i'll be there for you when the rain starts to pour

« Août 1995 »
Cassis, France

« Salut Nana !
Comment va tu ? J'espère que tes vacances avec Maman et Papa se passent bien et que tu as réussit à aller un peu mieux que lorsque je suis parti. Tu me manques petite soeur chérie. Je veux rentrer le plus vite possible pour pouvoir te voir et prendre de tes nouvelles. Je m'inquiètes pour toi quand tu es si loin. Mais bon, c'est quand même super chouette ici.
On va à la mer tout les jours, on a trouvé pleins de coquillages et je t'ai gardé les plus beaux. Les autres, on les a tous mis dans l'aquarium géant qu'on est entrain de construire. Demain, on va prendre des épuisettes pour aller pêcher des poissons, on va faire quelque chose de vraiment trop beau. Je prendrais une photo, s'il m'en reste dans mon appareil parce que j'en ai déjà fait plein plein plein !! Je peux te raconter un secret. Mais un secret de jumeaux ! Un que tu ne pourras répéter à personne même pas à Siegi ! Depuis le début qu'on est arrivé ici, il y a une fille que je trouve vraiment jolie. Elle a des longs cheveux marrons et des yeux verts, un peu comme toi. Puis elle est très gentille. Hier soir, elle m'a fait un bisou sur la joue. C'était drôlement chouette. Alors maintenant, j'hésites à l'inviter pour la boom dans deux jours. En même temps, si je me dépêches pas, elle va se faire inviter par quelqu'un d'autre. Mais si elle dit non ? J'aurais aimé que tu sois là pour me conseiller...
Portes-toi bien Sanja et fais attention à toi.
A très bientôt !
Simon »

T'en fais pas frérot, je suis sûre qu'elle dira oui. Parce que t'es trop le plus beau des garçons et le plus gentil aussi... Elle sera ton premier succès, elle ne sera surement pas la dernier !

« Octobre 2000 »
Göteborg, Suède

« Putain Simon, sois mon preux chevalier ! J'en peux plus de cet hôpital à la con. J'en peux plus de devoir me battre tout les jours... J'veux sortir, je veux courir, je veux danser jusqu'à ce que mes poumons explosent, je veux que tu viennes me délivrer de cette prison blanche où tu n'es plus mon grand frère de quelques secondes. De toute façon, je suis trop jalouse comme fille et je suis égoïste en plus !
Parce qu'il y en a qui sont dans des états pire que le mien mais ta dernière lettre m'a complètement retourné. J'ai peur Mimon ! J'ai peur que cette Katja t'enlève à moi. J'ai peur que tu pense trop à elle et pas assez à moi... Alors j'en joue, je te culpabilise et au fond, ça me culpabilise ! Tu sais quoi ? Tu devrais me le dire que je suis rien d'autre qu'une sale peste égoïste... Parce que c'est la vérité et que ça me ferait du bien de l'entendre ! Tu vois, de temps en temps, je me pose assise, sur mon lit en regardant la mer depuis ma chambre et je me dit que je ne suis pas si malheureuse que ça malgré le traitement intensif. Puis, souvent, je pense à toi. Parce que cette connexion dont parle les gens, cette foutue inter-relation entre jumeaux, elle me bouffe de l'intérieur. Elle m'envahit et à travers toi, je revis. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi espèce de frère débile ! Et en même temps, je ne peux qu'imaginer tout ce que tu ferais sans moi. Je ne peut que penser que les parents t'on volé enfance. Il n'y en avait que pour moi et ce foutu cancer. Tu n'a surement pas fait tout ce que tu aurais voulu et j'espère que tu ne m'en veux pas. J'aurais tellement aimé me battre plus souvent avec toi, te faire bouffer de la terre, pourrir tes rencards avec les filles et me foutre de ta tenue vestimentaire ! Et pourtant, je ne l'ai jamais fait et je ne le ferait jamais !
Continue de m'écrire aussi souvent, la vie en extérieur me manque. Tu me manques, j'espère que tu pourra venir aux prochaines vacances, j'ai envie de voir ta face de babouin !
Je t'aime frérot. Bergman för att alltid... »

Moi aussi ça me bouffe de l'intérieur cette connexion Sanja ! Mais si tu savais tout ce que je donnerais pour que tu ailles mieux, que tu vives normalement et que tu viennes me pourrir la vie comme il se doit... Si tu savais !

