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 zadig - letitrevaarriver(a)

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MessageSujet: zadig - letitrevaarriver(a)   zadig - letitrevaarriver(a) Icon_minitimeDim 6 Mar - 13:31

ZADIG & LUKE
zadig - letitrevaarriver(a) Tumblr_lhkk96131d1qf4hyro1_500

    C'était juste impossible. Ce ne pouvait être lui qui me fixait intensément de son regard ténébreux. Je devais simplement rêver. Je secouai ma tête, croyant à un mirage, mais alors que je rouvrais mes paupières, il était toujours là. A quelques mètres de moi. J'avais juste envie de vomir mes trippes, ou alors fuir en courant. Les deux sans doute. Parce que le revoir alors que je m'évertuais à faire en sorte de ne pas le croiser frôlait la folie. Je surveillais toujours chaque recoin avant de passer quelque part, mais là j'avais juste baissé ma garde le temps d'une après-midi, j'avais juste voulu me détendre. Et voilà que je me retrouvais face à lui. Quelque chose m'empêchait de bouger, de m'en aller, de rentrer chez moi et d'oublier qu'il existait encore. Sans doute le manque. Le manque de sa présence, de son rire, de son parfum, de son sourire, de sa voix, de ses baisers. Il fallait que j'oublie tout cela. C'était terminé. Nous n'étions plus rien, l'un pour l'autre. Comme des étrangers qui n'avaient jamais vécu quoi que ce soit ensemble. J'aurais préféré. Préféré ne pas perdre des années de ma vie avec un homme comme lui qui avait réussi par je ne sais quel moyen à m'avoir entre ses filets. J'avais été stupide à cette époque, stupide de croire qu'on pourrait construite quelque chose ensemble. Il avait fait semblant pendant longtemps, puis il était parti. Comme un lâche. Je crois que l'amour que je ressentais toujours pour lui n'était rien comparé à la haine qui serrait mon coeur alors que je plantais mon regard dans le sien. Il était beau. Toujours autant. Mais tout cela n'avait plus d'importance. Ce qui importait désormais, c'était de faire une croix sur le passé. Aller de l'avant. Sans lui. Et même si c'était difficile, je devais le faire. Pour mon propre bien. Parce que durant toutes ces années, je n'avais vécu que pour lui, pour son propre bonheur. Mon avortement en était la preuve. Et même si cela faisait des années, je portais encore le poids de ma tristesse dans mes entrailles. Tout avait été de sa faute. Et il s'était barré, simplement. Emportant avec lui tout ce qu'on avait réussi à construire. Ne me laissant qu'un mensonge dans lequel je devais m'engluer et vivre. Le hasard faisait bien les choses puisqu'on se retrouvait à l'endroit où nous nous étions rencontrés pour la première fois. Le centre commercial, ou le lieu de ma première erreur. Qu'est-ce qui m'avais pris de venir ici ? A croire que j'aimais me faire du mal, me torturer l'esprit. Apparemment, je n'avais besoin de personne pour faire cela. Je me suffisais amplement.

    4 HOURS EARLIER.

    Pendue à mon cellulaire, je me faisais traîner par mon dalmatien qui n'avait qu'une hâte, retrouver l'extérieur. Pourtant, il était encore jeune, quasiment minuscule, et je n'étais pas si maigre que ça. Mais ma force n'était rien comparée à la sienne. Alors, perchée sur mes escarpins, je dévalais les escaliers à la vitesse de la lumière, à la fois ravie et ennuyée de sortir dans les rues bondées de Boston. Ravie parce que cela allait me faire prendre l'air, j'allais m'aérer l'esprit et tenter, une fois de plus, d'oublier que je pouvais le croiser à chaque seconde de ma vie dans cet immeuble. Pourquoi n'avais-je tout simplement changé ? Pourquoi n'avais-je que changé d'étages lorsque j'avais découvert son mensonge ? C'était la question que je me posais. Sans doute parce qu'au fond, je ne désirais qu'une chose, pouvoir le voir à n'importe quel instant, et peut-être retourner dans cet appartement qui nous appartenait autrefois. Pourtant, je faisais tout pour ne pas le rencontrer. Afin de ne pas me tétaniser comme une idiote, la bouche ouverte, sans aucun mot en sortant. J'étais vraiment lamentable quand j'y pensais. J'étais également ennuyée parce que je savais que le froid m'attendait à l'extérieur de mon appartement, et quitter le confort de ma demeure me dérangeait. Mais j'avais voulu un chien, il fallait désormais que je l'assume. Je poussai la porte de l'immeuble, et je sentis quelques gouttes me tomber sur le visage. Je pestai discrètement, puis je décidai de couper ma communication téléphonique afin de pouvoir sortir un parapluie de mon sac. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour un animal de compagnie ! C'est en passant devant quelques vitrines de magasins que je décidai d'occuper mon après-midi à faire du shopping, comme avant. Et comme il valait mieux être seule que mal accompagnée, je ne voulais prévenir personne. Ainsi, j'aurais ma journée pour moi, et je pourrais en faire ce que je voulais. J'étais, en fait, assez satisfaite de ma sortie alors que je m'affalais dans mon canapé, car celle-ci m'avait permise de remplir mon après-midi qui risquait jusqu'alors de rimer avec ennui et lassitude.

