❝Lise, Talula Moore❞

✎ T'ES COMMENT SINON DANS LA VIE ? Moi c'est Lise Moore et j'ai vingt-neuf ans. Je suis née le 14 février 1982 à Los Angeles vers 13h10. En ce moment, je vis à Boston, Etats-Unis et je m'y sens perdue. Je suis d'origine américano-irlandaise et on dit souvent que cela se remarque. Ma vie sentimentale, y a pas grand chose à en dire sérieusement, je suis fiancée et j'avoue que parfois ça me casse les pieds. Pour m'occuper sinon je suis professeur de littérature et cela depuis déjà cinq ans. J'adore les animaux et je suis dans le groupe not without my tarentula

✎ TU ES GENTIL OU MECHANT ? généreuse ★ frivole ★ malicieuse ★ bornée ★ optimiste ★ susceptible ★ souriante ★ timide ★ dépendante ★ forte ★ ambitieuse ★ parfois sarcastique ★ sincère ★ étourdie ★ romantique ★ lâche

✎ TON APPARTEMENT DE RÊVE IL SERAIT COMMENT ? Sans doute pas très grand, de ceux propice à une impression d'intimité. Pas de murs ou de sols blancs : seulement des couleurs chaudes, mais jamais agressives. Une petite chambre, mais de quoi placer un grand lit et une armoire. Une vraie armoire, celles qu'on trouvaient chez nos grand-parents et dont on ne voyait le sommet qu'en pliant la nuque. Peu importe la cuisine, du moment qu'elle est fonctionnelle, tout m'ira : je n'ai jamais eu l'étoffe d'une grande cuisinière, de toute façon. Mais il faudra que le salon soit grand, de quoi y caser ma bonne centaine de livres et ma chaîne hi-fi dernier cri, puisque la lecture et la musique sont deux choses dont je ne pourrais définitivement pas me passer. La salle de bain serait dans les tons roses pâles, très féminine, la baignoire étant indispensable.

✎ TON VOISIN IDÉAL SI TU DEVAIS LE DECRIRE ? Quelqu'un avec du caractère, avec qui je pourrais discuter des heures entières de tout et de rien. Un ami possible en somme, qui n'aurait pas sa langue dans sa poche, sans pour autant être envahissant... N'importe qui finalement, à partir du moment où son principal but dans la vie n'est pas de me casser les pieds ou de me voir sortir de mes gonds. Simple d'esprit ou non, peu importe, du moment qu'il sache baisser la musique quand il le faut ou à quelle heure commencer à manier la perceuse...

i'll be there for you when the rain starts to pour

voir ci-dessous.

Spoiler:

Elle ne se voulait pas différente. Elle se voulait elle-même.

