la vie, c'était trop facile.
donc on a inventé les emmerdes. (nièce envahissante + assistant sexy)
« Tu le kiffes. » « Je ne kiffe rien du tout ni personne. » Étrange scène qui se jouait ce matin dans la cuisine des Reilly, entre le jeune docteur Wilfried Reilly et sa nièce Alistair. La jeune fille esquissait un sourire mutin qui n'appartenait qu'à elle, et son oncle la fixait, passablement agacé des insinuations dont il était la victime. Depuis que la jeune femme l'avait surpris « un peu trop proche » - selon ses dires pleins d'imagination - de son assistant, il était la cible constante de sous-entendus plus ou moins subtils et cela lui hérissait littéralement le poil. Alistair avait toujours émis des doutes sur la vie amoureuse et sexuelle de son oncle, s'en mêlant sans la moindre petite gêne, et sous-entendant d'ailleurs que cela ne faisait aucun doute pour elle que son cher tonton ferait mieux d'assumer son penchant inavoué pour la gent masculine tant qu'il en était encore temps, avant qu'il ne se retrouve frustré à vie. Il était à la fois charmant et tout à fait horripilant de vivre avec cette gamine malicieuse et – bien trop – perspicace qui passait son temps à le charrier. « Si tu crois que je n'ai pas vu comment vous vous regardiez ... Tu le mangeais des yeux. T'avais l'air de vouloir lui sauter dessus pour pouvoir jouer au docteur. C'est vrai, j'avoue qu'il est canon ... » « Rah, mais ça suffit ! T'as pas autre chose à faire, comme aller draguer le fils de la crémière ? » « Il n'y a pas de crémerie. » « Joue pas sur les mots. » « Wilfried, tu me sidères. Tu vas laisser l'amour de ta vie – parce que c'est plus qu'un kif ce mec, c'est l'amour de ta vie, ton prince charmant – te filer sous le nez comme ça ? » « Alistair, je crois que tu fais un transfert. » « Tu me désespères. Puisque c'est comme ça, et que tu es ronchon aujourd'hui, je m'en vais. Na. » Sur ce, Alistair croqua rageusement dans sa tartine de confiture et quitta la cuisine avant de prendre son sac et de claquer la porte, comme pour signifier à son oncle qu'il était un crétin profond.

Et sans doute avait-elle raison. Seul face à son bol de thé, Wilfried tentait d'y déceler une quelconque réponse apportée par le cosmos, l'univers ou quelque chose de ce goût-là. Ce qu'avait surpris Alistair ce jour-là était un pur hasard – il avait simplement trébuché et s'était retrouvé un peu trop proche de son assistant si séduisant. Mais ce qui s'était passé tous les autres jours, dès la première journée de travail qu'ils avaient passé ensemble, rien de tout ça n'était un hasard. Contre sa volonté, Wilfried s'était retrouvé prisonnier. Chaque heure passée en sa compagnie était une torture. Un désir incompréhensible, taraudant, et surtout, profondément dérangeait s'était emparé de lui. Et pourtant, Wilfried avait toujours pensé ou cru préférer les femmes. Seulement, cet homme le rendait fou. Il rêvait la nuit de situations absolument inconvenantes que son éducation plutôt conservatrice avait toujours défendu. Wilfried était ce qu'on appelait communément un fils de bonne famille. De très bonne famille, même. Lui et sa soeur (paix à son âme) avaient fréquenté les meilleures écoles, les meilleurs collèges, les meilleurs lycées et enfin, les meilleures universités. Sans doute que Wilfried avait cruellement déçu ses parents en décidant de devenir un simple médecin généraliste plutôt qu'un éminent chirurgien, mais il ne regrettait pas. Lorsqu'à vingt-deux ans, il avait reçu la garde de sa nièce de douze ans à la mort de ses parents, il n'avait pas hésité à raccourcir ses études. Ca n'avait pas été facile, ça non. Mais il ne regrettait rien. Alistair était sa famille. Sa seule vraie famille. Wilfried poussa un soupir, ses pensées se tournant à nouveau vers son assistant. Bon sang. « Pourquoi ça n'arrive qu'à moi, hein ? » formula-t-il tout haut, l'air d'implorer le Ciel pour obtenir une quelconque réponse. Mais rien ne vint. Simplement le silence. Et c'était bien ça le problème, car son petit doigt disait au docteur Reilly que les ennuis ne faisaient que commencer.

Ton personnage est gay où je dois aller me reprendre une tasse de café, je ne suis pas réveillée ?
Si oui : Quel gâchis
Bref, super fiche, je te valide dude