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 je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.

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MessageSujet: je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.    je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.  Icon_minitimeJeu 17 Fév - 3:01

i'm forever yours, faithfully.

je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.  1z68v9x
❝ Si je ne dois plus penser à elle,
tu devras m’enseigner à ne plus penser... ❞
L’hôpital est en règle générale un lieu hostile, synonyme de tristesse où l’on ne désire pas poser ses bagages. Mais je suis du bon côté de la barrière, celui où l’on ne pleure pas un proche disparu, où il est possible de sauver des vies. Je crois que ma présence ici me permet de me déculpabiliser quelques peu de ne pas être retourné au front, de ne pas aider à la sauvegarde de mon pays. Je sais que je ne peux pas sauver tout le monde mais au moins je contribue, par mes maigres moyens à l’améliorer. Certains jours tout du moins. Pas aujourd’hui. Les victimes d’un accident de bus ont prit d’assaut les urgences. Tous des enfants, de neuf à dix huit ans en moyenne. J’en suis à ma cinquième perte en moins de trois heures. Blessures trop graves ou déjà en arrêt en arrivant. Alors je ne compte pas laisser le sixième me glisser entre les doigts, je suis là pour les sauver, non pour prononcer l’heure de leurs morts.

Deux heures plus tard, il est toujours en vie. Amoché, mais ses constantes sont stables, l’opération s’est très bien déroulée. De retour aux urgences, le calme est de retour, du moins je pourrais presque m’entendre penser. Tout est entre de bonnes mains, je retourne donc dans les couloirs et m’allonge sur un lit. Je ne sais plus à quand remonte mes dernières heures de sommeil. Autrefois je dormais bien, je pouvais m’endormir n’importe où, n’importe quand. Pendant mon internat, je n’ai jamais eu de problèmes par rapport aux gardes ou au sommeil. Depuis mon retour, je n’ai pas passé une nuit entière. C’est impossible. Les cauchemars font désormais part intégrante de ma vie et depuis l’accident, j’ai peur. J’ai peur de dormir, de ne pas me contrôler, de déraper. Et je ne veux pas, je refuse que cela se reproduise. Alors je ne dors quasiment plus, toujours par tranche de deux heures au cas où. Et le plus souvent possible ici, à l’hôpital, au milieu d’un couloir où j’espère que le bruit me permettra de ne pas tomber dans un sommeil profond.

J’ai l’impression que le soleil se reflète dans ses cheveux. Cela pourrait presque m’illuminer si sa beauté ne s’en était pas déjà chargée. Son sourire s’étend jusque dans ses yeux. Je n’ai jamais vu pareil merveille dans toute ma vie. Un seul de ses sourires arrive à me faire sentir chez moi. Avec elle, je suis chez moi. Lentement, ma main effleure sa joue pour redescendre vers son menton. L’attirant à moi, je pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Ma main se glisse derrière sa nuque pour l’attirer un peu plus. Elle est à moi, je le sais, je le sens. Et je la veux, du plus profond de mon être. Elle s’éloigne pour mieux me revenir un peu plus dévêtue. Mes yeux caressent ses courbes du regard. Somptueuses. Mes mains quant à elle s’attardent sur ses hanches, effleurent la moindre parcelle de sa peau si délicate. Nos corps s’embrasent.

« Astings réveille toi. Je viens de mettre ta femme en salle de trauma 2. Je savais pas que t’étais marié, surtout à un canon comme elle. T’as vraiment tiré le gros lot (…) » Je n’écoute pas un mot de ce qu’il peut me raconter à partir du moment où il parle de Dora. Sans réfléchir, je m’élance vers les urgences m’imaginant déjà le pire scénario, accident de voiture, fusillade, rupture d’anévrisme… J’ouvre la porte de la salle à la volée « Qu’est ce qu’il se passe Dora ?! » pour la découvrir assise sur la table, totalement consciente. Un soulagement indicible s’empare de moi suivi trop rapidement d’un sentiment de stupeur amer. Elle est encore plus magnifiques que dans mes souvenirs, où mes rêves. Même là, avec une main ensanglantée elle irradie. Et cela me rend affreusement coupable. Toujours sur le seuil, je lance un regard vers la salle pour trouver quelqu’un pour me remplacer, n’importe qui mais personne ne semble libre, comme si le destin s’acharnait aujourd’hui. A contre cœur, je m’avance donc vers elle après avoir refermé la porte. Je tire avec tout ce dont j’ai besoin pour la soigner avant de m’assoir sur le tabouret en face d’elle. Incapable de la regarder dans les yeux, je me contente d’attraper sa main et de la poser sur le chariot. « Montre-moi ça. »

