Epiphanie ne le vit pas entrer tout de suite. Pourtant, elle aurait du être attirée par les clameurs à l'entrée, enfin un grand éclat de rire général pour être plus exact. Mais elle était perdue dans ses pensées, à dix mille lieues du toit de cet immeuble. Puis, son regard se posa sur lui. Et son cœur, comme chaque fois qu'elle le rencontrait au détour d'un couloir, explosa en un feu d'artifice et elle manqua de chavirer. Mais lui ne la regardait pas, il avait les yeux fixés sur Jude. Elle fronça les sourcils, tentant d'ignorer la jalousie qui s'insinuait dans ses veines. N'y tenant plus, elle lâcha son cavalier sans explication et se dirigea doucement vers Simon. Elle avait peur, c'est vrai, peur qu'il sourit simplement et qu'il lui tourne le dos après trois banalités. La jeune femme, hésitante, bredouilla, afin d'attirer son attention « Hey ... belle soirée n'est-ce pas ? » . Une main dans ses cheveux pour se recoiffer en vitesse. Une petite voix en elle chuchotait « Allez Epi, tente le tout pour le tout, pour une fois qu'il est seul . »

D'habitude, Alec n'allait pas aux fêtes, il n'avait pas le temps. Mais aujourd'hui, c'était différent. Sa mère était à l'hôpital et sa sœur avait accepté de veiller sur elle une nuit. Cependant, il était un peu déprimé. D'ordinaire, c'était cette femme qui rythmait sa vie, aussi pathétique que cela paraisse. Lever à sept heures pour lui donner ses médicaments, à neuf heures il faisait leur petit déjeuner, dix heure et demi c'était la balade quotidienne, midi il lui refaisait à manger et treize heures il la déposait à l'hôpital, pour aller au travail. À vingt trois heures, il rentrait chez lui harassé et l'infirmière avait ramené sa mère qui dormait d'un sommeil profond. Lors de ses jours de repos, qui étaient de plus en plus rares, il partait en boîte et il se tapait la première fille qui voulait de lui. Puis c'était reparti pour la même routine. Cependant, ce soir, la nurse l'avait appelé pour le prévenir que des examens complémentaires seraient nécessaires et qu'il valait mieux qu'elle demeure à l'hôpital quelques temps. Bien que cela le soulage d'un poids certain, il s'en voulait de n'être pas auprès d'elle. Alec soupira en contemplant ses doigts. Il tourna la tête, et aperçu Mila qui buvait des verres, les uns après les autres. Mila, c'était une femme dont il avait été amoureux, mais qui l'avait rejeté. Il n'avait été qu'une parenthèse dans sa vie . Prenant son courage à deux mains, il se leva et vint s'asseoir à côté d'elle, lui enlevant la téquila de la bouche « Tu ne devrais pas boire autant, Mila. » constata t-il .

Il fronça les sourcils ne comprenant pas très bien ce qui se passait autour de lui, portant son verre à ses levères et grimaçant en buvant le breuvage. Il aurait eu besoin de quelque chose d'un peu plus fort... Simon tourna la tête vers la partie dansante de la soirée, cherchant des yeux celle qu'il avait vu un peu trop collé à un autre en arrivant. « Hey ... » Le jeune homme fut surpris d'entendre sa voix et ne put retenir un sourire en se tournant vers elle. « Depuis quand tu abandonnes ton cavalier sur la piste ? » De la rancune dans sa voix ? Probablement un peu... Et alors ? Il avait bien le droit de penser ce qu'il voulait, non ? simon avait appris certaines choses au cours de sa vie et l'une d'entre elle principalement : ne jamais embrasser une fille lors d'une soirée, enfin, une fille qu'il ne souhaitait pas juste mettre dans son lit... Et pourtant, tout son corps réclamait celui d'Epi et ses lèvres n'avaient envie que de celles de sa voisine. Même son verre ne l'intéressait plus, c'est dire... « Tu danses ? Ou tu bois ? » Banale... Nul, pourri ! Simon, la prochaine fois, tais-toi ! Puis un peu de mise en forme dans tes phrases ne ferraient de mal à personne.

