La duchesse s'amuse à Boston . Lena & Natael & Jaeden

crédits rememberhope

I've got nowhere left to run
I've got nowhere left to hide

Ça fait du bien de se lever quand on sait qu’on a totalement assuré un concert. Celui d’hier soir était épique. L’un des meilleurs. D’ailleurs, je me souviens avoir balancé mon médiator dans la foule. J’ai vu un petit blond le rattraper et le lancer à –je suppose- sa copine. Elle avait des étoiles dans les yeux et je me rappelle que c’est pour ça que je fais de la musique. Quoiqu’il en soit, cette fille était sublime et je ne vois pas ce qu’elle fait avec ce petit blond qui a la même coupe que Justin Bieber.

If you leave me
If you leave me
I would die

« JAEDEN PUTAIN ! » Pourquoi il crie celui-là ? Je suis tranquillement dans mon lit en train de me réveiller tout doucement en pensant à cette sublime blondinette du concert et cet abruti me hurle dessus. Qu’est-ce que j’ai fait encore ? « Quoi ?! Et non, je ne chercherais pas ton putain de lézard s’il s’est encore enfui ! » Il arrive dans ma chambre et saute sur mon lit tel un kangourou sous amphétamine. Il a un sourire qui sépare son visage en deux et je comprends alors que je n’ai rien fais. « T’es un peu parano, mon chou, tu ne penses pas ? On a assuré le concert hier ! » Je fais un sourire aussi grand que le sien en entendant le mot « concert », mais je le pousse quand même. Ce n’est pas que je ne l’aime pas, mais c’est le matin et je ne suis pas fan des élans d’affection comme ça. « Ouais ! Enfin, c’est surtout grâce à moi, non ? Je suis le Dieu de la guitare, mec ! » Il me regarde comme si j’étais fou. C’est l’hôpital qui se fout de la charité, non ? « En fait, je suis le Dieu de la basse et toi t’es juste un petit ange, d’accord ? »

Je décide de ne pas lui répondre, de simplement lui donner un petit coup sur la tête. Je le connais comme s’il était mon meilleur ami, et je sais que si je continue à dialoguer avec lui, on ne terminera jamais. Surtout sur ce sujet. Je me dirige vers la cuisine, histoire de boire quelque chose de frais, puisque je crève de chaud. J’ouvre la porte du placard où se trouvent les verres et ma première réaction fut de crier. « NATAEL ADONIS DAWKINS VIRE MOI CE PUTAIN DE LEZARD DE LA ! » Je déteste ces bêtes là et malheureusement pour moi mon meilleur ami et colocataire en possède trois (plus un serpent !). Qu’ai-je fais au bon Dieu pour mériter ça ? « Fais pas ta chochotte, Middlebrooks, il va pas te bouffer. Ramène-toi ici, faut absolument que toi voies ça ! » Je soupire en fermant le placard avec le lézard à l’intérieur. Je le rejoins près de l’ordinateur et je vois qu’il est sur un site anglais. Je n’ai pas lu tout le pavé puisque mon regard a tout de suite été attiré vers la photo : Natael et la tarée de Lena. Et quand je vois le gros titre, je reste bouche bée : « LA DUCHESSE S’AMUSE PLUTOT BIEN A BOSTON ! » La bonnasse blonde est une duchesse ? Merde. « Et sinon, ta sœur aussi trouve que j’suis une chochotte ? »

Ce qui est déshonorant, ce n'est pas de mentir,
c'est de se faire prendre en flagrant délit de mensonge.

