i'll be there for you when the rain starts to pour

Le temps passe et se ressemble tout en coulant entre nos doigts telle une eau intarissable. Des cris encore et toujours alors que devant mon assiette à présent vide, je jette un regard à ma petite sœur dont les larmes menacent de se montrer. Je soupir une nouvelle fois bruyamment dans l'espoir qu'il vienne à tourner leur attention vers nous. J'ai 15 ans et même un enfant peut comprendre que mes parents ne s'aiment. Je ne sais même pas quand leurs regards ont changés pour ne laisser voir que de la haine à l'égard de l'autre. Enfant de l'amour ? Bizarrement à présent j'en doutais en voyant la scène qui était devenue quotidienne dans notre maison alors que le soleil se couche sur la magnifique ville de Boston. Ville dans laquelle j'en étais née et dans laquelle j'avais de grande chance de mourir. Comment une gamine comme moi peut avoir de telles pensées ? Il partait que je suis un mystère à moi toute seule et une fois de plus je viens de vous le prouver. J'attrapais la fourchette en argent qui avait coûté une fortune à mes parents pour la faire tournoyer entre mes doigts jusqu'à ce que mon regard vienne à croiser celui de ma chère mère aussi sombre que meurtrier. Je lâchais tout de suite la fourchette qui tomba avec fracas dans mon assiette en porcelaine tout en laissant sur son passage en silence apaisant. Je fais un léger sourire a ma génitrice qui croisa les bras avec son air mauvais que je lui connais tant. Ma mère me déteste, je le sens et je le sais surtout lorsque son regard se pose sur ma silhouette toute menue et sans formes. Ce regard qui me fait rougir tout en rendant honteuse. Par le passé ma mère était le genre de femme que tout le monde désirait, les hommes étaient prêt à tout pour avoir juste un sourire de sa part pourtant elle s'enticha d'un simple coursier. Un coursier riche et respecté mais surtout de 10 ans son ainé. Un homme vraiment charmant malgré son âge, un homme qu'elle pensait pouvoir manipuler comme un jouet. Malheureusement elle se brûla les ailes et un ans après leur mariage, elle tomba enceinte. Jeune mannequin prometteur de 21 ans, elle mit en pause sa carrière sans même prendre conscience du piège que lui tendais son cher et tendre mari. Et oui la veuve noire venait de se faire avoir pour ne pas dire plus. Elle avait alors quitté son Londres fétiche pour atterrir dans la ville de Boston, une ville si pathétique et morbide comparé à la splendeur et à l'éclat de sa ville natale. Boston était une ville plus calme pour élever des enfants … Certes à l'époque elle n'avait pas fait attention à cette phrase de son mari en pensant que Elea serait la seule et l'unique héritière de la famille. Mais voilà quatre ans plus tard, un nouveau drame secoua sa vie, la naissance de sa petite Olivia. Résignée elle accepta cette dernière à la différence de l'ainée qui était après tout responsable de tout ceci en venant au monde.

« On va divorcer ! » Le voix sèche de ma mère résonne dans mes oreilles alors que ma bouche s'ouvre pour ne plus se refermer. Enfin la libération ! Ce divorce est la clé de notre salut pourtant lorsque le regard de ma mère se posa sur ma petite sœur, les frissons se mettent à parcourir ma colonne vertébrale. « Je pars pour Londres et Olivia vient avec moi. » Je me lève d'un bond les jambes tremblantes alors que le regard victorieux de miss Fergusson me percent avec une douleur insoutenable. Tel est donc leur arrangement. Chacun garde une fille. Je tourne mon regard vers mon père qui baisse le sien alors que ma mâchoire se contracte. L'envie de hurler ma rage me prend pourtant je me contiens pour ne pas perdre une nouvelle fois la face tout en serrant mes poids. J'ai mal. Mal de perdre mon rayon de soleil. Comble de l'ironie Olivia ne ressemble pas à notre mère à ma différence. J'ai ses fossettes, ses yeux démonstratifs qui représentent notre plus grande faiblesse, je lui ressemble tant ce qui lui donne une raison de plus de me haïr. « Je te déteste ! » Ces quelques mots arrivent à franchir le barrage de mes lèvres pourtant serrées. De toute façon ce n'est un secret pour personne. Elle me jalouse en voyant en moi sa jeunesse juvénile s'envoler. La perte de ma mère ne m'infecte nullement mais ce n'est pas le cas pour ma petite sœur. Mon cœur saigne à cette pensée … Elle a encore gagnée ….



