Ouais, il a l’air pas mal celui-là. Je reprends mes esprits en l’entendant parler. « Pardon, j’ai pas tout entendu… » Il faut paraître sympa, les mauvais côtés ressortiront quand je le connaîtrais mieux, mais pur l’instant je garde la carte sympathie. « Je te demandais si c’était toi la nouvelle dans l’immeuble, Hawkes c’est ça ? » Wahou, à peine arrivée, et tout le monde me connaît déjà. C’est assez déroutant. « Oui c’est ça, mis je préfère Dita. » Et encore un grand sourire, il faut peut-être que j’arrête, je vais passer pour une nunuche avec un chihuahua. Et là, sauvée par le gong, enfin plutôt par le ding de l’ascenseur qui nous annonce que nous sommes arrivés. J’essaie alors de sortir, mais impossible d’extraire ma deuxième valise qui semble vouloir camper dans l’ascenseur, le jeune homme m’aide donc à la sortir, et en profite pour glisser son nom. Il se trouve que c’est mon voisin de palier. Pas mal, je devrais me plaire ici.