Comme tous les lendemains de concert, le réveil était souvent difficile mais je dois dire qu’aujourd’hui ça avait été plus simple que d’habitude. Je me réveillais dans les environs de dix heures et au top de ma forme, certainement grâce à la veille qui fût vraisemblablement le meilleur concert de notre petite carrière. Après avoir enfilé un short, je me rendis dans la cuisine afin de me servir un verre de jus d’orange frais et parti en direction de la chambre de mon colocataire tout en criant : « Jaeden, putain ! »
Je savais très bien que Jaeden allait encore m’engueuler, il était du genre à haïr ceux qui osent le réveiller, mais j’aimais me confronter à lui, ça avait toujours le don de me faire rire. Pour l’énerver un peu plus, je commençais à sauter sur son lit comme un gosse de cinq ans et oui, j’avoue manquer de maturité à certains moments. Dans tous les cas, mon cher colocataire se réveilla enfin et une petite querelle de « qui est le meilleur » commença, c’était presque devenu une habitude, un rituel chez nous. Et comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous finîmes par arrêter de nous chamailler, afin de nous rendre dans la cuisine. Spontanément, je me rendais vers mon ordinateur portable dans le but de voir les dernières informations au Royaume-Uni. C’était peut-être stupide de ma part, mais j’aimais savoir ce qui se passait dans le pays où j’avais grandi et aussi parce que ce pays m’émerveillait toujours autant. Et à ce moment de la journée, j’appréciais que le silence règne dans la pièce afin de me concentrer, mais en ayant Jaeden comme colocataire, c’était comme demander à un chien de miauler, c’est-à-dire impossible.

« NATAEL ADONIS DAWKINS VIRE MOI CE PUTAIN DE LEZARD DE LA! »

Qu’est-ce qu’il pouvait être chiant parfois celui-là ! Mais c’était toujours la même rengaine, il en avait toujours après moi et mes animaux. Certes, il n’est pas toujours agréable d’ouvrir son placard le matin et se retrouver face à un lézard, mais depuis le temps, je pensais qu’il aurait pu s’y habituer. Je poussais un soupir et mes yeux se fixèrent sur une photo qui venait de s’afficher sur la page internet que je venais d’ouvrir. Incroyable. Je relisais le titre de l’article de journal pour avoir certitude de ma première lecture et apparemment je ne rêvais pas. Léna serait duchesse, rien que ça. Une de mes plus grande ami était duchesse et je n’étais pas au courant, normal. J’étais réellement sous le choc de cette annonce et me demandait si ça n’était pas encore une intox de la part des journaux. Et pour une troisième confirmation, je lançais à Jaeden « Fais pas ta chochotte, Middlebrooks, il va pas te bouffer et ramène-toi ici, faut absolument que toi vois ça ! » . Il fallait que je l’appelle, immédiatement, pour savoir si ce qu’on disait d’elle était vrai et pourquoi elle m’avait menti sur son rang. N’empêche qu’elle était drôlement belle et en plus, elle se trouvait être une duchesse, elle avait pas été faites à moitié cette Léna. Alors que je m’apprêtais à prendre mon téléphone qui était soigneusement posé sur le bureau, Jaeden fit une réflexion qui ne fût pas à mon goût : « Et sinon, ta sœur aussi trouve que j’suis une chochotte ? » A peine eût-il terminé sa phrase que je le réprimandais : « Je te conseille de lâcher ma sœur et de t’intéresser à quelqu’un d’autre. Et si tu veux tout savoir, elle ne trouve pas que tu es une chochote, mais plutôt trop … roux. » C’était plus fort que moi, j’adorais me moquer de lui, de sa couleur de cheveux suspecte et de ses tâches de rousseurs. Il n’appréciait pas vraiment lorsque je me moquais de la sorte, mais il savait que ça n’était pas méchant venant de ma part. En tout cas, mon nouveau devoir allait être de lui trouver une proie car ma sœur n’était pas à prendre, en tout cas le temps que je le décide.

« Non, mais tu vois ce que je vois ? C’est quand même dingue ! Léna est duchesse, elle ne me l’a jamais dit, je comprends pas. En tout cas, tu as manqué un bon parti ce fameux soir, tu dois t’en mordre les doigts aujourd’hui. » dis-je en m’esclaffant.