C’est tout ce que j’ose dire, de peur de dire quelque chose que je pourrai regretter. Elle est mieux sans moi, je le sais. Je lui fais du mal, je lui ai fait du mal et cela ne doit pas se reproduire. « C’est assez profond, je vais nettoyer et faire des points de suture. » Je commence par l’anesthésier avant de nettoyer sa blessure. Je ne dirai rien de plus, j’en ai déjà bien trop montré avec mon entrée en fanfare.
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MessageSujet: Re: je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.    je te vens mon âme, en échange je veux voler ton visage.  Icon_minitimeJeu 17 Fév - 21:58

    Je n'avais jamais été douée en cuisine, jamais. Le plus souvent, les rares plats que j'osais préparer se retrouvaient carbonisés en moins d'une dizaine de minutes et lorsqu'ils ne l'étaient pas pas, ils avaient alors un goût affreux. Ils étaient trop cuits ou pas assez. Trop salés, épicés ou au contraire manquaient totalement de saveur. En somme, jamais assez potables pour que mon entourage puisse les ingurgiter sans risquer un aller-simple à l'hôpital pour une intoxication alimentaire. Je ne savais donc pas pourquoi je m'évertuais à essayer de faire la cuisine aujourd'hui. J'aurais très bien pu me contenter d'une pizza ou bien d'un plat à emporter quelconque. Généralement, c'était Len qui s'en occupait. Il était plutôt bon cuisinier et c'était une qualité que je lui avais toujours enviée. Seulement à présent, il n'était plus à mes côtés et son absence se faisait ressentir un peu plus chaque jour. Je n'avais même pas eu l'occasion de lui dire au revoir. Il s'en était allé au petit matin, comme un voleur, laissant pour seule explication un petit mot sur la table de chevet. Mot dans lequel il expliquait de manière brève qu'il valait mieux qu'il s'en aille, que c'était plus sûr pour moi, qu'il était sincèrement désolé. Mot dont la lecture m'avait arraché quelques larmes et qui avait terminé en boule dans un des coins de l'appartement, sous le coup de la colère. La nuit passée, je n'avais pratiquement pas fermé l'œil de la nuit. J'en étais incapable, encore en état de choc, ce qui expliquait la fatigue que je ressentais ce matin. On pouvait remarquer que je manquais de sommeil à la simple vue de mon visage. Les contours de mes yeux étaient rougis par la fatigue, des cernes s'y étaient imposées et mes traits étaient tirés.
    Lorsque la faim s'était fait ressentir vers les coups de midi, j'avais donc décidé de me débrouiller seule, malgré mes talents inexistants de cuisinière. J'ouvrais le réfrigérateur, avec aucune idée de ce que j'allais bien pouvoir faire. J'observais attentivement les aliments qui s'y trouvaient, me demandant quel plat j'allais massacrer aujourd'hui. Mon choix se porta sur la salade de légumes, je remarquais qu'il y en avait pas mal à disposition. Et puis, un salade ce n'était pas si compliqué à faire. Je pensais me débrouiller plutôt bien cette fois-ci. Je me saisissais alors de pratiquement tous les légumes présents dans le réfrigérateur, les déposais sur le plan de travail de la cuisine après les avoir rincer et commençais à couper les aliments en julienne. L'activité étant plutôt répétitive, je commençais alors à ne plus vraiment porter une grande attention à ce que je faisais. Grave erreur que je ne reproduirais sûrement plus jamais. Mes pensées divaguèrent, vagabondèrent. Je repensais à la dernière fois où j'avais vu Len. Je revoyais ses mains posées fermement autour de mon cou. L'expression terrifiante qu'il avait sur son visage alors que ses mains resserraient brutalement son emprise sur moi. Je me souvenais avoir lutter sans succès pendant de longues minutes avant qu'il ne revienne finalement à la raison.
