Sniejana Davydova NEW ARRIVANT → Back off ! You're standing in my aura.
✂ EMMÉNAGEMENT : 28/02/2011 ✂ TAPAGES NOCTURNES : 47
| Sujet: « Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu. Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu. » ♫ Léo & Sniejana Sam 26 Mar - 0:30 | |
| → Léo & SniejanaOn dit toujours que rien n'arrive par hasard. Seulement, quand on est tout tremblant pelotonné dans une couette à cause d'une panne de chauffage, c'est toujours difficile à croire. Et c'était ce que ressentait Sniejana qui, chaussettes et pulls enfilés, tentait de résister un maximum aux frissons qui s'emparaient son corps. Bien sûr, quelques heures auparavant, elle avait appelé un réparateur qui, d'un charmant accent d'Orient, lui avait répondu qu'il ne trouvait pas l'origine de la panne, que tout serait fait pour qu'elle puisse avoir du chauffage le plus vite possible et que quelques couches supplémentaires la dépanneraient. Traduction : « Désolée ma vieille, faudra que tu te cailles encore quelques jours. Mais c'est pas grave, t'es une habituée des grands froids, non ? »
La jeune Russe rongeait donc son frein sur le canapé du salon. Elle avait tenté de commencer la dissertation qu'elle devait faire, mais ses idées, autant que ses doigts, s'étaient gelées. Impossible d'être productif, dans ces conditions. Impossible. Rageuse, elle balança les couvertures au sol, prit son sac et son ordi et quitta l'appart'. Ce n'est qu'en refermant la porte derrière elle qu'elle se rendit compte de l'absurdité de son geste. Elle n'avait nulle part où aller. Aucun parent. S'installer à un café ? Toujours bourré à craquer, étouffant à en pleurer. Non, l'idéal, ce serait de trouver quelqu'un dans l'immeuble. Et, comme par hasard, sa meilleure amie Jewel, habitait l'étage inférieur.
Mise ainsi de bonne humeur, elle dédaigna les portes froides de l'ascenseur pour se diriger vers le papier peint glauque de la cage d'escalier. Avec le sourire. Elle arriva bientôt devant la porte de son amie et frappa trois coups sur le bois. Toc, toc, toc. Silence. Fuck ! Jewel n'était pas chez elle ! Encore une chose qu'elle n'aimait pas à propos des Etats-Unis : ils avaient fini par la rendre vulgaire. Déboussolée, elle s'interrogeait sur la conduite à suivre. Rentrer chez elle ? Et se réconcilier avec le canapé et les couvertures qu'elle avait maltraités, qui lui en voudraient et se vengeraient sûrement en collant leur tissu froid à sa peau d'albâtre ? Impensable. C'est comme dans un couple. Quand il y a une dispute et qu'on claque la porte, on ne doit pas revenir dans les dix minutes qui suivent, sinon on passe pour faible. Enfin, c'était le peu qu'elle savait à propos des relations de couple. Ce qu'elle avait appris dans les soaps américains, somme toute. Camper dans le couloir de l'immeuble ? Mouais, pourquoi pas, après tout. Il y faisait plus chaud que dans son appart', ça, c'était un fait. Mais bon, elle risquait de ne pas pouvoir se débarrasser de son image de clodo pendant encore longtemps... Déjà qu'elle n'avait pas beaucoup d'amis, elle ne voulait pas ruiner ses chances d'en avoir d'autres. Quoique. Habillée de la sorte et avachie sur la moquette du corridor, elle parviendrait peut-être à susciter la pitié puis l'amitié du concierge ? Opportunité à ne pas négliger.
Une fois ces délires en solo terminés, Sniejana fit demi-tour dans le couloir et s'apprêtait à... A quoi au fait ? Aucune idée. Mais peu importe, car Sniejana n'en eut jamais l'occasion. Elle venait de voir la petite plaque brillante gravée « Léo Zéphyr Baxter ». Mais oui ! Comment n'y avait-elle pas pensé ? Léo, celui qui, à peine arrivée, lui avait fait connaître la ville en long, en large et en travers. Ses pieds s'en souvenaient encore. C'était peut-être d'ailleurs pour cela qu'elle l'avait évité ces dernières semaines. Mais là, bizarrement, entre gerçures et cloques, ils avaient fait leur choix. La jeune blonde toqua à la porte en s'écriant « Léo, c'est Sniejana ! ». |
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