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C'est une histoire de famille

« Luke Thomas Alexandre Maryan-Fields! Reviens ici de suite ! » Ce cri là, c’était celui de ma mère. Oui j’ai la chance –ou pas – d’en avoir une. Ma mère c’est Lady Catherine de Bath. Ça vous dit quelque chose ? Bien, ça nous fait un point commun. Quoique je dois avouer que je préfèrerais que vous ne la connaissiez pas. C’est vrai quoi, j’aurais aimé avoir une mère normale ! Du moins une mère qui aime ses enfants et qui fièrent d’eux quand ils ramènent une bonne note. Mais non, ça c’était beaucoup trop demander à Madame. Elle préférait sans doute faire la une des magasines, aller voir des amies à elle et nous confier à une nourrice. Je dis nous parce qu’il se trouve que j’ai deux petites sœurs. Génial n’est ce pas ? Oui je sais que vous mourrez d’envie d’être à ma place. Souvent, j’en viens à penser que Epi’ et Léna sont ma seule famille. Simplement parce qu’elles sont les seules sur qui je peux compter et inversement. Chaque année, il parait dans certains magazines de la haute société anglaise des photos de notre famille. En les regardant, vous comprendrez facilement qu’il y a quelque chose qui cloche. Léna. Une blonde parmi les bruns. Bizarre me direz vous ? Normal normal. Croyez le ou non, Léna est bien ma sœur, et non ce n’est pas une couleur, le blond c’est elle c’est naturel – à l’intérieur comme à l’extérieur d’ailleurs- Sauf que Léna et moi n’avons pas la même mère. Mais rien n’empêche que je la considère comme ma sœur au même titre qu’Epi. Je crois même que je préfèrerais mourir plutôt que d’avoir à choisir entre les deux. En même temps comme je l’ai déjà dit, elles sont a elles deux, ma seule famille. Puisque j’ai la chance d’avoir une mère qui ne fait que se pavaner devant les journalistes et un père absent. Ma famille n’étant pas un sujet sur lequel j’aime m’étendre, je préfère m’arrêter ici.

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Boston nous voilà !