Et voilà comme toujours je me sens encore trahie à croire que je suis la dernière à apprendre les choses. Le son mélodieux de la douche arrive à mes oreilles alors que je bascule en arrière tout en laissant ma tête heurter le coussin moelleux de mon canapé, petit cadeau d'emménagement de mon père. Cette douche où mon petit copain avec qui je voyais famille avec grande maison sans oublier le chien, vient de me trahir. Je ferme les yeux un instant dans l'espoir de ne pas réaliser les paroles de mon père qui résonnent avec un certains sadisme dans ma petite tête tourmentée. « Ma puce, Martha et moi allons nous marier, j'ai hâte que tu rencontre son fils Alistair depuis le temps, je suis sur que vous allez bien vous entendre vu vos histoire communes. » « Alistair comment papa ? » « Ainsworth bien sur ! ». Je frissonne encore à l'idée que l'homme de ma vie puisse être dans peu de temps mon demi-frère. La nausée me prend alors qu'il apparaît devant moi une simple serviette nouée autours de ma taille. Mon dieu qu'il est beau mais surtout mon dieu qu'il est con de m'avoir tout caché. Il attend que je me lève pour le rejoindre dans l'espoir de faire une partie de jambe en l'air avec moi cependant je ne bouge pas tout en ancrant mon regard dans le sien tout en laissant un sourire se dessiner sur mes lèvres. Un sourire aussi faux que les seins de sa mère. Une trainée comme une autre. Non vraiment Martha aussi charmante soit elle et bien trop niaise pour finir avec un homme comme un père. Elle ne sait même pas la signification du mot action dans le langage de mon paternel. C'est idiote que j'aime tant manipuler avec soin avec ma prose, malheureusement mon père veille toujours au grain. Alistair hausse un sourcil tout en s'approchant de moi. Tout en détournant la tête, je le repousse de la main tout en me levant, mon sourire disparaissant peu à peu pour laisser une mine haineuse sur mon visage. « Tu comptais me le dire quand ! » Je hurle une nouvelle fois malgré mes efforts pour rester maitre de moi même. Je me fous des voisins, je me moque de ce qu'ils peuvent penser, je me fous de mon monde qui s'écroule devant moi sans que je puisse le retenir. L'impuissance … cette impuissance qui me tord les entrailles alors que je recule d'un pas tout en défiant mon compagnon de s'approcher de moi. « Mais de quoi tu parle mon ange ! » Il n'en faut pas plus pour que je vienne à éclater. Mes traits se tirent sous la colère qui envahit mon être. Comment peut il dire une chose pareille, une chose qui pue le mensonge. « C'est ta nouvelle lubie de sauter ta future sœur ! Je te savais dépravé mais de là à faire dans l'inceste j'applaudis ! » La surprise se dessine sur son visage alors qu'il avance une nouvelle fois dans ma direction. Il secoue la tête alors que je vois bien qu'il essaye de trouver une excuse valable pour son silence. Ce silence qui vient de mettre fin à notre histoire. « Mon ange j'allais ... » « Quand ? Le jour du mariage ! Te fous pas de ma gueule tu veux, tu m'a mentis ! Barre toi de chez moi ! » Un nouveau cri qui déchire le calme de mon immeuble. Et voilà que je me retrouve 7 ans en arrière en face de mes parents qui battaient pour un rien. J'ouvre enfin les yeux. La porte claque et la solitude m'envahit. Il ne me reste plus qu'une chose profiter de ma vie. Cette vie que j'avais mis de côté pour lui. Cette vie qui ne sera jamais mienne, cette vie à présent réduite à néant qui m'enlève un poids.