    Mes mains avaient simplement lâché mes sacs qui s'étaient alors retrouvés à terre. J'étais sous le choc. Sous le choc, parce que je croyais passer enfin une après-midi normale, et voilà qu'une ombre venait obscurcir ma journée. Cette ombre avait le nom de Zadig. J'aurais pu faire comme si je ne l'avais pas vu. Récupérer mes affaires pour filer dans ma voiture et me barrer comme il l'avait fait quelques années plus tôt, sans un mot. Le problème venait sans doute du fait qu'il me fixait, donc qu'il savait que je l'avais vu, mais également du fait que mes pieds ne voulaient simplement pas bouger. Ils venaient de s'enfoncer dans le sol, comme pour enfin me signifier qu'il fallait que je lui fasse face, sans flaichir, sans avoir peur. Mon coeur battait à une vitesse ahurissante dans ma cage thoracique. J'imaginais presque qu'il allait en sortir pour aller battre à l'unisson avec celui du brun. Je ne le voulais pas, ce n'était pas prévu dans ma vision de ma nouvelle vie. Je fermai ma bouche, et passai une main dans mes cheveux histoire de me donner une contenance. En fait c'était la seule chose que j'étais capable de faire. Ni plus, ni moins. J'avais envie d'aller vers lui et de l'embrasser passionnément. Mais également de le pousser violemment, de le gifler, même si je n'avais pas une grande force. L'intention y aurait été. Je ne pouvais simplement rien faire. Pour une des premières fois de ma vie, je n'arrivais pas à aligner deux mots alors que j'étais de nature bavarde et également très franche. Les quelques mètres qui nous séparaient semblaient être immenses, aussi immenses que le trou que j'avais dans la poitrine et qu'il avait creusé petit à petit, au fur et à mesure du temps. J'aurais pu crier que je l'aimais. Mais je préférais juste me taire. Parce que les mots ne rimaient plus à rien, ils ne servaient plus à rien. Pas avec lui.
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Zadig L. Durieux
NEW ARRIVANTBack off ! You're standing in my aura.

Zadig L. Durieux

✂ EMMÉNAGEMENT : 24/02/2011
✂ TAPAGES NOCTURNES : 50

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MessageSujet: Re: zadig - letitrevaarriver(a)   zadig - letitrevaarriver(a) Icon_minitimeDim 6 Mar - 15:16