    Le fait que je me sois perdue dans mes pensées et le manque de sommeil aidant contribua à ce qui était arrivé ensuite. C'est de manière brutale que je retournais enfin à la réalité et sortais de mes affreux songes, lorsque je sentis que quelque chose venait de me transpercer la main. Légèrement, certes, mais assez fort pour me faire pousser un cri effaré, qui exprimait ma douleur subite. Je lâchais aussitôt le couteau que je tenais, remarquant que je commencais à saigner. Une grimace se dessina alors sur mon visage : je n'avais jamais supporter la vue du sang. D'ailleurs, il arrivait à Len de se moquer de moi à cause de ce détail de ma personnalité qui le faisait toujours sourire. Lui qui était médecin, il n'avait évidemment aucun de mal à supporter la vue du sang et ne risquait pas de tourner de l'œil à chaque fois qu'il voyait ce liquide d'un rouge criard. Le chanceux ...
    Je passais ma main sous l'eau froide mais remarquais que la plaie était tout de même assez profonde. Je poussais un soupir, sachant pertinemment ce que cela allait m'obliger à faire : me rendre à l'hôpital. Et avec la chance que j'avais, j'allais sûrement me retrouver face à lui et c'était absolument ce que je voulais éviter. Je ne savais pas si j'étais déjà prête pour cela. Et pourtant, j'étais bien obligée si je ne voulais pas me retrouver avec une main infectée par une quelconque bactérie. De plus, la vue de ce liquide rouge vif commencais sérieusement à m'insupporter et quelque chose me disait qu'un simple pansement ne suffirait pas. J'étais donc contrainte de me rendre à l'hôpital.
    Le trajet ne me prit pas plus d'une quinzaine de minutes en voiture, l'hôpital étant plutôt proche de l'immeuble où je résidais. Je connaissais les détours à prendre pour y arriver le plus rapidement possible par cœur, par habitude. Je m'y rendais occasionnellement histoire de faire une petite surprise à Len durant les heures où il n'était pas de garde. Occasionnellement seulement car je n'avais jamais non plus apprécié les hôpitaux. L'ambiance solennelle qui y régnait et la tristesse qui émanait de cet endroit me perturbaient un peu. Dès l'instant où l'on franchissait le seuil de l'établissement, on pouvait apercevoir de nombreuses familles, au bord des larmes, attendant l'annonce d'un chirurgien qui changerait leur vie. On pouvait voir ces mêmes familles quelques instants plus tard, complètement effondrées suite à la perte d'un proche et, malgré le fait qu'ils me soient inconnus, je ressentais de la peine pour eux.
    J'arrivais aux urgences et fut soulagée lorsque je remarquais qu'il n'y avait aucun signe de Leonard pour l'instant. On me plaça dans l'une des nombreuses salles. J'annonçais mon nom et le médecin qui se trouva en face de moi - et qui, au passage, avait commencé à me reluquer dès mon arrivée - me regarda, l'air interloqué. Il me demanda de ne pas bouger et de patienter, m'annonçant alors qu'il allait chercher mon mari. J'ouvrais la bouche, esquissais un geste pour le stopper mais il s'en était déjà allé. Je poussais un soupir de désespoir. Le destin s'acharnait-il sur moi, aujourd'hui ? Soudain, quelqu'un ouvrit la porte à la volée, je sursautais. Il n'entra pas tout de suite complètement, comme si il hésitait. Je restais silencieuse lorsqu'il s'avança finalement, tirant un chariot avec le nécessaire pour s'occuper de ma plaie. Il se saisit alors de ma main et la posa sur le chariot, sans m'adresser ne serait-ce qu'un regard droit dans les yeux. Ce contact, aussi rapide ait-il été, provoqua en moi une série de frissons. Et, après m'avoir annoncé qu'il allait procéder à quelques points de suture, il semblait se murer dans un silence de plomb. Alors qu'il commençait son travail - avec un air minutieux et qui se voulait extrêmement sérieux accroché au visage - je détournais le regard, interdite. Mon regard se posa sur l'ensemble de la salle, que j'observais le plus longtemps possible. Tout plutôt que de croiser son regard. Tandis qu'il faisait ce qu'il avait à faire, je ne bronchais pas et me contentais de balancer mes pieds en l'air tout doucement, d'avant en arrière. Quand finalement j'avais terminé de parcourir toute la pièce du regard, je m'autorisais à poser les yeux sur son visage. Il semblait fatigué, beaucoup plus fatigué que moi.

    « Est-ce que ça va ? » m'autorisais-je alors à demander. C'était tout ce que j'avais trouvé à dire, histoire de briser le silence stressant qui s'était installé entre nous.
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