Aoutch ! Pourquoi ais-je si mal à la tête ? C'est comme si j'étais en pleine gueule de bois mais il ne me semble pas avoir bu la nuit dernière. A moins que j'ai trop bu pour m'en souvenir ? Ce n'est pas vraiment mon genre de faire ça mais pourquoi pas après tout. Mais je n'avais aucune raison de me souler à ce qu'il me semble. Quoiqu'il en soit, j'ai trop mal pour juste ouvrir les yeux. Et alors que je me demande si je ne devrais pas me rendormir, j'entends une voix dire mon nom : « Mademoiselle Redkins ? Vous m'entendez ? » Je soulève une paupière et la referme rapidement. Tout est bien trop lumineux ici. Mais une chose est sûre, je ne suis pas chez moi. Doucement, j'ouvre les yeux et vois un homme brun sur un fond blanc. Suis-je en train de rêver ? « Je suis en train de rêver, c'est ça ? » Les yeux encore tout fatigués, je commençais à distinguer clairement le visage de l'homme. Et ce que je voyais me plaisait. Je me rendis compte que je devais sourir bêtement et j'arrêtais. « Non, vous ne rêvez pas. Vous êtes à l'hôpital. » Je repris mes esprits et me relevais rapidement. « Hein ? Quoi ? Pourquoi ? » Une fois assise, je regrettais de m'être relevée aussi vite. Ma tête me faisait incroyablement souffrir et alors que je portais la main à ma tête, je remarquais un petit relief. Alors que je le touchais pour comprendre ce que c'était, l'homme s'approcha et retira ma main. « Vous ne devriez pas toucher, ce n'est pas encore totalement cicatrisé. » De quoi parlait-il ? Pourquoi avais-je une cicatrice ? « De quoi vous parlez ? » Il devait sûrement être médecin vu sa blouse blanche et je devais avouer qu'il était tout à fait mon type. Mais ça n'expliquait pas pourquoi j'étais là. « Apparemment, vous seriez tombée dans votre salle de bain. Quelqu'un vous a trouvée inconsciente et a appelé une ambulance. Quelques points de suture ont été faits et vous voilà. » Houla ! J'étais tombée dans ma salle de bain ? Je n'avais aucun souvenir de ça mais c'était tout à fait mon genre. J'étais plutôt maladroite dans mon genre et glisser dans la douche ou autre chose pouvait m'arriver. « Ah bon ? Et c'est grave ? » « Pas du tout, vous devriez être sortie avant ce soir. La blessure n'est que superficielle. » Ouf ! Je m'étais rarement retrouvée à l'hôpital et j'avais toujours eu peur d'apprendre que j'étais foutue. Mais ce n'était visiblement pas le cas. « Au fait, n'y voyez aucune technique de drague mais... j'ai l'impression de vous avoir déjà vu. Enfin, c'est peut-être parce que je suis encore sous le choc. » Je me sentais incroyablement bête mais je voulais le savoir. Son visage me rappelait vraiment quelque chose sans que je sache pourquoi. « Rassurez-vous, vous allez bien. Je me suis posée la même question en vous voyant. J'ai donc regardé votre dossier et il est possible que nous nous soyons déjà croisés car nous habitons dans le même immeuble. » Ah bon ? C'était en effet possible que je l'ai croisé dans les escaliers ou l'ascenseur mais je ne me souviens pas lui avoir déjà parler. C'est bien dommage d'ailleurs parce qu'il est vraiment pas mal. « Quel hasard de tomber sur vous comme ça ! Il a fallu que je m'ouvre le crâne pour vous parler ! » « Enfin, techniquement vous ne vous êtes pas ouvert le... Enfin bref. Moi, c'est Isaac. » « Et moi... » « Harlow-Lane, je sais. J'ai lu votre dossier. » « Juste Harlow, ça suffira. Mais ravie de vous rencontrer docteur Isaac. »

De cette rencontre peu commune débuta leur relation. Il l'invita au restaurant, ils se découvrirent d'autres points communs que leur adresse et passèrent une très bonne soirée. Ils se revirent plusieurs fois avant de commencer à sortir ensemble. Ils étaient heureux, batifolaient sans parler de l'avenir et s'aimaient tout simplement. Leur histoire aurait pu continuer encore et encore après cette année de bonheur mais la vie en avait décidé autrement.