Lentement, mon regard passait de gauche à droite, et de droite à gauche. Je suivais des yeux mon poisson rouge qui faisait le tour de son aquarium simplement, avec grâce, comme s'il y mettait chaque parcelle de sa volonté. Je l'aimais, mon petit poisson. Alors, je tapais contre la vitre avec un sourire en espérant qu'il sente quelque chose mais non, rien ne semblait troubler sa grande parade. Las, je me relevais et faisais le tour de mon triste appartement, sans même un sourire au visage. Je le trouvais désespérément vide. Je n'en pouvais plus de cet endroit, j'avais même envie d'habiter dans la rue pour ne plus avoir à faire avec le fantôme de la précédente présence de Luke qui semblait me hanter jour et nuit. Alors que je me retournais dans mes couettes, pendant un instant, j'oubliais qu'elle n'était pas là et m'attendais à poser ma main sur sa peau douce et claire, et puis, je me réveillais. Je constatais l'horrible vérité, c'était-à-dire, que j'étais seul, indubitablement. La solitude en soi n'avait jamais été un problème avec ma personne, je n'étais pas homme très sociable et j'appréciais les grands moments de calme où je pouvais me ressourcer, seul. Pour lire, par exemple, il me fallait un endroit dépourvu de tout bruit et de toute présence humaine pour me plonger dans une histoire qui m'emmènerait sur les flots d'une grande mer, au bord d'un navire qui allait vers des îles regorgeant de mets variés et d'aventures palpitantes. Grand féru de lecture, je m'abandonnais souvent à la contemplation de couverture de livres anciens que je rêvais de parcourir, sans réussir à choisir ce que je prendrais en premier. Le livre que j'avais en main à ce moment là était un ouvrage français dont le titre était trop compliqué pour que je puisse m'en rappeler, malgré mes origines parisiennes, et dans sa langue originelle, j'en avais lu quelques pages avant de tomber dans un profond sommeil. J'avais l'étrange capacité de pouvoir m'endormir à tout endroit et tout moment, loin d'être insomniaque. Pensant que je ferais mieux de faire un petit tour dehors pour me retourner l'esprit et prendre l'air frais, je posais l'ouvrage sur la table de la cuisine et enfilais mon manteau afin de me diriger vers l'extérieur. Je ne savais pas encore quel chemin prendre, quels gens rencontrer, malgré mon répertoire de portable qui était assez rempli. Je sortais d'ailleurs celui-ci et parcourais mes SMS non lu, que des choses insignifiantes qui ne méritaient pas mon attention. Des connaissances de Paris, des gens que j'avais retrouvé lors de mon « stage » à l'étranger, mais également des gens originaires de la ville que je connaissais fort bien.

Poussant la porte de mon appartement, je m'attendais à laisser un petit mot sur un POST-IT pour indiquer que j'étais sorti et que je reviendrais bientôt, avant de m'apercevoir que je n'avais plus besoin de le faire puisque j'habitais désormais seul. Je ne m'y ferais certainement jamais. Elle me manquait plus que tout, son rire, son sourire, son parfum, la forme de sa bouche, la douceur de ses lèvres, de sa peau .. Je rêvais parfois que nous nous retrouvions et que nous sautions dans les bras de l'autre, nous dirigions vers l'autel et nous épousions avant de partir en magnifique lune de miel à l'étranger. Que de rêves bien sûr, puisque je doutais qu'elle ne veuille un jour se marier avec moi, surtout après ce que je lui avais fait. J'ignorais si elle savait que je n'étais pas réellement parti en stage pendant cette année et demi ou pas, j'ignorais tout de ce qu'elle avait pensé en quittant l'appartement. Après tout, je n'étais pas dans sa tête même si, à l'époque où nous étions ensemble, nous aurions pu croire l'inverse. Comme si nos esprits étaient connectés d'une manière qui dépassait le domaine du conscient, nous anticipions ce que l'autre allait dire et y répondions comme si elle avait déjà été dite. J'avais envie de revivre ça, mais avec Luke et rien qu'avec elle. Je n'étais pas encore au stade où je pouvais penser à une autre femme qu'elle, non, surement pas. Je ne le pouvais pas, tout simplement parce que je n'avais pas tourné la page. Je n'étais pas prêt à le faire. Il me restait cette stupide impression que tout s'arrangerait et que ce n'était qu'un passage temporaire, qu'elle reviendrait vers moi et que nous irions merveilleusement bien dans le meilleur des mondes. Je savais pertinemment que je me trompais, inconsciemment. Mais consciemment, je restais sur cette idée et je n'en démordais pas. Dans mon esprit, je n'avais rien fait de mal. La forcer à faire avorter alors que je savais pertinemment qu'elle ne le voulait pas n'était pas un crime, comme celui de partir loin d'elle tout simplement parce que j'en avais marre de nos disputes incessantes. Oui, j'étais égoïste, et oui, je ne m'en rendais pas du tout compte, mais cela faisait partie de ma personnalité et je ne pensais pas être capable de changer du jour au lendemain.

