i'll be there for you when the rain starts to pour

COMBIEN LES 10 GRAMMES ?
Lendemain de soirée. Difficile de se lever après avoir tant bu. Attendez. N'avait-il que bu ? Cette question restera sans réponse. Graham se retourna dans le lit. Il eu un mouvement de recul lorsqu'il aperçut le jeune homme qui reposait à ses côtés. Il fronça les sourcils, pris d'un violent mal de tête. Les images de leurs ébats remontèrent à son esprit. Il avait fait la tournée des bars et avait trouvé ce charmant blondinet, légèrement plus jeune que lui, et après avoir batifolé dans les toilettes, ils étaient rentrés chez ledit pour passer aux choses sérieuses. Graham se redressa avec prudence; le dernier de ses vœux était d'empirer ce mal de tête atroce. Il sortit du lit en silence et se rhabilla tout en appréciant les fesses galbées de son coup d'un soir. Alors qu'il boutonnait sa chemise, Graham essaya de penser à autre chose. Son regard se baladait à présent à travers la pièce. Ses souvenirs étaient vraiment très brumeux. Sur la table de chevet se trouvaient des poppers, un cendrier renversé, et ce qui semblait ressembler à de la coke. Le cœur du jeune homme fit un bond. De la coke. Cette poudre blanche qui avait fait tant de ravages dans sa vie. Cette poudre de laquelle il vivait, grâce à laquelle il payait son loyer, mais à cause de laquelle il a faillit frôler la mort. Une triste et sombre histoire. Toujours, me direz-vous, dès qu'il s'agit de drogues. Graham passa le doigt sur la cicatrice qui se trouvait sur son bas-ventre. Une histoire sombre je vous disais... Il enfila son cardigan, récupéra son téléphone et quitta l'appartement, pensif. C'était du passé après tout, et il fallait aller de l'avant.

C'EST GRAVE DOCTEUR ?
Le cabinet allait fermer. Onze heures du soir, c'est tard comme heure de fermeture, mais lorsqu'on est médecin, il faut savoir assouplir ses horaires. C'est souvent ce que faisait Wilfried Reilly , médecin généraliste et patron de Graham. Quelques mois auparavant déjà, Graham avait trouvé ce poste d'assistant médical, et il avait tout de suite sauté sur l'occasion. Répondre au téléphone, prendre les rendez-vous, et organiser l'emploi du temps de quelqu'un, ce n'est pas très compliqué. Mais le jeune homme était loin de se douter que son patron serait si sexy. Oui, parce que Graham était ouvertement bisexuel, et savait apprécier la beauté des gens. Et inutile de préciser qu'en grand coureur de jupons, Graham essayait à tout pris de faire craquer le médecin, et le mettre dans son lit. Habituellement, son sourire malicieux, ses yeux pétillants et sa belle gueule suffisaient à faire tomber un homme sous le charme. Mais là, c'était différent. C'était une des premières fois que Graham faisait face à un refus, et autant dire qu'il n'appréciait pas trop. Surtout que ce n'était pas faute d'efforts: il en était arrivé à inventer toutes sortes de stratagèmes afin d'entrer en contact physique avec son patron, des stratagèmes sensés établir un contact, sensé déclencher une envie quelconque. En vain.

Dehors, la nuit était tombée depuis longtemps déjà et le vent soufflait fort. Le dernier patient sortit de la salle d'examen, le manteau sur les épaules. Graham se leva et alla refermer la porte derrière lui. Il allait surement rester encore une heure ou deux afin de finir de trier les dossiers. Wilfried sortit de la salle à son tour, et alla se faire couler un café. Il avait l'air exténué, et pourtant, ses cernes ne le rendaient pas moins attirant. 'Docteur ?' résonna la voix de Graham dans le cabinet, vide. 'Quand les patients sont partis, c'est Wilfried, Graham.' Wilfried s'était retourné et était maintenant appuyé sur le rebord de la table sur laquelle se trouvait la machine à café, plus loin dans le cabinet. Graham ne put s'empêcher de sourire niaisement avant de reprendre. 'C'est à dire que j'ai mal dans le dos en ce moment, tu voudrais bien jeter un coup d'œil ?' C'était faux. 'Bien sûr, pas de souci.' Il laissa donc le café couler et accompagna Graham dans la salle pour l'ausculter. Graham retira son t-shirt. Il n'était pas super musclé, mais tout juste ce qu'il fallait pour être sexy. Il s'assit sur la table d'auscultation alors que Wilfried appuyait sur plusieurs points dans son dos. 'Dis moi quand ça fait mal' Ça ne faisait pas mal. Oh que non. Graham était parcouru de frissons au contact des doigts de son patron. Il profitait pleinement de l'instant présent. Cependant, il était assez frustré de ne pas savoir si le médecin était réceptif à ses signaux, s'il comprenait, frustré de ne pas savoir ce qu'il pensait vraiment. 'Peut être que c'est la fatigue non ?' 'Surement. Laisse moi te faire un massage.'