« Lise, reviens.
-Non.
-Reviens !
-Non.
-Lise, tu... Tu n'es pas dans un film ! Tu ne peux pas disparaître comme ça, du jour au lendemain!
-Je n'ai pas disparu, je ne t'empêche pas de venir me rejoindre ici si ça te chante, mais je ne retournerais pas là-bas !
-Là-bas, comme tu dis, c'est chez toi, Lise.
-Arrête de placer mon prénom dans chacune de tes phrases, je n'ai plus douze ans.
-On ne dirait pas, figure-toi. »
Un soupir, le temps d'une pause. Elle savait pertinemment qu'elle avait fait une bêtise, et n'avait nul besoin qu'on le lui rappelle. Elle-même ne se voyait pas autrement que comme cette capricieuse petite fille de dix ans, qui disait non à tout ce qu'elle n'aimait pas et dont on ne pouvait faire changer le premier avis. Il semblerait qu'elle n'ait pas beaucoup changé depuis...
« Lise écoute... Tu devrais revenir, ne serait-ce que pour t'expliquer. Tu lui dois bien ça. »
Elle se mord la lèvre.
« Je.. Je ne peux pas Kat. Je n'oserais pas.
-Personne n'assumera pour toi, petite sœur, et beaucoup sont loin d'être prêt à te pardonner. Si tu ne reviens pas bientôt, je doute que tu puisses le faire un jour. Ou ce ne sera pas sans difficultés.
-C'est déjà bien assez difficile...
-Ce sera bien pire, Lise.
-Je le sais...
-Mais tu ne reviendras pas...
-Non.
-C'est la mauvaise décision, j'espère que tu en es consciente.
-...
-Tu veux que je lui dise quelque chose ? Que je lui passe un message ou..
-Ne lui dis rien, je doute qu'il le prenne bien, quoique ça puisse être.
-Un « je t'aime » peut-être ?
-Ce n'est pas drôle, Kat.
-C'est toi qui a fait de tout cela une plaisanterie.
-Je vais raccrocher.
-Très bien. Tu sais... Lise, je ne suis pas d'accord avec la moitié de ce que tu as fait, ou dit, mais je n'en serais pas moins de ton côté, au cas où.
-Je sais. Merci Kat. Je te rappelle.
-On se rappelle. »
Elle attendit le déclic à l'autre bout du fil, et posa le combiné à son tour. C'était plus dur qu'elle ne le pensait, de fuir. Ce n'était pourtant pas la première fois, mais aujourd'hui elle était allée plus loin qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle l'avait aimé pourtant, sincèrement. Quant à savoir quand cet amour s'était envolé, elle l'ignorait : mais à l'instant même où il lui avait fait sa demande, elle avait su que tous ces gestes tendres ne relevaient plus que de l'habitude. Lise avait dit oui, pourtant, et c'était ce qu'il lui avait crié lorsqu'elle avait brusquement lâché le bouquet de fleurs devant l'autel pour remonter l'allée de l'Eglise en courant. Elle ne s'était jamais senti aussi bien que lorsqu'elle avait franchi ses portes pour se perdre dans les rues de Los Angeles, portant encore sa robe de mariée, sans que cela n'attire pourtant plus que cela le regard des passants. C'était là la preuve même de son insignifiance, et de cela, elle ne voulait pas. Faire comme tout le monde, promener son chien le soir en rentrant du travail alors que son gentil mari se prélasserait devant la télévision... tout cela lui faisait peur, la rebutait, lui faisait horreur. Lise voulait vivre encore un peu, avant de se couler dans le moule, si elle devait jamais le faire. Danny était un gentil garçon qui n'avait sans doute pas mérité cela, mais aujourd'hui encore, alors qu'elle avait finalement posé ses valises à l'autre bout du pays, à Boston, elle ne regrettait pas son geste. Ils s'étaient connus au lycée, ne s'étaient jamais quittés depuis, mais avaient depuis bien longtemps cessé de s'aimer. Et pour elle, il n'y avait rien de plus terrible que cela, que l'habitude, que de faire ce que tout le monde s'attend à vous voir faire, à vous voir dire, à vous voir vivre. Elle avait fait son choix : elle voulait être libre.

Quelle importance, on a tout le temps.

Et maintenant que faisait-elle ? Alors que ses talons claquaient sur le parquet, cherchant désespérément à mettre la main sur ces fichus clés qui se jouaient de nouveau d'elle ? Elle vivait, tout simplement. Se levait à l'heure qu'il lui plaisait, partait travailler sans contraintes, revenait à l'heure qu'elle souhaitait. Elle était seule, peut-être, mais heureuse. Et surtout satisfaite. Si le remord la tenaillait encore quelque peu (tant d'ailleurs, qu'elle n'osait pas ôter sa bague de fiançailles et avait tendance à s'annoncer fiancée à ceux qui lui posaient la question), jamais Lise n'avait pensé revenir en arrière, reprendre l'avion et reprendre là où ils s'étaient arrêté. Elle avait beau cherché, elle ne voyait aucune raison de le faire : elle n'aimait pas Danny, quant à sa famille... tout enfant devait bien un jour quitter le nid, et pour elle qui avait toujours vécu non loin d'eux, elle avait enfin la sensation de véritablement prendre son envol. Depuis peu, elle avait trouvé une place dans un lycée de Boston : elle se faisait peu à peu au climat, aux habitants, à ses élèves, à ses voisins et son nouvel appartement. Certes, Lise était encore perdue, n'ayant encore que peu de repères, voire pas du tout, mais elle ne craignait pas l'avenir, et savait qu'elle pouvait construire ici quelque chose, même si pour le moment, elle comptait plutôt profiter de sa liberté retrouvée. C'était comme être adolescente à nouveau, et dieu comme elle aimait cette sensation.
Et finalement, ses clés lui tombèrent dans la main. Comme d'habitude, elles étaient à leur place, mais comme d'habitude, Lise l'avait encore oublié. Si elle ne devait retenir qu'une chose, ce serait sans doute son prénom. Ainsi que tout le contenu de ses livres, sans doute... Son nom, celui de l'endroit où elle vivait, ce qu'elle y faisait, tout cela n'avait pas d'importance, et c'était sans doute pour cela qu'elle ne faisait jamais d'efforts pour retenir quoique ce soit. Se souvenir d'un visage, d'une émotion, tout cela était plus important, non ? C'est ce qu'elle avait toujours pensé, jusqu'à ce qu'elle atteigne ses vingt-cinq ans, et elle comptait bien revenir à cette philosophie, porter de nouveau des talons hauts et des vêtements un peu trop moulants, parce-qu'elle était une femme, parce-qu'elle était libre, et qu'on avait si peu souvent l'occasion de se le prouver.

Bienvenue et très beau vava

Je te valide.
Bon jeu parmi nous