Finalement, je décidais de me diriger vers le centre commercial, surement dans une tentative inconsciente de me rappeler de la première fois où nous nous étions rencontrés. Je m'en rappelais comme si c'était hier, de cette fois où j'étais allé vers elle, presque suppliant pour que nous sortions boire un verre ou deux; simplement parce que j'étais tombé amoureux d'elle depuis la première fois où je l'avais vue. Elle m'avait semblé si belle, si magnifique, si .. parfaite. Et alors que je marchais, une vision devant moi me fit m'arrêter. Était-ce elle, devant moi ? Je em frottais les yeux, tandis que j'observais la jeune femme croiser mon regard, et lâcher ses sacs. Oui, c'était elle. Luke. Elle se tenait à quelques pas de moi, et elle semblait aussi étonné que moi même d'avoir pu me voir dans un endroit aussi fréquenté. Il y avait évidemment des chances pour que nous nous revoyions si elle n'avait pas quitté la ville et il semblait que le destin avait choisi aujourd'hui pour frapper et nous donner à tous les deux une raison de nous balader et de faire du shopping dans les avenues marchandes. Je m'avançais d'un pas et m'arrêtais, ne voulant paraître trop brusque. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'elle se tenait devant moi, réellement. J'avais envie de la toucher, de me jeter sur elle et de l'embrasser passionnément, mais je savais que ce n'était résolument pas une bonne idée. « … Luke ? » Je clignais des yeux plusieurs fois et un sourire béat apparut sur mon visage. « C'est bien toi ? » Je passais une main dans mes cheveux. Elle ne semblait pas vouloir me répondre, alors je m'approchais d'elle et la prenais dans mes bras. Je m'en fichais qu'elle me repousse et qu'elle me dise que je n'avais pas le droit de faire ça, il fallait juste que je la sente près de moi, que je sente que ce n'était pas un mirage et que j'étais réellement en train de voir la femme de ma vie. « Je suis si heureux de te voir ... » dis-je à son oreille.
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MessageSujet: Re: zadig - letitrevaarriver(a)   zadig - letitrevaarriver(a) Icon_minitimeDim 6 Mar - 17:02

    C’était un mirage, mon esprit voulait me jouer un tour, me faire du mal encore. Pourtant, il s’approchait de moi. Irrémédiablement. Et je voulais faire un pas en arrière, pour lui signifier qu’il devait s’arrêter, ne pas m’approcher parce que ce n’était pas ce que je souhaitais. Ou peut-être que si. Je ne savais plus, j’étais perdue. Perdue dans ses iris qui ne cessaient de me fixer. Comme s’il voulait lire en moi, comme il le faisait avec une facilité enfantine avant. Sauf que le passé devait se retrouver derrière nous, désormais. Si on ne se focalisait que sur celui-ci, jamais nous ne parviendrons à retrouver une vie normale. Enfin, pas dans mon cas. Lui, je n’en savais rien. Je ne voulais rien savoir. Ni s’il s’était trouvé quelqu’un d’autre, ni s’il souffrait autant que moi, ni s’il couchait avec toutes les filles de la ville. Je m’en foutais complètement. Parce que si je l’apprenais, j’étais certaine que j’y réagirais, qu’importe de quelle façon. Alors quand quelqu’un énonçait, je lui demandais simplement de se taire. Et sans doute par respect pour moi, la plupart de mes amies ne le mentionnaient pas. C’était trop tôt, alors que cela faisait un bout de temps. En fait, je ne savais pas quand est-ce que le bon moment arriverait. Sans doute jamais. Parce que je m’étais imaginée mille et une choses dans la tête, mais jamais qu’un jour, nous pourrions nous séparer. Pourtant, c’était arrivé. Il avait fait le premier pas en partant, j’avais fini son acte en déménageant. A quoi bon faire semblant ? Semblant que nous pouvions nous supporter l’un l’autre alors que tout ce dont nous rêvions était ailleurs. En tout cas, à cette époque. L’époque où je ne pensais qu’à mon avortement et à celui qui l’avait causé, l’époque où il n’avait pensé qu’à lui tout d’abord en m’y forçant puis en filant. Je n’étais pas prête, pas prête à le pardonner, à revivre une histoire avec lui. Mais encore moins à le virer de ma vie et à l’oublier. Ce n’était pas encore dans mes cordes.