« Luke, tu peux descendre un instant ? J’ai quelqu’un à te présenter » Oulla, là, ça sans le coup foireux. Ma mère qui veut me présenter quelqu’un. Bizarre. Pourvu que ce ne soit pas la reine d’Angleterre ! En descendant, je vis une jolie jeune femme, qui a première vue devait avoir mon âge, accompagnée par ceux que je supposais être ses parents. « Luke, je te présente Ashleigh et ses parents Mr et Mme Hamilton » « Enchanté ! » « Monsieur Hamilton est le PDG d’une multinationale bien connue » Ok. Là de suite, je comprends mieux. Merci maman de me faire rencontrer des gens du même milieu social que nous. Tu trouves que je n’ai pas assez d’amis comme ça ? Cela dit, je n’étais pas encore au bout de mes surprises. J’ai pris le temps de connaître Ashleigh, ce que je n’avais pas pour habitude de faire avec les filles en général. Mais avec elle, tout était différent. Du moins lorsqu’on était seuls tout les deux. Ma vie semblait déjà plus calme. Comme moi, elle avait du mal avec ses parents, elle n’aimait pas être exposée aux photographes. Epi’ et Léna ne l’aimaient pas trop. Mais moi, je m’en foutais. J’étais bien avec elle. Au fil du temps, nous sommes devenus plus que des amis. Un couple. Qui bizarrement faisait la joie de nos parents respectifs. Chose que maintenant, avec le recul je comprends mieux. On est resté ensemble plus d’un an. Autant dire que c’était ma plus longue histoire d’amour. Nous nous étions même fiancés. Jusqu’au jour où le père d’Ashleigh est tombé gravement malade. Ce jour là, tout a changé. Pas chez elle non, mais dans le comportement de nos parents. Je me souviendrais toujours de cette discussion avec ma très chère mère. « Luke, il serait temps que tu te construises un avenir stable avec Ashleigh » Un avenir stable ? Notre relation était déjà stable. Bon ok, nous étions juste fiancés, et nous avions projet de nous installer ensemble. Elle voulait quoi de plus ? « C’est l’alliance de ta grand-mère, je veux que tu l’offres à Ashleigh » Pardon ? En gros, ça veut dire que je dois demander Ashleigh en mariage ? Je mis du temps à me rendre compte de l’impact qu’avait eu cette discussion sur moi. Certes, j’avais envie de me marier avec Ashleigh, de fonder une famille. Mais à 22 ans, j’ai encore toute la vie devant moi et tous mes rêves à réaliser. C’était un choix cornélien qui s’amenait à moi. Je n’avais pas envie non plus de faire du mal à Ashleigh. Je crois même qu’au fond, c’était ma pire hantise, faire du mal à Ashleigh, la décevoir. Surtout que je pensais qu’elle n’était au courant de rien. –Grossière erreur- Un soir, elle est venue me rendre visite, la maison était vide. Epi’ et Léna à une fête, ma mère partie je-ne-sais-ou. C’était déjà ça en moins. Ce soir là, elle était en pleurs. Pourquoi ? Je dois avouer que je ne l’ai même pas compris. –Oui, moi et le langage des filles, ça fait deux. Comme quoi, ça sert d’avoir deux sœurs pour vous aider à tout décoder-. Je pense que c’était une accumulation de choses et d’autres. L’état de son père qui allait en s’aggravant, sa mère qui était déjà en plein préparatifs du mariage. Bref. Plein de choses en somme. Entre deux sanglots, elle articula « Luke, je sais que tu ne veux pas te marier, et je te comprends. C’est bien trop tôt. Je ne veux pas te forcer la main. Mais ma mère n’acceptera jamais un tel affront. Si on ne se marie pas, elle m’empêchera de te revoir ». Connaissant la mère d’Ashleigh, c’était bien possible. Et ne plus voir l’idée de ne plus revoir la jeune femme me déchirait le cœur. De toute façon, ma mère m’en voudrait tellement de refuser un tel mariage qu’elle serait même capable de me renier. Je n’eus qu’un soupir comme réponse à cela. Pathétique, je sais. Mais que voulez vous ? Je suis comme ça. Ashleigh rentra par la suite chez elle. Quant à moi, j’étais censé me coucher, mais le sommeil ne venait pas. Alors j’attendais Epi’ et Léna. Juste pour entendre leur voix et les regarder rire. La seule chose qui me changerait les idées. Mais quand elles sont arrivées, elles avaient tout autre chose en tête. « Luke ! Faut qu’on parle » « Oui de suite même ! C’est à propos d’Ashleigh » « Ashleigh ? Qu’est ce que vous lui avait fait encore ? » « Rien Luke promis ! C’te fois ce n’est pas nous, par vrai Epi’ ? » « Oui, j’te jure ! On a juste surpris une conversation au téléphone, ou Ash’ disait à sa mère que le mariage c’était dans la poche » « que tu étais tombé dans le panneau de la petite fille en pleurs » « Tu ne vas quand même pas l’épouser hein Luke ? Elle n’est pas en cloque au moins ?! » Ce qu’Ashleigh avait du oublier de comprendre, c’était que j’avais plus confiance en mes sœurs qu’en personne d’autre. « Non, elle n’est pas enceinte, enfin je crois pas.. ». Je n’ajoutais rien sur le mariage. Comment Ashleigh avait pu me mentir à un tel point ? Moi qui avais confiance en elle, qui voulait tout faire pour qu’elle aille mieux. Quelques temps plus tard, Léna nous annonça qu’elle voulait partir à Boston. Bizarrement, elle n’eut pas trop de mal à me convaincre de venir avec elle et Epi’. Toutes deux avaient raison, j’avais besoin de changer d’air. Je n’avais pas revu Ashleigh depuis. Mais avant mon départ, je tenais quand même à lui dire ma façon de penser. « Je ne comprends pas Ash’ qu’est qui t’as pris ? Oh et puis non, en fait je m’en fous. De toute façon, toi et moi c’est terminé, on ne se verra plus jamais. Je pars pour Boston. » « Luuuuuuuke dépêche toi ! On va rater notre avion ! » « Adieu Ashleigh » Mine de rien, cet adieu m’a fait plus de mal que ce que je ne pensais. Mais avec deux sœurs comme les miennes, je peux vous assurer que votre moral remonte bien vite !

