i'll be there for you when the rain starts to pour

« I LIVED THERE A LONG TIME AGO »
Bonjour à tous. Je crois que la première chose que je devrais faire, c'est me présenter. Je m'appelle Lùllaby Julianna Sullivan et je suis née le sept mai mille-neuf-cent-nonante-et-un à Sydney en Australie. En fait, j'ai très peu de souvenir de ma vie là-bas. Tout ce dont je me souviens c'est que je vivais dans un orphelinat car je n'avais plus aucune famille. Ni oncles, ni tantes, ni frères et sœurs, ni grands-parents. Mon père était décédé bien avant ma naissance, à vrai dire, il ne savait même pas que ma mère était enceinte. Cette dernière avait quitté ce monde durant l'accouchement, il y aurait eu quelques complications d'après ce que l'on m'avait dit. J'ai vécu les quatre premières années de ma vie, seule, puisque les autres enfants de l'orphelinat ne m'appréciaient pas. Pour dire vrai, il n'y avait rien dans mon comportement qui aurait pu donner envie à quelqu'un d'être mon ami. En fait, j'étais triste de ne pas avoir de parents. Je me sentais trop différente et je n'arrivais pas à vivre avec ça. J'enviais toutes les personnes qui avaient, contrairement à moi, une maman pour les consoler. Et malheureusement, je savais que pour moi ce ne serait jamais comme ça. Du coup, je restais toujours dans un coin, et ne voulais jamais aller jouer avec d'autres enfants. Mais alors que je venais de fêter mon demi anniversaire -parce que oui, quand j'étais petite, j'avais l'habitude de fêter mes demis anniversaires- Elena débarqua dans ma vie.

« AND AFTER I WENT FAR WITH MY NEW MUMMY »
Elena, elle était américaine et avait vingt-huit ans. Elle était célibataire mais rêvait d'avoir un enfant. Et pour ça, elle était venue jusque dans mon petit pays, et je ne la remercierais jamais assez pour ça. Grâce à elle, ma vie a complètement changé. Elle m'a emmené avec elle, dans son chez elle, une petite ville appelée: Burlington, et elle est devenue ma toute première famille. Je pris d'ailleurs son nom de famille à elle. J'étais petite mais pourtant je me rendais déjà compte de la chance que j'avais. Dès ma première rentrée scolaire en Amérique, je me fis mes premiers amis. C'est d'ailleurs comme ça que l'on voit ce que l'amour d'une mère peut vous apporter. J'avais quand même un peu peur au départ parce que j'étais la seule dans mon école qui ne venait pas des États-Unis. Heureusement pour moi, à cette âge là, on apprend vite. Du coup, leur culture est très rapidement rentré en moi. Je remercie Elena pour ça aussi puisqu'elle m'a beaucoup aidé à m'intégrer. Et puis, j'ai grandi. J'ai vécu une enfance plus que magique. Je n'avais certes pas de père mais j'avais une mère qui m'aimait ainsi que toute sa famille qui m'avait accepté et qui m'aimait tout autant. J'avais des amis, des tonnes et des tonnes d'amis, du moins beaucoup plus qu'avant. J'étais bonne élève. En fait, à cette époque, ma vie était parfaite.

« BE A TEENAGER ISN'T ALWAYS EASY BUT THE MUSIC WAS THERE FOR ME »
L'adolescence n'est certainement pas le moment le plus agréable dans une vie. On grandit, on change beaucoup physiquement, ainsi que mentalement. Et je n'ai pas échappé à la règle. J'étais loin d'être une adolescente rebelle, impossible à contrôler, qui se droguait, fumait ou se bourrait la gueule -si je peux dire ça comme ça- en douce. J'avais les pieds sur terre, je savais que si je faisais des conneries ça pourrait avoir des répercussions sur mon futur. Et je ne voulais vraiment pas que ça arrive. En fait, j'étais comme la plupart des jeunes vivant à Burlington, qui était une ville assez pieuse. Malgré tout, je restais une adolescente comme les autres, qui connaissait ses premiers chagrins d'amour et qui était mal dans sa peau. J'avais beau avoir des amis qui m'entouraient, je n'étais plus aussi heureuse que quelques années auparavant. C'est en essayant d'échapper à la routine de tous les jours que j'ai découvert la musique. Au début, c'était juste comme ça, vous voyez, pour passer le temps. Mais plus le temps passait, plus ça prenait de l'importance dans ma vie. A l'âge de quatorze ans, je pris mon premier cours de piano et à l'âge de quinze ans mes premiers cours de chant et de guitare. C'était une vrai passion, je ne pouvais plus m'en passer. La musique m'a aidé à ne pas sombrer pendant mon adolescence, à rester moi-même en toutes circonstances et surtout à me faire prendre confiance en moi.