    « … Luke ? C’est bien toi ? » Qui voulait-il d’autre que ce soit ? Je ne pouvais lui répondre. Entendre sa voix résonner dans mes tympans me semblaient tellement impossible, ça relevait du rêve. De ces rêves que je faisais chaque nuit dans mon immense lit qui ne contenait que ma petite personne. J’ouvris la bouche pour dire quelques mots, pour lui rétorquer de ma voix cinglante que oui c’était bien moi. Mais rien n’en sortit. J’avais comme un blocage. Il semblait ravi, si ce n’est heureux de me voir là. Face à lui. Ne voyait-il pas que tout était différent désormais ? Que j’étais différente. Son geste suivant m’effraya, et me donna la chair de poule à la fois. Il me prit dans ses bras, purement et simplement. Comme si nous étions de vieux amis, ou alors comme si nous nous retrouvions après un long voyage. Mes poumons se remplirent de son odeur, mon esprit se remplit de cet instant, de ses mains posées sur mon corps. Je ne devais pas faire ça, c’était mal. En fait, il n’aurait pas dû faire ça. Parce que l’oublier serait bien plus difficile après l’avoir quitté. Il murmura quelques mots à mon oreille qui me firent frissonner, mais bien vite, je reposai les pieds sur terre. « Je suis si heureux de te voir… » Ma tête se secoua vivement alors que mes mains se posaient sur son torse pour le repousser violemment. Ce ne pouvait pas être aussi simple ! Ca ne l’était pas tout simplement pas. Il m’avait quittée le premier, il ne pouvait pas me reprendre dans ses bras en faisant mine que rien n’était arrivé. Parce que c’était faux. J’avais été brisée, il m’avait brisée. Et je ne pouvais lui pardonner si facilement. Je n’étais pas si faible. A mon tour, je me passai une main dans mes cheveux, tentant de garder au fond de moi la violence dont j’étais prête à faire preuve. Je voulais le rouer de coups, même s’il n’allait pas avoir mal, je voulais déverser dans un flot incessant de mots ma haine et ma souffrance. A la place, je plantai simplement mes beaux yeux dans les siens bien plus jolis, et je lui dis simplement « Tu ne peux pas faire ça Zadig. Si tu étais si pressé de me voir, tu n’aurais pas dû partir, me laisser, tu aurais dû rester avec moi. Ou alors tu aurais dû venir me voir quand tu es revenu de ton stage. Tu ne l’as pas fait, alors pitié ne me mens pas. Pas à moi. » Mon ton était clair et tranchant, je ne voulais pas apparaître faible à ses yeux. Je ne l’étais pas, en tout cas, je ne l’étais plus. Mentir, faire croire que je ne savais pas que ce n’était pas réellement pour un stage qu’il était parti. Faire comme lui. Devenir comme lui, pour souffrir moins.

    Je me souvenais de tout. De ses mots alors qu’il avait voulu me draguer la première fois et que j’avais juste dénigré ses avances, avant qu’il ne parvienne à me convaincre de le suivre juste pour un verre. Un verre, deux, ou trois, j’avais cessé des les compter alors que j’étais subjuguée par ses mots qu’il parvenait à utiliser pour me faire tomber sous son charme. Il avait réussi avec chacune de mes amies présentes, mais j’étais plus coriace. Pourtant, je riais à son côté, je rougissais également par ses avances qui étaient loin d’être camouflées. Et il avait été temps de rentrer. Un baiser sur la joue, le rouge qui me monte aux joues. Et cela avait été le début. J’aurais voulu que tout soit aussi simple qu’à cette époque, que je lui pardonne ses faux pas avec une immense facilité, je ne le pouvais juste pas. C’était au dessus de mes forces. J’avais cet étau qui me serrait le cœur, qui me coupait le souffle alors que je voulais juste lui murmurer que je l’aimais encore. Je n’en fis rien. Je devais lui montrer que j’étais passée au dessus de tout cela, que notre histoire avait été jetée aux oubliettes le jour de mon déménagement, qu’il avait disparu de chacune de mes pensées. Que notre couple avait été une erreur. Je ne rêvais pas de cela, je rêvais qu’il m’emmène loin, que nous partions seulement tous les deux loin du monde qui nous détruisait. Je rêvais de ses mains sur mon corps, de ses lèvres sur les miennes, de son étreinte rassurante passionnée. Je ne pouvais simplement pas faire de mes rêves une réalité. Parce que sinon, il aurait compris. Compris que tout était encore possible, compris que nous pouvions reconstruire quelque chose sur les cendres que nous avions laissées. Je me raclai légèrement la gorge tout en tournant le regard pour regarder aux alentours. « Ecoute, je ne peux pas rester. Je ne dois pas rester. Tu ne peux juste pas prétendre avec un beau sourire que tout va pour le mieux. C’est faux. Je dois partir. » Pourtant, je restai clouée sur place. Je ne pouvais juste pas le laisser là alors que j’attendais cette rencontre depuis si longtemps. Une main tendre sur sa joue et me voilà qui lui murmurais « Tu n’as pas changé. » Je ne savais pas ce qu’il me prenait. J’avais refoulé ma haine juste pour le toucher de nouveau, sentir sa peau douce sous mes doigts me procurait le plus grand des plaisirs, alors que j’aurais dû le gifler plutôt que de le caresser. J’étais stupide. Si stupide.
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