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La plus jolie des voisines !

« Judie ? Qu’est ce qui se passe ? Entre. » Elle c’est Jude Loan Beckenridge, ou plus communément appelée Judie. Enfin, moi je l’appelle comme ça en général. Rassurez vous, ce n’est pas son genre de venir sonner chez moi en pleurs comme aujourd’hui. D’habitude, elle est plutôt du genre souriant, à rire pour un rien. Je l’ai connue grâce à Epi et Léna. Je ne vous cacherais pas que si ces deux là sont dernière notre rencontre, ce n’est –a mon humble avis- pas pour rien. A Boston, les gens sont beaucoup plus cool qu’en Angleterre. Peut être parce qu’ils ne savent pas qui nous sommes. En tout cas moi j’apprécie cela. Et c’est aussi ce que j’apprécie chez Judie. Cette spontanéité que n’ont pas les anglais. Ce jour là, je dois avouer que ma question était un peu bête. Ça faisait des mois que Léna, Epi’ et moi essayons de lui remonter le moral et de lui changer les idées. L’état de sa mère se dégradait, et à voir l’état de Judie : nez et yeux rouges, cernes gonflés. Il ne fallait pas être médecin pour deviner qu’elle avait pleuré pendant un bon moment. Ce qui laissait paraitre que c’était terminé pour sa mère. Et croyez-le ou non, ça me faisait mal. Même si je n’avais vu la mère de Judie que deux ou trois fois. Machinalement, je pris Jude dans mes bras. Je n’avais pas forcément les mots justes pour la réconforter, mais peut importe. J’étais là. Simplement là, comme je l’avais toujours été depuis qu’on s’était rencontrés. A vrai dire, je n’avais jamais perdu un membre de ma famille, quant bien même ça arrivera, je ne pense pas que ça me mettra dans un tel état. Juste parce que je n’ai pas la même relation avec ma famille que Jude avait avec sa mère. Le simple fait de la voir comme ça, pour la première fois, moi qui l’avait toujours connu radieuse et rayonnante, suffisait à me rendre malade. En un an et demi, Jude était devenue une très bonne amie, comme une troisième sœur – en moins embêtante qu’Epi’ et Léna quand même !- . Ce que je ne racontais pas à mes sœurs, je le confiais à Jude. Parfois même, j’avais l’impression qu’elle me comprenait mieux qu’Epi’ et Léna. Pourquoi ? Simplement parce qu’elle ne me connaissait pas aussi bien, du coup j’avais sans doute l’impression qu’elle ne me jugeait pas. Puis, tout était si simple entre nous. On pouvait passer des heures à discuter sur telle ou telle chose sans se prendre la tête. Honnêtement, j’en arrivais parfois à penser que nous étions plus que des amis. Qu’il y avait quelque chose de plus entre nous. Mais quoi ? De l’amour ? Peut être bien oui. Peut être pas. A vrai dire, je n’en avais pas la moindre idée. Et je n’avais pas spécialement envie de me prendre la tête avec ce genre de choses. Pour l’instant, notre relation m’allais très bien. Ce soir là, j’avais passé la soirée à la réconforter. J’avais fait tout ce que j’avais pu. Ce n’était pas une mince affaire, mais j’avais quand même réussi à lui extirper un petit sourire. J'étais fier de moi sur le coup. J'avais même réussi à la calmer et à la détendre un peu. Au final, elle a dormi chez moi. Enfin, je pense qu'elle a dormi, vu que j'ai veillé sur elle toute la nuit et qu'elle n'a pas bougé une seule fois. Une bonne nuit de sommeil fait toujours du bien dans ces moments là, surtout pour affronter la suite.