Plus de cinq ans d’amitié et je n’avais jamais eu vent de cette histoire. J’étais dans le doute le plus complet, pourquoi ne me l’avait-elle jamais dit ? Pourquoi le cacher à tout le monde ou en tout cas à moi ?

Jaeden, Nataël & Lena

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« Je n'ai pas menti, j'ai juste caché une part de mon identité. »

Comme tous les matins, Lena se réveilla assez tôt. Dormir pour elle était une vraie perte de temps, même si parfois, elle avait besoin de se reposer. Elle décida donc, même après être allé au concert d'un de ses plus fidèles amis, Nataël, de se lever à dix heures maximum. En se levant, elle se dirigea dans sa salle de bain, opta pour prendre une douche, et s'habilla. A son habitude, elle enfila des chaussures de ville, et un sweat « Abercrombie & Fitch », pour aller s'acheter son café, au Starbuck Coffee du coin. Elle dévalait donc les marches, faisant un énorme bruit afin d'embêter son voisin, qu'elle adorait pourtant, et marcha jusqu'au magasin. Avant de rentrer dans le Starbuck, son regard resta fixé sur un petit stand de journal. Elle fronça les sourcils, et se reconnu sur la première page, accompagnée de Nataël, et Jaeden derrière. Elle le feuilleta donc. Alors comme ça, elle était la petite copine de Nataël Dawkins, célèbre bassiste aux States. Elle décida de l'acheter, trouvant cela marrant. Elle rentra enfin dans le starbuck, et décida de boire son café en route, jusqu'à l'immeuble. C'est en arrivant dans le hall, qu'elle grimpa les étages pour aller frapper chez son ami, justement, Nataël, pour lui dire qu'il avait fait des ravages hier soir. En parlant de son concert, elle adorait aller à leur reproduction, et ça, depuis qu'elle connaissait le groupe, c'est à dire, trois ans aujourd'hui. Elle remerciait intérieurement Jaeden d'être venu la draguer. Un petit rire vint sortir de sa bouche, puis elle hocha la tête, amusée. Elle arriva devant la porte d'entrée des jeunes hommes, en priant pour que ce soit Nataël qui ouvre. Car Jaeden l'embêterait comme d'habitude, et ça l'énerverait sûrement. Elle frappa alors trois fois à la porte, et c'est le guitariste qui apparu devant la jeune blondinette, à son plus grand malheur. « Jaeden, me fais pas chier dès le matin, je veux juste parler à Nataël ! » soufflait-elle. Elle avait le journal sous son bras et son café dans sa main gauche. Il l'a regardé d'un air à la fois surpris, et interrogateur. « Bon, je vois, laisse moi entrer ! » fit-elle en forçant à moitié l'entrée. Jaeden n'avait pas l'air réveillé. « Natooooou ! J'suis allée chercher le journal, et devine qui fait la première pageee ? C'est toi ! » fit-elle sur un ton enfantin en se dirigeant vers le jeune homme, toute contente. Il lui souriait d'un air gêné. Elle se retourna sur Jaeden. « Vous êtes vraiment bizarre tous les deux ce matin ? Vous avez mal dormi ou quoi ? » questionna t-elle, curieusement. Ses interlocuteurs ne savaient plus trop quoi dire. Ils la regardaient bouché bé. Elle allait vers Nataël, qui restait immobile, sur sa chaise, devant l'écran d'ordinateur. Et c'est là que son cœur fit un horrible bond, quand elle vit, la page internet, qui était ouverte devant le nez de son ami :

Citation :

LA DUCHESSE A L'AIR DE BIEN S'AMUSER A BOSTON !
Lena-Everleigh Fields, fille du prince d'Angleterre, a été aperçue au bras du jeune bassiste d'un groupe de Rock de Boston, très célèbre aux States. Il semblerait qu'elle prenne son pied loin de son pays natal...

