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i'll be there for you when the rain starts to pour

i don’t believe that old cliche that good things come to those who wait. i think good things come to those who want something so bad they can’t sit still

« Cam... t'es où là ? » Je venais tout juste d’ouvrir les yeux, attrapant mon téléphone qui ne cessait de vibrer depuis au moins dix minutes. Je n’avais pas regarder le nom s’affichant, encore moins l’heure, j’étais sur d’une chose il me restait encore quelques minutes de sommeil devant moi et on venait simplement de me les gâcher. Je tournais la tête, attrapant mon réveil, dans le brouillard total, mes yeux ayant du mal à s’adapter à la faible lumière traversant mes rideaux. 6:54. Dites moi que c’est une blague ! « C'est pas vrai Lya tu te fous de moi ! T’as vu l’heure qu’il est ! » Mais qu’est-ce qu’elle me voulait ?! Ce n’était pas la première fois qu’elle appelait à cette heure, elle savait pourtant que je détestais, que le seul moyen pour vraiment me mettre de mauvaise humeur était de me réveiller avant l’heure… Oui je fais parti de ces personnes ayant besoin de leur quota d’heures de sommeil. « Quoi ? Ah ouai… désolé mais je suis bloqué près de la vieille station essence… je suis toute seule. » Quelle galère, elle s’était encore retrouvé dans une de ces situations merdiques… tout ça à cause de sa soit disant bande d’amis qui en fait n’étaient bon qu’à la foutre chaque fois dans la merde. J’avais cessé de compter le nombre de fois où j’avais du la récupérer dans des endroits improbables, la plupart du temps sans un sous, et dans un état pitoyable. Je savais très bien que je devais la laisser se débrouiller seul quelques fois, histoire de la responsabilisé, de lui donner « une bonne leçon » comme le disait mon père. Mais je ne pouvais pas, c’est de ma petite sœur qu’il s’agit. « J’arrive… mais c’est la dernière fois ! » Je raccrochais, me rendant compte qu’une fois de plus j’allais la chercher, que ce ne serait pas la dernière, que de toute manière jamais je ne pourrais la changer, et cela avait le don de me faire peur certains matins.

« Fais pas la tronche… j’ai dis que j’étais désolée. » Je soupirais, remettant le contact, je comptais bien la déposer chez nos parents et rentrer chez moi. Elle avait déjà gâcher ma matinée par ses conneries. Je commençais réellement à en avoir marre, mais chaque fois que je tentais de lui parler, cela ne servait qu’à la voir se braquer. « Il faudrait que tu te débrouilles pour rentrer, tes « amis » ne peuvent pas te ramener ? » Le ton sur lequel j’avais prononcé ce mot ne passerait pas inaperçu et je le savais. « Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ça ?! Tu sais quoi, j’aurais même pas du t’appeler, à chaque fois tu me juges ! Parce que toi bien sur t’as toujours été le fils modèle, hein monsieur parfait ! » Je levais les yeux au ciel, ras le bol c’était toujours la même chose, je lui sauvais la mise et au final elle venait me prendre la tête. J’arrêtais simplement la voiture, décidé à ne pas la laisser s’en tirer si facilement cette fois. « Qu’est-ce que tu fais… » Je levais la main, lui intimant de se taire, je n’avais aucune envie de m’énerver mais elle avait le don de me pousser à bout. « Tu sais quoi ?! J’en ai assez. Ton petit numéro de l’adolescente rebelle et incomprise, ta manie de m’appeler dès que quelque chose dérape ! Tu profites du fait que je sois ton grand frère, mais ça ne marchera plus maintenant, tu fais des conneries tu les assumes, un point c’est tout. Maintenant sors de cette voiture. Rentrer à pieds te fera le plus grand bien. » Je ne la regardais pas, tournant finalement la tête vers elle, elle semblait hésiter, est-ce que j’étais sérieux ? Je me penchais, attrapant la poignée de la portière, je l’ouvrais simplement.

Bon puisqu’il le faut. Nous sommes donc le vingt quatre décembre deux mille quatre, et je dois écrire quelque chose dans ce journal intime pour un cours de psychologie, - je ne serais pas désobligeant puisque ce papier finira entre les mains de mon professeur - quoi qu’il en soit je dois bien suivre les instructions. Je n’ai jamais écris de journal intime, sans doute parce que c’est quelque chose qui selon moi est bien plus « entendu » chez le sexe féminin, attention je n’ai aucun préjugé, je pense juste que les femmes, les jeunes filles ont plus de facilité à livrer leurs sentiments sur du papier, mais après tout ce n’est que mon avis. Bref.

