Sometimes we return while nothing planned it
BIRDIE & SLOANE

Manquant de me tordre la cheville je continue néanmoins de courir, essayant avec le journal de ce matin de me couvrir la tête. Je haïs la pluie. Voyant enfin l'immeuble je soupire légèrement en attendant qu'une voiture passe, pour ensuite traverser. Plus que quelques mètres et je suis à l'abri de cet eau stupide. Jeans trempé, veste en cuire ruisselante et escarpins à 500$ foutu. Journée ignoble, je viens en plus de m'énerver contre un collègue de boulot. Une seule envie, rentrer, prendre une douche brûlante, m'installer devant ma télé et ne plus bouger, jusqu'à demain matin. Voir après demain si je trouve une bonne excuse pour ne pas aller travailler. Une envie de ne rien faire me prenant, je pousse la porte avec mon genou et respire enfin. Foutu pluie et dire qu'à Los Angeles il fait beau. D'un coup je regrette presque ma décision de revenir à Boston. Non pas qu'il pleut toujours c'est pas réellement ça, mais à Los Angeles, la chaleur était de rigueur, l'été "presque" toute l'année j'avais au moins le loisir d'enchainer super tenue sur superbe tenue. La pluie me rendrait-elle grognon ? Constatant mon état j'inspire par le nez essayant de retrouver un peu de calme. J'ouvre ma boîte aux lettres et chopant mon courrier j'appuie sur le bouton d'un ascenseur regardant le quel des deux arrivera en premier. Puéril. C'est celui de droite. J'avance dans l'habitacle vide et appuie à mon étage. Un léger vent de nostalgie que je chasse alors d'un claquement de langue. Et essayant de limiter l'eau qui me coule dans le dos, je coince mon courrier entre mes dents et attache rapidement mes cheveux blond trempés en queue haute.
Une sonnerie stridente me fait me presser et sans le vouloir c'est mes quelques enveloppe que je lâche au sol Je répond en voyant le nom de Sam. Tu as été la voir ? Aucun bonjours, je lâche un "merde" en direction de mes enveloppes, me penchant avec équilibre sur mes talons peut pratique pour les ramasser. Je t'e**erde Sam. Un rire à l'autre bout du fil, puis rien, juste les tonalités qui me répondent avec ironie. Et il me raccroche au nez en plus de me faire suer. Je sors de l'ascenseur cherchant mes clefs dans mon sac bien trop grand pour permettre un meilleure résultat et plus rapide. Regardant la porte au même étage que la mienne, je soupire un moment. Me rappelant combien de fois j'entrais à l'improviste ne voulant nullement aller dans mon appartement, mais juste la retrouver après une journée de travail. Les enveloppes m'échappent encore et je jure en me disant que ma journée se termine vraiment mal. Je me penche une deuxième fois au sol, détestant ma maladresse passagère. Une sonnerie légère retentit à l'arriver de l'ascenseur et pour prévenir de l'ouverture des portes.