La jeune blondinette fit tomber le journal de son bras, et s'approcha de la page internet. Elle avait été démasqué. Elle qui voulait mener une vie tranquille, en étant sûre que les gens l'aimeront pour ce qu'elle est, et non pas pour son statut de Duchesse. « Oh, je vois... Je peux vous expliquer, tant que vous ne dîtes rien... » fit-elle en se désintéressant de la page web. Elle ne savait pas par où commencer.

Je compterais plus sur le rôle d'un homme espérant une grande récompense que sur celui d'un homme l'ayant reçue.

Je venais tout juste de parler de la sœur de Natael en sachant très bien qu’il n’apprécierait pas, j’ai l’habitude. Mais il faut avouer que sa sœur est belle ! « Je te conseille de lâcher ma sœur et de t’intéresser à quelqu’un d’autre. Et si tu veux tout savoir, elle ne trouve pas que tu es une chochotte, mais plutôt trop … roux. » C’est toujours comme ça ! Il dit quelque chose qui ne me plaît pas, je continue en l’attaquant sur sa sœur et il termine sur moi soi-disant rousseur. J’allais lui lancer une réplique cinglante, mais il m’en empêcha en raconter je ne sais quoi sur Léna la duchesse. Je crois que ça ressemblait à : « Non, mais tu vois ce que je vois ? C’est quand même dingue ! Léna est duchesse, elle ne me l’a jamais dit, je ne comprends pas. En tout cas, tu as manqué un bon parti ce fameux soir, tu dois t’en mordre les doigts aujourd’hui. » Pourquoi il me fait une dissertation sur elle ? Je m’en fiche ! Oui bon, j’avoue, il n’a pas tord, je suis dégouté de m’être fait rembarré par une duchesse, mais il a besoin d’enfoncer le couteau dans la plaie ? Meilleur ami, vous avez dit ? N’empêche, c’est vrai, elle s’est bien foutue de lui l’anglaise.

Encore une fois, je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la bouche, puisque la sonnerie retentit. Franchement, ce n’est pas dans mes habitudes d’aller ouvrir la porte mais Natael n’avait pas l’air motivé à lever ses fesses de la chaise du bureau. Doucement mais sûrement, je me suis déplacé vers la porte et c’est sans surprise que j’aperçois celle à qui appartient le nom que Natael a dans la bouche depuis trop longtemps à mon goût : Léna. Elle se mit à me hurler dessus avant même que j’ai ouvert la porte entièrement et je fus surpris. « Jaeden, me fais pas chier dès le matin, je veux juste parler à Natael ! » Une duchesse n’est-elle pas censée avoir un langage autre que celui qu’elle vient d’employer ? Et puis, de quel droit elle me parle comme ça alors qu’elle se ramène chez moi ? Bien sur, je ne bouge pas. Et puis quoi encore ? « Bon, je vois, laisse entrer ! » Et voila que maintenant, elle me donne des ordres ! La duchesse elle va se calmer, non ? Elle se glissa entre moi et l’encadrement de la porte et rentra dans l’appartement. Je fermais donc la porte qui n’avait plus rien à faire ouverte et j’allais rejoindre les deux illuminés dans le salon. Il fallait que je voie comment allait tourner la situation. Quoiqu’il en soit, je suis persuadé qu’elle trouver une excuse à ces cachoteries et Natael va faire comme si de rien n’était. Je le connais comme ma poche arrière droite.

