i'll be there for you when the rain starts to pour

Ashleigh soupira et ferma les yeux d’aise lorsqu’elle posa le pied sur la terre ferme. Elle avait fait plus de six heures d’avion pour venir jusqu’à Boston et elle n’aimait pas trop ce moyen de transport. Elle n’aimait pas trop les espaces renfermés à vrai dire, comme elle n’aimait pas un grand nombre de choses. Ashleigh avait été éduquée dans le plus grand luxe possible et cela s’accompagnait de très peu d’inconvénients par rapport à ce que les stars voulaient faire croire au grand public. Jusqu’à présent, Ashleigh avait pu faire tout ce qu’elle voulait et éviter de faire ce qu’elle ne voulait pas. Mais son caractère était en train de changer à mesure qu’elle était en train de mûrir. Elle avait déjà fait six ans d’études pour être chirurgienne et passé des heures et des heures sans dormir à l’hôpital en tant qu’interne. Cela vous forgeait un caractère et alors que tout le monde pensait qu’elle allait craquer, jour après jour elle avait tenu. Elle avait beau avoir un petit gabarit, tout cela tenait encore grâce à son mental. Ashleigh étaient en train d’apprendre que lorsque l’on voulait vraiment quelque chose que l’argent ne peut acheter, on pouvait l’avoir si on travaillait pour. Cela fonctionnait pour ses études et son expérience en tant que médecin. Elle espérait que cela fonctionne pour quelque chose, ou plutôt quelqu’un d’autre.

En attendant que le chauffeur transporte tous ses bagages dans sa voiture, elle alluma son Blackberry qui se mit à clignoter avec frénésie à peine avait-elle tapé son code de sécurité. Sa boîte vocale avait subi beaucoup d’activité apparemment. « Vous avez. Quatre. Nouveaux messages. Nouveau message. Reçu aujourd’hui à sept heures. Deux. Ashleigh ! Ashleigh décroche ce téléphone ! C’est une très mauvaise décision que tu prends là ! C’est quoi cette lubie d’aller finir ton internat ailleurs ? Aux Etats-Unis qui plus est ! Tu avais un profil parfait à Londres pourquoi changes-tu ! Si c’est pour Luke, je t’assure Ashleigh que c’est une très mauvaise idée, Andrew est très blessé tu sais ! Ashleigh, je t’ordonne de rentrer à la maison immédiatement ou je te jure que… ta grand-mère est mortifiée tu sais. Pour elle, Ashleigh, rentre. BIP. Nouveau message. Reçu aujourd’hui à sept heures - »

Ashleigh se dépêcha d’effacer tous les messages de sa boîte vocale sans même les écouter. Elle était sûre que sa mère avait voulu la menacer de lui couper les vivres seulement elle ne savait pas le faire. C’était typique d’elle. Elle avait d’abord sorti l’argument d’Andrew, une espèce de Luke bis, un jeune homme idéal en tous points, venant d’une famille de la même classe que la sienne, sauf qu’il était en passe de devenir avocat. La mère d’Ashleigh avait appris à ses dépends qu’il valait mieux ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Puis elle avait utilisé l’argument de la grand-mère. Elle savait très bien à quel point Ashleigh aimait sa grand-mère, la mère de son père, et elles s’était beaucoup rapproché quand ce dernier est mort d’un cancer. Cela avait déchiré le cœur de la jeune femme de la quitter, mais contrairement à ce que sa mère avançait, la grand-mère de la petite Anglaise l’avait toujours soutenue dans sa décision de partir. Elle savait qu’Ashleigh avait besoin de changer d’air, pour son bien, elle avait besoin de quitter l’emprise démoniaque de sa mère et si cela signifiait la laisser ici, alors c’était le prix à payer.

Installée dans la voiture privée, Ashleigh repensa à cette atroce journée où Luke était parti. Cela faisait deux ans maintenant. Il avait certainement refait sa vie et elle allait débarquer comme un cheveu sur la soupe. Mais de la même façon qu’il avait eu besoin de lui dire au revoir, elle avait besoin de lui montrer qu’elle n’était pas celle qui croyait. Qu’elle ne l’avait pas manipulé. Qu’elle l’avait aimé, qu’elle l’aimait sincèrement, pas pour son nom de famille, pas pour sa classe sociale, pas pour sa future profession. Elle voulait lui montrer qu’elle pouvait se débrouiller seule. En deux ans elle avait fait énormément de progrès.