Je suppose qu’il faut que je commence par me présenter. Je m’appelle donc Caspian-Maxyme Ascott-Delacroix, Ascott est le nom de famille de ma mère, c’est étrange n’est-ce pas ? Ne pas porter uniquement le nom de son père… Delacroix est donc le nom de mon paternel, je ne l’appelle que très rarement papa, quand j’étais enfant je me laissais convaincre mais depuis mes quatorze ans, j’ai ressentis une certaine distance avec ce côté de ma famille, sans doute les centaines de kilomètres entre la petite ville américaine où nous résidions et la grande Paris qui se faisait ressentir. Car oui, mon paternel vit à Paris, il a emménagé là bas peu avant ma naissance avec ma mère avant que celle ci ne le quitte, et n’est venu que deux fois aux États Unis depuis ma venue au monde…

Parlons de moi, Caspian-Maxyme, Maxyme était le prénom de mon arrière arrière arrière… - bref vous aurez compris - grand père, égocentrique et plutôt extrême mais quoi qu’il en soit un homme juste et très apprécié en son temps, ma mère eut une envie soudaine d’insuffler en son fils unique ses racines, cet héritage, elle l’espérait sans doute pour moi. Caspian, alors là, ma mère ne m’a jamais expliqué ça, une préférence tout simplement, cela sonnait bien elle ne voulait pas que je porte le prénom Maxyme tout simplement, cela ne m’aurait sans doute pas aidé enfant, bref. Maintenant qu’on en a fini avec la généalogie et tout ce qui va avec, parlons sentiments. Et bien oui il me semble bien que le but de cette exercice soit de vous livrer les périodes de ma vie pendant lesquelles j’ai pu faire l’expérience de diverses épreuves, l’amour, la haine, l’amitié, la déception, l’infidélité, la rancune, la tristesse, la dépendance, l’angoisse, et j’en passe.

Je me souviens que lorsque j’avais sept ans, mon père est venu aux États Unis, je ne saurais dire pour quelle raison exactement mais bien que je fus très jeune, je savais que ce n’était pas uniquement pour voir son fils. Quoi qu’il en soit, je me souviendrais toujours avoir été surpris de voir son visage devant la porte de l’école, ce jour fut le premier jour où je ressentis de l’angoisse, de l’appréhension, je ne sais pourquoi j’eus très peur, sans doute parce que le voir ici me laissait penser que peut être il était arrivé quelque chose à ma mère, ou encore qu’elle ne veuille plus de moi. Oui c’était une chose que je redoutais, que ma mère un jour se lasse de cette vie à s’occuper de l’enfant que j’étais, parce que je n’avais rien de particulier, un autre enfant aurait pu bien mieux lui convenir. Je n’étais certes pas très sur de moi à l’époque, en proie à une légère paranoïa due à ma peur de l’abandon, mais ce n’est pas le sujet. Mon père donc, il s’avère que cela n’avait aucun rapport avec ma mère, il était simplement « dans le coin », horripilant. J’ai fais l’expérience d’une nouvelle sensation ce jour ci, la rancune. J’étais jeune mais de voir mon père ici, me fit prendre conscience de ce que je n’avais pas, à cause de lui, à cause de son départ. J’étais jeune et finalement je pense lui avoir pardonné avec les années, mais ce dont je me rappelle surtout ce sont les mots de ma mère, « Cas', tu sais il ne faut pas en vouloir à ton père, je sais que tu peux comprendre alors je vais te dire la vérité. Lorsque je suis tombée enceinte de toi, ton père et moi nous étions très amoureux, seulement il arrive que l’amour ne dure pas et c’est ce qui nous est arrivé. Nous ne voulions pas que tu souffres de cela malheureusement je crois que ton père pensait qu’en s’éloignant tu souffrirais moins de son départ… c’était une erreur je le sais tout comme toi mais il faut que tu comprennes qu’il t’aime et d’ailleurs moi aussi je t’aime. » Le reste de son discours c’est perdu au fil des années mais ce jour là j’ai compris que l’amour n’était pas forcément synonyme de présence, il était possible d’aimer plus que tout une personne mais de devoir s’éloigner, en pensant bien faire, ou au contraire arrêter d’en aimer une autre tout en restant trop proche pour lui permettre de faire son deuil. L’amour est une chose compliqué, que ce soit à sept ou vingt ans.