« Avril 2005 »
Göteborg, Suède

« Simon, je suis si fière de toi !!! Tu as réussit ta deuxième année de médecine et major de ta promo en plus, j'ai vraiment un frère trop intelligent ! Merci pour les chocolats d'anniversaire même si tu sais aussi bien que moi que j'aurais préféré ta présence à celle de quelques gourmandises pourtant chargées d'histoire. Mais bon, tes examens ont eu raison de ta présence et au vu des tes résultats, je ne t'en veux pas du tout. Si tu avais tout raté, cela aurait été une autre histoire ! Bon, c'est pas tout mais je trouve que ces derniers temps, tu ne me tiens pas vraiment au courant de tes histoires. J'espère que tu as renvoyé Katja de là où elle était venue parce que la seule fois où je l'ai vu, je n'ai pas pu me empiffrer et en plus, si elle t'a trompé avec cet autre dont je ne me rappelle même plus le nom, je ne veux plus jamais entendre parler d'elle sauf si c'est pour me dire que tu la déteste, qu'elle est moche et qu'elle mérite de vivre avec une pustule sur le nez... Enfin, le jour où tu me dira ça sur quelqu'un, il pleuvra des grenouilles, toi t'es toujours gentils avec les autres. Ou alors, c'est de l'humour... Et même, ça reste gentil ! Il va falloir que tu viennes faire un stage râlage auprès de moi frérot, je suis la meilleure dans le domaine pour me plaindre ! Je vais avoir droit de sortir une semaine d'ici deux jours, j'espère que ma lettre arrivera à temps pour que tu puisse venir jusqu'ici. On ira à la mer ensemble, on pourra jouer dans les vague, je te ferais manger du sable et toi, tu te laissera faire parce que tu es un homme faible avec les femmes ! Et, s'il te plait, on fera un jeu ? Le même que la dernière fois... Tu te rappelles n'est-ce-pas ?! Si tu savais comme j'aime te voir embrouiller ces pimbêches aux cheveux lisses...
Je dois te laisser, on frappe à ma porte surement une séance piqure, la douleur est entrain de revenir... »

Et ma soeurette, ce n'est pas la séance piqure, ce n'est que moi qui frappe à ta porte. Parce que je n'ai pas eu besoin d'attendre ta lettre pour savoir que tu pouvais sortir. Et j'ai accourue aussi rapidement que possible laissant K. à ses déboires avec l'autre, pour te serrer dans mes bras et manger du sable...

« Janvier 2008 »
New-York, USA

« Sanja je te déteste !
Tu n'es qu'une égoïste ! Tu es la pire soeur de tout les temps... Tu viens de m'abandonner, de me laisser seul dans cette vie, au milieu de tout ces requins, de tout ces menteurs, de tout ces voleurs ! Comment je fais pour vivre sans toi ? Y'a plus de connexion, y'a plus de moi, je n'existe déjà plus; Je ne suis qu'un vide, qu'une moitié sans âme puisque tu n'es plus là. Si tu savais comme je la déteste cette putain de maladie ! Si tu savais comme j'aimerais pouvoir lui tordre le coup, la torturer et la faire souffrir comme elle t'a fait souffert. Parce que tes cris de douleurs muets, je pouvais les entendre bien mieux que tu ne le crois. Chacune de tes lettres étaient remplit d'appelle au secours. Et je n'ai fais comme si je n'entendais rien. Mais maintenant, je ne risque vraiment de plus rien entendre. On a passé de si bons moments ensembles. Si bon mais si court... Pourquoi m'a tu quitté si rapidement ? Moi qui voulait mettre tout mon savoir à ton service. Je suis sûr que j'aurais pu trouver le remède qui t'aurais permis guérir. A quoi cela sert-il maintenant ? Puisque tu n'es plus là, il n'y a plus besoin de remède. Et que l'on ne vienne pas me dire de continuer à espérer pour les autres, j'en ai rien à foutre des autres ! Tout ce que j'ai je l'aurais donné pour toi petite soeur. Parce que je sais que tu m'a donné tout ce que tu avais. La preuve, tu as été malade à ma place ! Mais merde quoi, c'est tragique ce que tu as fait ! Tu aurais du me laisser mourir, t'avais une bien meilleure place que moi sur cette terre. La preuve : je ne suis qu'un lâche. J'ai quitté Göteborg le lendemain de ton enterrement. Et encore, j'ai bien faillit ne pas venir. Et dire que je n'ai pas versé une larme avant de me retrouver dans l'avion. Et me voilà fraichement débarqué à New-York. Et j'ai peur ! Et que vais-je faire de ma vie maintenant ? Maintenant que tu n'es plus là pour me faire rire, pour me donner une raison de continuer à avancer. Tu était la deuxième partie de mon coeur et ma promesse, je sais que je ne pourrais la tenir. Ce dernier souffle de voix que tu as murmuré à mon oreille ne cessera de résonner en moi et pourtant, comment ne pas trahir ce serment ? « Promets moi Mimon, promets moi que tu vivras cette vie pour nous deux. Promets-moi que tu continueras de te battre quoi qu'il arrive ! » Mais je peux pas faire ça. J'ai promis avec l'intime conviction que tu allais continuer à vivre, avec ce sentiment que tu serais toujours parmi nous et quelques heures après, de battre ton coeur s'est arrêté et le mien ? Je pense qu'il en a fait de même puisque désormais, dans ma vie, plus rien n'a d'importance... »