Je n'arrivais pas à croire que c'était en train de m'arriver. J'avais pourtant tout fait pour éviter ce genre de risques. Ma carrière était en plein essor et un enfant viendrait tout gâcher. Mais j'avais une semaine de retard et je commençais à vraiment m'inquiéter. J'avais déjà fait part de mes craintes à Isaac mais il ne semblait pas autant effrayé que moi. Je l'avais envoyé me chercher un test de grossesse tellement j'avais honte d'être dans cette situation. J'imaginais le regard de la pharmacienne et je ne voulais pas le voir en vrai. Et maintenant, je stressais toute seule en attendant son retour. Et si c'était vrai ? Et si j'étais enceinte ? C'était impossible, je n'étais absolument par prête pour être mère. J'entendis la porte claquer et je fonçais vers Isaac. Il me tendit le sac sans rien dire alors que je filais déjà dans les toilettes. Je l'entendis à travers la porte alors que je faisais le test. « Tu sais, c'est vraiment pas grave si t'es enceinte. Au contraire. » Qu'est-ce qu'il raconte ? Ce serait un drame si j'étais enceinte. Il pouvait très bien dire ça lui, il est le mec. C'est pas lui qui sera énorme pendant neuf mois, devra faire une croix sur sa carrière et devra s'occuper du monstre criant. « Tu te rends pas compte ou quoi ? Je suis pas prête du tout à avoir un gosse. » « Pas besoin d'être prête, tu seras superbe. J'en suis sûr. » « Il n'est pas question de ça. J'ai une carrière, une vie qui me plaît comme elle est et... et... je suis pas prête... » Je fondis en larmes. Ce n'était pas mon genre de m'écrouler comme ça mais c'était trop pour moi. Si seulement il pouvait être de mon côté sur ce coup-là. Je me levais et me rhabillait. Il suffisait d'attendre le résultat maintenant. Résultat qui pouvait tout changer dans ma vie. « Personne n'est jamais prêt Harlow mais il faut s'y adapter. Un enfant est un don du ciel, nous allons avoir notre propre famille maintenant. » Mais de quoi il parle ? Depuis quand veut-il une famille ? On a jamais parlé de ça mais je n'aurais jamais pensé qu'il voulait un gosse et une famille. Et... je suis loin de vouloir être une mère de famille. Je ne sais même pas si je le voudrais un jour alors ce n'est pas à mon âge que je veux l'être. Un petit bruit indique que la réponse du test est arrivée. Je n'ose pas baisser les yeux et pourtant, il faut que je sache. « Yiiipiii ! C'est négatif ! Négatif négatif ! » J'ouvre la porte en trombe et m'apprête à me jeter dans les bras d'Isaac tellement je suis soulagée mais je vois son regard. Il a l'air incroyablement déçu et je ne comprends pas. « Qu'est-ce qu'il y a ? Tu n'es pas soulagé ? » « Tu sais, ça me faisait plaisir d'avoir un enfant, moi. » Je n'y comprends plus rien là. Je viens juste d'avoir la plus grosse peur de ma vie et il me dit qu'il veut un enfant. « Je suis à une période de ma vie ou je veux fonder une famille. Et je veux le faire avec toi. Alors ça ne me dérangeait pas du tout que tu sois enceinte. » « Mais... je... je veux pas d'enfants moi pour le moment. Je suis encore trop jeune pour tout abandonner et avoir des enfants. » « Tu sais, avoir des enfants, ce n'est pas la mort. Tu pourras toujours travailler et avoir une vie sociale. » « Je sais pas Isaac... je suis sûre de ne pas être prête. Et je suis pas sûre de l'être un jour. Je n'ai jamais pensé que j'aurais des enfants. » « Tu ne me l'avais jamais dit... Je pensais que... » Je ne comprenais pas ce qu'il lui prenait. D'habitude, c'est les femmes qui veulent à tout prix avoir une famille et les hommes qui disent non. Mais je n'étais pas comme toutes les femmes et lui était différent des autres hommes visiblement. « Et moi, je ne savais pas que tu voulais des enfants. Tu en veux vraiment ? » « Oui, ça fait un moment que je recherche la femme qui sera ma future femme et la mère de mes enfants. » Femme ? Voilà qu'il me parlait de mariage. Je n'arrivais pas à croire que ce soit notre première discussion là-dessus. J'ignorais complètement qu'il voulait se marier. Je n'y avais même pas pensé. D'ailleurs, je détestais penser au futur. Pour moi, seul le présent comptait, je voulais juste m'amuser, vivre le grand amour et réfléchir à tout ça plus tard. « Si tu recherches tout ça, je ne suis pas la femme qu'il te faut. Je ne sais pas si je veux me marier ni avoir des enfants. Je suis sûre que tu peux trouver une fille géniale qui voudra porter tes enfants. » « Mais... C'est toi que je veux Harlow. Je peux attendre sans problème. » « Je ne veux pas que tu attendes pour rien. Tu perds ton temps avec moi. » Je voyais son visage se décomposer mais j'essayais de garder mon sang-froid. Je n'arrivais pas à croire ce que j'étais en train de faire et pourtant, je le faisais. C'était incroyablement difficile de rompre avec quelqu'un qu'on aime. Mais c'est pour son bonheur. « Je... je » « Il faudrait mieux qu'on arrête de se voir Isaac. » Je pris mon courage à deux mains et je me dirigeais vers la porte. « Je te souhaites de trouver celle qui te conviendra. » Je sortis et je claquais la porte. Une fois arrivée chez moi, je fondis en larmes dans le salon.


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