« Natoooou ! J’suis allée chercher le journal, et devine qui fait la première pageee ? » Ah, parce qu’à la base elle est venue pour ça ? Franchement ? Rien à faire de sa première page, il va falloir qu’elle s’habitue, non ? Elle ressemblait à une enfant et je dois avouer qu’elle est plutôt craquante, mais ça, je vais le garder pour moi. C’est mieux pour mon égo, je crois. « Vous êtes vraiment bizarre tous les deux ce matin. Vous avez mal dormi ou quoi ? » Encore une fois, je pense qu’une réponse de ne servirait à rien. Elle allait bien finir par se rendre compte toute seule de ce qui clochait. Après quelques secondes, elle se pencha enfin sur l’écran de l’ordinateur pour lire l’article que nous regardions avant son arrivée. « Oh, je vois… Je peux vous expliquer tant que vous ne dîtes rien… »

Ne dire rien à qui ? Attend, je viens de découvrir que celle qui me fait le plus chier au monde en ce moment est une duchesse et elle croit que je vais tout garder pour moi ? Elle est bien mignonne, mais fille du prince d’Angleterre ou pas, je ne l’aime pas et j’espère pas qu’elle ne compte pas sur mon silence. « Lena, ma petite Lena, comment dire ? Tu me demandes à moi, Jaeden Chris Middlebrooks, de garder l’un de tes secrets ? Et puis quoi encore ? J’pensais que tu me connaissais mieux que ça, ma belle. J’ai quoi comme récompense ? Et je préfère te prévenir tout de suite, on ne m’achète pas facilement. » Je savais que j’aurais du au moins attendre qu’elle nous avoue tout (explications comprises) mais c’était plus fort que moi, quand j’ai quelque chose il faut que je le dise, je ne peux pas attendre. C’est sorti tout seul, mais je n’en pense pas moi.

Si tout homme ment,
toute femme ment aussi, mais beaucoup mieux..

Je ne comprenais pas que Léna ait pu me mentir durant ces trois longues années d'amitié. Je la pensais sincère et vraie, mais apparemment tout ça n'était qu'une mascarade. Pourquoi m'avoir caché son statut ? Je ne voyais pas de honte à être une duchesse, bien au contraire. A moins qu'elle craignait qu'on ne l'apprécie que pour son statut et non pour ce qu'elle était vraiment.
Téléphone à la main, j'entrepris de saisir le numéro de portable de la jeune femme afin de la rencontrer au plus vite, mais je fus vite interrompu par la sonnerie de la porte d'entrée. Il était assez tôt alors qui pouvait être aussi matinal ? Encore aberré par la nouvelle, je n'avais pas l'envie d'ouvrir la porte et Jaeden le comprit assez rapidement puisqu'il s'exécuta avant même que je lui fasse la demande. A peine avait-il ouvert la porte qu'une voix féminine vint lui reprocher d'être celui qui avait ouvert. Apparemment, cette femme n'était pas contente de voir Jaeden et très rapidement, je compris que ça ne pouvait être personne d'autre que Léna, ou plutôt mademoiselle la duchesse. Je m'interrogeais sur la venue de sa visite, avait-elle vu la une des journaux et elle venait m'expliquer le pourquoi du comment ou était-ce une simple visite de courtoisie ?
Comme à son habitude, Léna laissa vite tomber Jaeden et se précipita vers moi avec cette petite frimousse qui ne pouvait laisser aucune personne indifférente. Elle était si gentille, si joviale et adorable, on ne pouvait pas lui en vouloir très longtemps. Mais là, c'était différent. J'étais vexé de ne pas être au courant, et ma fierté de mâle en avait pris un coup par la même occasion. Avec ce scoop, Jaeden allait se faire un malin plaisir de tout dévoiler puisque ce dernier ne portait pas vraiment Léna dans son coeur. Ces deux là ne pouvaient pas se voir en peinture, c'était toujours drôle, mais pas aujourd'hui. La jeune blonde comprit vite que quelque chose cloché chez mon colocataire et moi-même puisque nous étions restés silencieux depuis son arrivée, chose rare. Elle s'approcha alors de mon ordinateur et elle saisi tout de suite ce qui avait causé notre mystérieux comportement. Sans même se justifier, elle nous ordonna presque de garder le silence sur ce qu'on venait d'apprendre. Forcément, Jaeden ne pût s'empêcher de la menacer, mais ce n'était pas le moment pour ce genre de réplique.