Et lorsqu'il lança la bouteille dans la mer, il eu envie de sauter derrière elle. De nager jusqu'à la rattraper, comme si sa vie en dépendait. Comme s'il venait d'enterrer sa soeur une seconde fois. Et s'il n'arrivait pas à la rattraper ? Au pire, il se serait noyé...

« Février 2011 »
Boston, USA

Plus rien n'avait d'importance... Lui qui d'habitude restait sage et réservé, il découvrait une nouvelle partie de sa personnalité. Vivant de jour comme de nuit, changeant de fille chaque soir sans même se rappeler de leurs prénoms, avec tout de même quelques régulières, la vie était bien plus facile lorsque l'on ne pensait à rien. Après New-York, il avait rejoint Boston. Il y habitait depuis maintenant 2 ans en colocation avec un autre jeune homme de 25 ans : Caleb de son prénom. Si tout n'avait pas était rose au début, ils étaient parvenus à un terrain d'entente assez stable et la vie déroulait son fil. Et ce samedi soir, sans qu'il en soit au courant, sa vie allait prendre un tournant.
« Moi, c'est Jenna... »
La fille au cheveux sombre lui sourit. Il lui rendit se sourire en réponse. Elle habitait dans le même immeuble que lui et il l'avait déjà croisé par hasard dans l'assesseur ou les escaliers. Ce soir, dans cette boîte, ils apprendraient à ce connaître et finiraient la nuit dans la chambre de Simon. A sa surprise, elle était toujours là lorsqu'il se réveilla. Gentillement mais un peu durement, il lui fit comprendre qu'il ne remettrait pas cela. Et pourtant... Quelque chose l'attirait chez cette fille et ils se revirent jusqu'à ce que leurs nuits deviennent régulières. Chez l'un, comme chez l'autre.
« Jen', on ne peut plus continuer. »
« Pourquoi, qu'est-ce-qu'il te prend tout d'un coup ? »
« Je me réserve à une autre. Puis il n'y jamais rien eu de sérieux entre nous, pas vrai ?! »
« ... »
Elle se contenta de prendre ses affaires et de quitter l'appartement du Suédois.

Simon sorti de son appartement en râlant, se posta devant la porte de ses voisines et appuya avec insistance sur la sonnettes, un sourire niais sur le visage. Lorsque la porte s'ouvrit et qu'une chevelure brune apparut, son sourire se transforma en un rictus étrange et il fut comme par hasard pris par une soudaine quinte de toux...
« Ah...euh, pardon...je excuse-moi... »
Surprise, surprise. Lena ne lui avait pas dit que sa soeur vivait avec elle. Enfin, si, elle avait bien du mais il ne devait pas être entrain d'écouter à ce moment là parce que sinon, il s'en serait souvenu quand même, quoi que...
« Je...je ne savais pas que tu habitais avec Lena. Enfin, si je devais le savoir mais je ne m'en souvenais pas vraiment et bref ! Ta soeur est là ? »
Maladresse quand tu nous tiens... Il n'avait qu'une envie, se frapper la tête contre la porte pour tenter de tirer ses idées aux clairs. Lena lui avait présenté Epiphanie quelques jours au par avant. Mais bon, il avait déjà l'impression de la connaître tant sa soeur avait vanter ses mérites à toutes les occasions possibles et imaginables...
« Non, elle est sorti. Tu viens juste de la louper. Je peux t'aider pour quelque chose ? »
Pourquoi est-il venu déjà ? Le lave-vaisselle ! Caleb n'avait toujours pas racheté de plaquette et les assiettes sales s'entassaient dans l'évier vu qu'il n'y avait plus de place dans la machine.
« Je..oui ! Est-ce-que vous auriez des plaquettes de lave-vaisselle en plus, Caleb n'en a toujours pas acheté et pourtant, c'est son tour ! »
Il lui fit un petite sourire gêné tout en se recoiffant machinalement, sans savoir quoi faire d'autres de ses mains... Elle parti dans les profondeurs de l'appartement et réapparut avec le saint-graal de Bergman ! Il la remercia chaleureusement et commença à traverser le couloir. Il se retourna avec qu'elle ne commence à fermer sa porte (elle profita qu'il soit de dos pour l'observer sans gêne...).
« Et sinon.... Tu fais quelque chose ce soir ? »