Les yeux fermés, des idées vagabondes plein la tête je pouvais sentir ses bras autour de mon corps. Ses larges épaules et l’armature de ses muscles épousaient parfaitement mes courbes. « Mickey .. tu dors ? » ma voix avais chuchoté ses mots tant de fois, nous avions tout deux la fâcheuse habitude de nous endormir dans les bras l’un de l’autre, sur le sofa, chaque soir, devant un film. Pourtant ce soir là il avait ajouté de sa voix douce « Non mon amour, je réfléchis … » A ses mots j’avais put sentir le rythme de son cœur varier un court instant avant de se remettre à tambouriner calmement dans mon dos. « Comment c’est passé ta journée ? J’ai croisé Sasha tout à l’heure, elle m’a dit que vous aviez but un coup avec Aaron » Le silence qui avait suivit sa phrase me mettais dans un embarra apparent car, au fond de moi, je savais tout ce que cette phrase sortie de sa bouche sous entendais tout comme je savais que se sujet était bien trop sensible pour notre couple, nous nous étions déjà bien trop souvent brûlé les doigts à l’aborder, aussi je m’étais contenter de lui répondre sur le ton de la rigolade « si je ne te connaissais pas si bien Mick, je croirais que tu es jaloux .. » Bien sur Mickey était jaloux, il l’avait toujours été, peut-être parce qu’Aaron était l’homme qui m’avait permis de surmonter la plus grosse douleur de mon existence ou bien simplement parce que lui et moi avions eu une aventure, pourtant il refusait de l’affirmer, de l’assumer même.

Aaron et moi, n’avons partagés que quelques mois de notre vie et cela remonte à environ trois ans. A cette époque je venais d’emménager chez mon oncle et sa compagne, j’étais une enfant pommée et insolente qui venait de subir le décès de ces deux parents dans un accident de voiture et se voyait transportée à l’autre bout du pays, chez un oncle qu’elle voyait peu et une tante qu’elle ne connaissait pas. Je me rappelle clairement de cette guerre honteuse qui régnait entre cette femme étrangère, qui voulait remplacer ma mère et moi. Aaron m’avait beaucoup apporté dans la vie, comme le calme et la tendresse qu’il me manquait mais il m’avait aussi inconsciemment fait changer et la guerre c’était atténuée pour finalement disparaitre et laisser place à une relation quasi fraternelle entre ma tante par alliance et la petite blonde écervelée que j’étais.
Pourtant toute histoire à une fin, et la notre comprise. C’était un jour de printemps je m’en rappelle parce que les fleurs blanches ornaient déjà les arbres de l’allée du parc que j’empruntais pour aller au café. Ce jour là il était plus beau que jamais, les reflets du soleil donnant un éclat tout particulier à ses cheveux blonds. « Salut babe » j’adorais cette voix de velours de laquelle il m’appelait et ce surnom qu’il m’avait attaché qui ne cessait de me faire penser au petit cochon. Je m’étais faufilée entre les tables avec une agilité telle que dans un jeu vidéo de Marion j’aurais put engendrer le meilleur score de la partie. « Bonjour mon amour » cette rupture fut la première à me tirer des larmes pourtant je l’avais ardemment désirée prétextant que nos destinations à tout deux étaient bien trop différentes et que nos chemins devaient maintenant se séparer.

« Je ne suis pas jaloux mon ange, je ne suis pas jaloux, ou presque pas. » Je m’étais alors mise à sourire comme à mon habitude ; j’avais cet atout qu’était le sourire facile et je ne parvenais jamais à le retenir. « Et sache que si tu l’étais, tu n’aurais aucune inquiétudes à te faire. Cette histoire, c’est du passé et Aaron aussi » à ses mots mon cœur avait fait un sursaut et mes poumons c’étaient resserrés, mais sans rien en laisser paraitre j’avais refermé les yeux pour me replonger dans le sommeil léger des souvenirs.