« La ferme Jaeden! On ne dira rien, enfin seulement si madame la duchesse a une bonne raison de nous faire taire. » J'étais mauvais et désagréable, mais c'était plus fort que moi.« Non, mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi, duchesse !? Tu te pointes chez nous l'air de rien depuis trois ans et maintenant qu'on sait la vérité, tu veux qu'on soit mêlé à ton mensonge ? » Ma réponse était peut-être trop excessive et démesuré par rapport à la situation, mais j'étais du genre rancunier. Je n'appréciais pas qu'on puisse me mentir, surtout quand le mensonge sortait tout droit de la bouche de l'une de vos plus grande amie. Je souffla un bon coup et baissa le ton. « Pourquoi nous l'avoir caché ? Enfin, je comprends que tu ne l'ais pas confié à l'autre abruti -je désignai Jaeden d'un signe de tête - mais moi, pourquoi ? Et si tu nous demandes de ne pas dévoiler ton secret, cela veut dire que personne n'est au courant! Qu'est-ce qui te retiens de dire la vérité ? »

J'attendais la vérité, mais aussi des excuses pour m'avoir menti depuis si longtemps. Je ne lui en voulais pas énormément, mais j'avais besoin de tout savoir et de comprendre les raisons de son agissement. Je ne trouvais pas ça normal qu'on puisse passer sa vie à mentir à tous ses proches. A moins que Jaeden et moi soyons les deux seuls couillons à ne rien savoir.
Je me leva du siège et me dirigea vers le canapé où trainait un t-shirt bleu, certainement pas lavé depuis quelques jours. La duchesse allait peut-être trouver ça écoeurant ou dégoûtant, en attendant je n'avais pas encore de domestique pour s'occuper de ma lessive. Il était temps pour elle de tout nous exposer.

Jaeden, Nataël & Lena

♣ Sérieux les mecs, ma vie elle est pas aussi rose que vous le pensez.