Simon se tourna vers elle, surprit de la trouver si près de lui. Un peu trop brusquement, il s'enquit « Depuis quand tu abandonnes ton cavalier sur la piste ? ». Oups, repérée. Elle rougit et mordit sa lèvre inférieure pour se retenir de lui demander pourquoi LUI il ne l'avait pas invitée tout court, ce qui l'aurait empêchée de chercher désespérément quelqu'un pour s'amuser. Innocemment, elle demanda « Et toi, tu n'es pas accompagné par l'une de ces magnifiques créatures que tu ramènes, d'habitude ? ». Si elle l'avait dit d'un ton amical, elle n'en était pas moins intriguée de le trouver seul. Mais elle n'allait pas s'en plaindre. Elle sentait son corps bouillonner, elle avait envie de lui plus que de coutume, peut-être était-ce les vapeurs enfiévrées de la fête, cette magnifique soirée qui s'annonçait, toutes les étoiles qui décoraient le ciel ? Peut-être était-ce simplement le fait d'être si prêt de lui, de n'avoir qu'à tendre la main pour le toucher ? « Tu danses ? Ou tu bois ? » l'interrogea Simon alors qu'il délaissait son verre « Je peux faire les deux, maintenant que tu es là. » répondit-elle d'un air faussement blasé.

« Et toi, tu n'es pas accompagné par l'une de ces magnifiques créatures que tu ramènes, d'habitude ? » Un sourire en coin se dessina sur son visage. Il connaissait le pouvoir séducteur de ce sourire et pourtant, ce soir, Simon était presque persuadé de ne pas en avoir besoin... « Je te ferais remarquer que je rentres avec elles, elles ne m'accompagnent pas... » Il lui glissa un regard en coin. « En d'autres termes, je regarde le menu et je me sers sur place. » Ou comment se faire passer pour un connard en deux phrases. Il espéra intérieurement qu'Epiphanie ne sois pas trop du genre jalouse. Juste ce qu'il aurait fallu pour qu'elle s'énerve un peu. Une femme avec du caractère était tellement plus sexy... Et il faut l'avouer, il aimait se sentir désirer. Et il aimait désirer. Elle semblait à proximité et pourtant... Pourquoi ? Simon ne le comprenait pas. « Je peux faire les deux, maintenant que tu es là. » Il lui fit un sourire sincère, passa son bras au-dessus de ses épaules et jeta un regard derrière lui. Il avait presque oublié la fête autour d'eux. « Comme si tu te serais gêné pour le faire sans moi... Commençons par aller chercher de quoi se ravitailler. » La proximité de leur corps faisait étrangement bouillir ses hormones. Un sourire béa était affiché à son visage et il se sentait juste....bien. « Je t'ai déjà dis que je te trouvais vraiment...sympathique ?! » Mouais, y'a mieux comme compliment Bergman !

« Je te ferais remarquer que je rentres avec elles, elles ne m'accompagnent pas... En d'autres termes, je regarde le menu et je me sers sur place. » Épiphanie cacha du mieux qu'elle pouvait l'effet que ce genre de phrase avait sur elle, mais elle était persuadée qu'il avait vue sa moue boudeuse. « Désolée, je n'ai jamais été forte en gastronomie . » ne put-elle s'empêcher de répliquer . « Comme si tu te serais gêné pour le faire sans moi... Commençons par aller chercher de quoi se ravitailler. » dit-il, à moitié amusé. Les yeux d'Epiphanie brillaient, et ce n'était pas du à l'alcool . « C'est faux, si tu n'avais pas été là je me serais contentée de danser. » et c'était vrai, elle n'aimait pas l'alcool . Il avait passé un bras par dessus ses épaules, mais elle n'osait pas le rejoindre dans ce geste. Néanmoins, elle ne put s'empêcher de poser sa main sur celle de Simon . « Je t'ai déjà dis que je te trouvais vraiment...sympathique ?! » Outch, sympathique, vraiment ? « Ça c'est du compliment ... » ironisa t-elle . Elle ajouta malicieusement « Tu es très gentil toi aussi . » . Arrivée devant le bar, elle hésita. Elle n'avait pas envie de gâcher la soirée en se saoulant. Elle résistait mal à la boisson, elle risquait de finir la nuit au dessus des toilettes en vomissant . « Quelque chose te tente ? »

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