Ma seconde expérience marquante fut lorsque j’avais seize ans, une période assez difficile dans la vie des garçons, l’adolescence, ces premières fois où l’on ressent de l’excitation, l’envie de braver le danger, ou l’on commence à être attiré par le sexe opposé, je parle ici d’une vrai attirance, la première fois où l’on pense au sexe etc… Oui une période pas toujours facile à gérer. Certes ma crise d’adolescence ne fut pas si terrible, du moins ma mère n’eut pas à en souffrir. A cette époque elle venait de décrocher un gros contrat avec son boulot, et cela lui demandait de partir vivre pendant près de sept mois au Canada. J’étais en âge de réaliser l’opportunité qui s’offrait à elle mais aussi le fait qu’elle en avait réellement envie. Sa décision de refusait me semblait ne venir que d’une chose : moi. Je fis donc ce qu’elle aurait fait sans hésité pour moi, je lui donnais sa liberté. Ce ne fut pas facile, je devais aller vivre chez mon père, ce qui représentait d’ores et déjà une marge considérable avec ma vie américaine, mais en plus de cela je devais quitter tout ce que je connaissais, je devais recommencer dans une ville inconnue et en sachant pertinemment que mon français était alors très approximatif… Quoi qu’il en soit, la séparation avec ma mère fut une chose plus difficile qu’escompter. Certes je me doutais que cela ne serait pas chose facile mais je ne m’attendais pas à me sentir si mal. Lorsque je fus arrivé à Paris cela s’aggrava, mon père faisait en sorte d’être présent, de m’aider du mieux qu’il le pouvait, et je lui en étais reconnaissant bien qu’il s’y prenait très mal, le rôle de père n’étant pas son point fort. Je me mis à me droguer à cette époque, une chose que les jeunes français faisaient peu alors, pourtant je fus ainsi remarqué dans mon nouveau lycée. Par les filles surtout, selon elles cela me donnait un air de « bad boy ». Je ne comprenais pas exactement le terme mais peu importe. Le sentiment que j’expérimentais alors était l’envie, oui j’avais envie de faire des choses nouvelles, d’expérimenter avant de rentrer au pays. Je me trouve stupide en y repensant parfois mais ces années restent graver à jamais en moi. Je faisais de nombreuses expériences mais la plus marquante de toute fut sans doute lorsque je montais pour la première fois sur une moto. La sensation que j’eus alors… la liberté, la fébrilité, l’adrénaline parcourant mes veines, cette sensation de puissance, je me sentais libre, fort, vivant.

Je crois que la chose m’ayant le plus marqué dans ma vie ce fut elle. Rosa De Marchand. Vous savez, lorsque vous avez une réunion d’anciens élèves, après dix ans dans la vraie vie, on se rend compte que l’on a perdu tout ce que l’on avait au lycée. On se disait qu’on resterait les meilleurs amis du monde pour toujours, et ce ne fut pas le cas, parce que la vie n’est pas faite ainsi, parce que nous sommes fait pour le changement, les nouvelles rencontres, oublier est une chose si facile. Le sentiment que Rosa fut toujours apte à inscrire en moi et bien c’est tout simplement l’amour. Ce genre d’amour inébranlable, fort, durable, que rien ne peut changer, modifier. Rosa connait tout de moi, elle est mon port, mon attache la plus solide dans ce monde, elle est l’ancre qui me permet de garder les pieds sur terre, la petite voix me poussant à me surpasser encore et toujours, elle est son sourire lorsqu’elle me taquine, elle est son regard noir quand je la vexe, elle est la douceur lorsque je pars en vrille, elle est la fermeté lorsque je commence à me briser. Elle est tout, je sais bien que cela ne vous dit qu’une chose : il est amoureux, et bien non. Oh je ne nies en aucun cas que je porte un amour inconditionnel et fort à Rosa, mais il ne s’agit pas d’un sentiment amoureux, c’est plus fort que cela, je suis convaincu au fond de moi que trouver l’âme sœur ne veut pas forcement dire tomber amoureux, se marier avoir beaucoup d’enfants, pour moi trouver l’âme sœur est trouver quelqu’un capable de vous aimer, peu importe qui vous êtes, peu importe vos états d’âmes, vos réactions, vos sautes d’humeurs, une personne capable de vous faire confiance aveuglement, une personne a qui l’on peut confier ses plus noirs secrets et qui sera toujours là pour vous aimer encore. Une âme sœur est quelqu’un qui vous tient la main dans toutes les épreuves que la vie vous envoie, sans fléchir. Une âme sœur vous laisse voir ses faiblesses, et vous enrichie grâce à elle, vous rend plus fort, vous donne l’impression de pouvoir déplacer des montages, d’être prêt à tout pour apporter du bonheur à l’autre. Oh oui c’est bien beau, qui n’a jamais rêver de cela. Alors qu’est une âme sœur à mes yeux ? Tout cela,en effet, pour moi, c’est Rosa.

Je pense m’être assez confié, je me rends compte que finalement je suis capable de parler de moi, sur papier cela va tout seul je suppose, moi qui ai tant de mal avec les mots, qui a tendance à être taciturne et bien je me trouve bavard cette fois. Je me doute que cela vous laissera penser que quelque part il y a quelque chose qui cloche, mais vous savez en me lisant, je me rends compte que j’ai été capable d’apprendre de mon vécu, de mes erreurs, je sais qui je suis, et aucune note mise sur ce papier ne viendra entamer mes certitudes.