Lena n'aurait certainement jamais dû frapper à la porte. Elle était rentrée toute heureuse de faire la une aux côtés du groupe, mais son humeur jovial se transformait vite en vrai cauchemar. Ils avaient tous les deux touchés le point faible de Lena : son enfance désastreuse. Certes elle était duchesse, mais c'était une bâtarde, comme le disait sa belle-mère. Elle n'avait jamais demandé à avoir ce statut, et tout cela avait des effets néfastes sur sa vie. Elle ne pourrait donc jamais se débarrasser de son image de jeune blonde, duchesse, et riche, voir très riche. Elle avait toujours préféré vivre comme maintenant, dans un simple appartement, et avoir des amis simples. Des larmes commençaient à monter à ses yeux, et elle regardait Nataël d'un air triste. Elle ne prit même pas la peine de répondre à Jaeden, pensant qu'il était mieux de ne pas se prendre la tête, et qu'elle leur explique tout depuis le début. Ils étaient les seuls, les seuls avec Daphné, à savoir son secret, dans son entourage. « Vous m'avez jamais réellement demander qui j'étais. Je ne vous ai pas menti sur mon enfance, j'ai juste omis de vous dire que j'étais Duchesse d'Angleterre. C'est joli comme titre, n'est-ce pas ? » disait la blondinette, à moitié colérique. Elle ne pouvait pas supporter l'idée que Jaeden soit au courant : le gars en qui elle avait le moins confiance. Mais ce qu'elle supportait encore moins, c'était que Nataël, son tout premier ami, lui parle de cette façon. «Ce qui est moins joli c'est quand on vous traite comme une inconnue, et une bâtarde dans votre propre famille. » continuait-elle. « J'ai jamais demandé à avoir ce statut là, de Duchesse, mais c'est mon père qui me l'a donné, quand il m'a reconnu à l'âge de sept ans. Parce que pendant sept ans, ma mère, qui était une amante du Prince d'Angleterre, elle s'est battue pour que mon père me reconnaisse. Vous croyez que c'est super cool de vivre sans son père pendant tout ce temps là ? Et quand il m'a reconnu, c'est madame la Princesse d'Angleterre, qui essayait de me mettre toute la famille à dos, pour que la petite blonde bâtarde de service ne soit pas reconnue. » soufflait-elle alors que sa haine pour sa belle-mère ressortait. Les deux garçons la regardait, d'un air surpris, à moitié confus. « Alors maintenant, excusez-moi de vouloir vivre une vie paisible, sans emmerde, et dans un petit appartement à Boston, et non pas dans un château, et péter plus au que mon cul, sous prétexte que je suis une petite blondasse, toute friquée, et en plus de ça, duchesse ! » finit-elle par dire. Le silence régnait dans l'appartement, et la jeune femme avait du mal à contenir ses larmes. Elle avait tellement pris l'habitude, en trois années, de garder sa vie secrète, que ça lui faisait terriblement mal d'en reparler. Elle aurait pu crier, Ô combien elle aurait aimé avoir une famille normale, peu connue, pour pouvoir vivre une vie, parfaitement simple. Alors qu'en Angleterre, sa vie était déjà toute tracée, elle se faisait suivre par des centaines de paparazzis, et tout le monde la trouvait adorable, car elle était toute mignonne, toute blonde, et Duchesse. C'était tout chou ça non ? Elle aurait préféré enterrer son statut, qu'elle portait plus comme un fardeau qu'autre chose. Elle pensait même à son demi-frère, Luke, et sa demi-sœur, Epiphanie, qui étaient dans la même situation qu'elle. Que diront-ils quand ils sauront qu'on avait démasqué Lena. Non, ils ne partiront pas, pas encore une fois. Ils étaient bien tous les trois à Boston, ils avaient pris leurs habitudes, ils adoraient leur vie de maintenant. Ils voulaient se poser, vivre des choses, vivre comme de simples personnes : humblement. Avoir un métier. Ils ne voulaient pas se tourner les pouces, à ne rien faire, sachant qu'ils avaient des millons de livre sterling sur leur compte. Ils voulaient vivre simplement. Était-ce si difficile à comprendre ? Se demandait-elle. « Je pensais pas que c'était aussi important pour toi Nataël que je sois une Duchesse. Tu me vois autrement peut-être maintenant ? » demandait-elle. Lena ne voulait pas s'adresser à Jaeden, car pour lui, tout cela changer. Il pouvait lui faire du chantage, il serait même capable de le dire, et de lui foutre, réellement sa vie en l'air. Elle regardait son ennemi, d'un air vide, ne sachant pas trop quoi lui dire. Juste, pourvu qu'il se taise... « Jaeden, je rigole pas avec ça. Alors si tu veux de la thune, je t'en filerai bien, mais je doute que tu veux que je te paye en cash, c'est ça ? Tu préférais plutôt m'avoir dans ton lit, hein ? » disait-elle en soupirant.

Avant même d’avoir des explications -qui ne me serviraient à rien- de la part de la duchesse, j’avais fait entendre mes envies de récompense. En entendant ma phrase, Natael s’était énervé et je ne vois pas pourquoi. Je veux dire, tout le monde connait mes intentions envers la blonde, il ne devrait même pas être étonné. Après coup, je remarquais qu’il était plus énervé contre Léna que contre moi. Et franchement, à la place de cette fille, j’accepterais mes avances et j’ignorerais le grand blond qui me sert de meilleur ami. Sérieux, quand il et énervé il peut devenir méchant voire détestable. « Pourquoi nous l’avoir caché ? Enfin, je comprends que tu ne l’aies pas confié à l’autre abruti mais moi, pourquoi ? Et si tu nous demandes de ne pas dévoiler ton secret, cela veut dire que personne n’est au courant ! Qu’est-ce qui te retiens de dire la vérité ? » Et pourquoi il parle de moi en tant qu’abruti ? Je veux bien qu’il soit énervé, mais faut pas déconner !