« I WANNA BECOME A FAMOUS AND AMAZING JOURNALIST »
Dès l'âge de quatorze ans, je savais ce que je voulais faire de ma vie. Je ne voulais pas vivre de la musique parce que je savais que quoi que je fasse dans ce domaine, ce n'était pas un métier sur. Bien que je ne mettais pas de côté le fait de me produire dans des petits bars quand j'en aurais l'opportunité. En fait, je m'étais découvert une nouvelle passion, qui n'était autre que l'écriture. J'adorais ça, j'écrivais toutes sortes de choses sur toutes sortes de thème. La seule personne sur cette terre qui avait le droit de les lire, c'était ma mère, Elena. Maël -je vous parlerai de lui bientôt- en avait surement lu un ou deux mais sans que je ne lui donne la permission. Enfin soit, tout ça pour dire que je savais ce que je voulais devenir. J'aurais très bien pu vous dire: écrivain, mais je n'avais pas l'impression d'avoir assez d'imagination pour écrire des livres entiers. Je préférais me contenter de petits articles dans des magazines ou des journaux. Journaliste était un métier fait pour moi ! Le jour de mon entrée en première, j'avais reçu une nouvelle qui m'avait fait tout drôle. Je venais de recevoir la totalité de l'héritage familial, celui de ma famille biologique bien sûr. Étant la dernière héritière, il n'y avait que moi pour le recevoir. En l'espace de deux minutes, je me retrouvais riche. Jusque là, j'ignorais complètement que ma véritable famille était pleine au as.

« IT COULD NEVER BE THE WAY I LOVED YOU »
Le premier amour est sans doute le plus véritable des amours. C'est aussi un amour qui ne s'éteindra jamais et qui est impossible à oublier. Je sais de quoi je parle. Maël était au collège ainsi qu'au lycée avec moi. En fait, on se connaissait depuis tout petit puisque nos parents étaient sortis ensemble. Nous avions toujours été les meilleurs amis du monde. Vous savez, on était les mêmes. On avait les mêmes goûts, le même humour, le même caractère. Nous nous faisions confiance et ni lui ni moi n'aurait pu se passer de l'autre plus d'une journée. Nous étions unis comme les cinq doigts de la main. Il était mon tout, ma moitié. Je croyais sincèrement être déjà tombée amoureuse avant lui mais aujourd'hui, je me rends compte que je me trompais sur toute la ligne. Il est le seul qui est vraiment compté pour moi. Nous avons commencé à sortir ensemble en première, nous étions le couple parfait, tout le monde nous enviait. Il faisait mon bonheur, il me comblait, vraiment. Nous sommes rester ensemble jusqu'il y a deux mois. Nous étions toujours les plus heureux du monde ensemble. On se complétait, il était ma moitié. Mais un jour, il est venu chez moi pour m'annoncer qu'il partait. Son père avait été muté en France, et il se sentait obliger de le suivre. En guise d'adieu, nous avons eu notre première fois à tous les deux. C'est tard me direz-vous. Je vous le confirme mais la mentalité de la ville ainsi que celle de nos parents qui nous avaient forcé à porter une bague de pureté, nous en avait toujours empêché vu que l'on était censé attendre le mariage. Après cette nuit-là, j'étais complètement détruite. En partant si loin, c'est comme si il m'arrachait une partie de moi.

« I LIVE MY LIFE IN KEEPING MY PAIN FOR ME »
Ce mois-ci, j'entame ma deuxième année à l'université de Boston. Je vis dans un petit appartement sympa avec des colocataires tout aussi cool. J'essaye d'avancer en ne pensant pas au passé mais c'est vraiment très dur. Je me sens seule même en compagnie de ma famille et/ou de mes amis. C'est horrible n'est-ce pas? Mon bonheur ne pouvait pas durer, je le savais. J'aurais dû m'y préparer. Mais je ne l'avais pas fait, préférant largement croire que notre histoire d'amour à Maël et moi, durerait pour le reste de nos vies. Je n'ai parlé à personne de l'état dans lequel je suis, tout simplement parce que je n'ai pas envie que l'on me prenne en pitié. Est-ce mal? J'ai beau être l'une des filles les plus optimistes du campus, sur ce coup-là, j'ai du mal à me relever. Mais la vie continue, et je dois avancer malgré toutes ces épreuves que je rencontre et que je rencontrerai. Je garde donc le sourire, sourire qui cache bien des souffrances mais ça, on est pas obligés de le savoir. Cette année sera peut-être meilleure pour moi? Je l'espère en tout cas.