N’empêche la tête que faisait la duchesse en ce moment-même contribuait à ma satisfaction personnelle. Elle avait l’air triste et énervée à la fois. Elle en pleurait presque ! C’est bon, elle a menti sur sa vie, ce n’est pas un drame non plus. –vous remarquerez que je ne la porte pas spécialement dans mon cœur-. « Vous m’avez jamais réellement demandé qui j’étais. Je ne vous ai pas menti sur mon enfance, j’ai juste omis de vos dire que j’étais Duchesse d’Angleterre. C’est joli comme titre, n’est-ce pas ? » Et voilà qu’elle joue sur les mots. Elle va nous faire comme dans les films, le genre de fille hypocrite qui cherche les bons mots pur avoir tout le monde dans la poche ? Ça ne marchera pas sur moi. Je préférais m’asseoir afin d’entendre le fin mot de l’histoire. Parce que ouais, ce n’est pas mon amie mais sa vie m’intéresse quand même. Je voyais bien que ça ne lui plaisait que j’entende tout, mais j ne lui ferais pas le plaisir de m’en aller. Elle continua à parle pendant au moins cinq minutes en racontant son enfance, sa vie et le pourquoi du comment elle ne voulait pas avouer son titre de noblesse. C’est vrai, elle a une bonne excuse, mais ça n’empêche que j’ai un moyen de pression et je ne suis pas Natael. Je ne suis pas gentil. Il me faut quelque chose en compensation pour que je gade tout ça pour moi. A voix haute, je clamerais certainement haut et fort que je eux la blonde dans mon lit –ce qui n’est pas totalement faux- mais je sais qu’un bon chantage affectif de Natael servira à me faire fermer la bouche.

Elle s’était finalement arrêtée de parler et un ange passe dans l’appartement. Personnellement, si je ne parlais pas c’est que je n’avais rien à dire pour l’instant mais je ne comprenais pas pourquoi mon colocataire ne parlait pas. Lui qui a toujours quelque chose à dire en temps normal ! « Je ne pensais pas que c’était aussi important pur toi Natael que je sois que Duchesse. Tu me vois autrement peut-être maintenant ? » Franchement, je ne pense pas que ça ait beaucoup d’importance. Le connaissant, il doit être en train de réfléchir comme un fou. De peser le pour et le contre, comme il dit si bien. Mais il finira par dire qu’il comprend parce qu’en fait, on vit un peu la même chose. On commence à être de plus en plus connus et parfois, ça fait du bien d’être avec des gens qui ne nous connaissent pas ou qui ne font pas attention à notre « talent ». Et il n’aurait pas tort de penser ça, puisque je pense la même chose. Pendant que j’étais à fond dans mes réflexions, je vis la blonde se tourner vers moi avant de parler. « Jaeden, je rigole pas avec ça. Alors si tu veux de la thune, je t’en filerai bien, mais je doute que tu veux que je te paye en cash, c’est ça ? Tu préfèrerais plutôt m’avoir dans ton lit, hein ? » Et le pire c’est qu’elle me connait bien, je suis du genre à demander tout sauf de l’argent. Cependant, je ne suis pas du genre à faire quelque chose qui ne plairait pas à mon meilleur ami et colocataire. Je n’ai pas envie de me le mettre à dos, surtout pas pour une fille –bien qu’elle soit Duchesse. « Calm down, chérie. Je ne dirais rien. J’ai tous les défauts du monde, mais je ne suis pas un connard. Enfin, pas trop… Mais tu m’en dos une ! J’te conseille d’être gentille, la blonde. » Bien évidemment, si elle ne changeait pas de comportement envers moi, je ne ferais rien, mais ça ne coutait rien de lui mettre un minimum de pression, non ? Et de toute manière, je préfère largement la sœur de Natael.