« Dawson, tu fou quoi là ? » dis-je un peu exaspérée. Plutôt normal, en sachant qu’il était censé libérer l’appartement il y a déjà une heure de cela, comme le reste de la bande. Je sais aussi, que ce n’est pas très cool de virer ses colocataires juste pour passer une soirée tranquille avec sa meilleure amie devant un bon film romantique avec un pot de glace, mais c’est comme ça, j’en ai besoin. « Content de te voir moi aussi, Milou. » me répondu t’il sur un ton sarcastique, tout en enfilant sa veste et en passant devant moi. Quand il arriva devant la porte, il me dit avant de la claquer et de s’en aller ; « Au revoir Mila, moi aussi je t’aime. » Je me sentis tout à coup soulagée, qu’est-ce qu’il peut être lourd parfois ! En plus en ce moment il n’est pas que lourd, il est aussi grincheux et ça depuis que Maggie a emménagé. D’ailleurs, ces deux là, ils me cachent quelque chose, ils sont trop… bizarre pour n’avoir rien à cacher. Après avoir attendu quelques minutes afin de m’assurer que mon bff n’allait pas repointer le bout de son nez pour une quelconque raison je me dirigeai vers ma chambre afin de me mettre en pyjama, tradition l’oblige. C’est tout en changeant de tenue que j’imaginai Épiphanie en train de se balader dans les couloirs de l’immeuble vêtue de son fameux pyjama snoopy (le seul dont je me souvienne vraiment, tellement il est vieux) et de ses vieilles pantoufles. Cette image de mon amie me fit sourire. Quand je fus prête, habillée de mon pyjama blanc à lignes bleues (genre vieille fille) je regagnai le salon, afin de m’assurer que tout était plus au moins près. Le pop-corn était en train de chauffer, les couvertures étaient prêtes sur le canapé (c’est fou ce qu’il fait froid), le chauffage allumé sur vingt-cinq, les pots de glaces étaient bien dans le réfrigérateur et les films gisaient sur la table basse. Parfait, pensais-je. J’inspectai alors l’horloge de la cuisine qui indiquait presque vingt heures, épi allait bientôt arriver, ou du moins avec minimum dix minutes de retard, chose fréquente. En l’attendant je décidai de me coucher dans le fauteuil. C’est tout en observant le plafond et cette minuscule tache qui avait toujours été là, que je me disais que tout était si simple avant…oui, avant… que ce temps me semble loin très loin, malheureusement, il est révolu. Maintenant, tout était compliqué et tout est embrouillé dans mon esprit, mais que faire pour remédier à cela ? Telle est la question…Je fus tirée de mes pensées par des « biiiiipp » stridents, agaçants, stressants et menaçants venant tout droit de mon micro-onde. C’est seulement en voyant la fumée que je commençai à paniquer. Je bondis alors du canapé et me précipitai vers les pop-corn, je devais me dépêcher sinon l’alarme allait mettre tout le monde en alerte ou alors l’appartement allait carrément prendre feu ! Ni une ni deux, je fourrai ma main dans l’appareil électroménager pour attraper les pop-corn c’est à ce moment là que mon doigt se cogna contre une des parois de l’engin ce qui me valu une petite brulure. Étonnée, je poussai un petit cri et allumai le robinet afin de passer de l’eau froide sur ma blessure, tout en sortant à la fois avec l’aide d’un essuie le fameux paquet qui avait complètement explosé. Un « putain » s’échappa de ma bouche à cause de cette alarme qui continuait à sonner encore et encore et aussi à cause de cette fichue brûlure qui aussi petite qu’elle soit fait très mal. C’est une grimace affiché sur le visage que je finis par monter sur le plan de travail –mission risquée- entre la machine à café et la taque électrique, je du me mettre sur la pointe des pieds pour atteindre ce minuscule et fichu bouton noir, encore un peu…je poussai un soupire soulagement quand les biiiiiip s’arrêtèrent. Exténuée par cette mésaventure, je me retournai afin de descendre de mon perchoir quand je sentis quelque chose m’attraper les chevilles, de peur et dans la précipitation je fis un faux mouvement et dégringolai. C’est seulement au sol, que je constatai que ma chute venait d’être amortie. Et pas par un coussin non, par épiphanie… « Oh mon dieu épi, est-ce que ça va ? » Dis-je inquiète avant de remarquer que celle-ci était en train de rire. En effet quand j’y pensais, la situation était plutôt marrante, surtout en sachant qu’au départ de cette mésaventure j’étais couchée dans mon canapé et que là je me retrouvai à califourchon sur ma meilleure amie. A mon tour, j’explosai de rire et j’ajoutai ; « Voilà, mon plus grand fantasme vient de se réaliser » je lui adressai un sourire aguicheur qui la fit encore plus rire et finit par me relever. Elle décida de rester couchée, pendant que j’ouvris les fenêtres malgré le froid pour faire partir toute la fumée, j’avais l’impression d’être dans un fumoir. « Allé grosse, lève-toi, tu es de corvée pop-corn… à moins que tu veux que je crame l’immeuble. » Je n’avais jamais été douée pour la cuisine, d’ailleurs je n’étais même pas douée pour faire cuir des pop-corn alors imaginez moi aux fourneaux, c’est la catastrophe assurée. C’est le sourire aux lèvres que je lui tendis un autre sachet de pop-corn, heureusement, j’avais prévu le coup, j’avais acheté deux paquets. « C’est de ta faute cette catastrophe, si tu étais arrivée à l’heure on ne se retrouverait pas sans bouffe, on ne crèverait pas de froid, on n’aurait pas de nouveaux hématomes. » lui dis-je en rigolant.

(oui, la musique n'a rien avoir avec le sujet c'est juste celle que j'écoutais pendant j'écrivais le susu )

« Laisses tomber, Mimi, je te connais et j'ai acheté du pop corn tout fait, trois bon kilos de bonbons et à peu près autant de glaces. Allons voir les films que tu as choisis » Je poussai un soupire en entendant cela. Voilà que maintenant on n’allait pas pouvoir profiter de mes fabuleux pop-corn, en plus j’étais quasi certaine qu’elle les avait achetés au petit magasin du coin, ce truc qui fait magasin et mini animalerie. Ouais, c’est top fraicheur, je trouve aussi, je me demande quand est-ce que les services de l’hygiène fermeront cet endroit. « Te rends-tu compte épi, que tu m’as fait acheter du pop-corn pour rien… Ce n’est pas que je suis radine m’enfin… » Dis-je le sourire aux lèvres, tout en remettant les pop-corn en question dans l’armoire. C’est sans même me répondre qu’elle se leva et me poussa vers le salon pour regarder ma sélection de films. J’étais déjà certaine que j’allais obtenir un refus catégorique pour Titanic mais je l’avais tout de même loué, sait on jamais qu’elle craque… ou que je décide de la faire boire pour qu’elle craque mais je ne suis quand même pas aussi mauvaise. Quoique épiphanie bourrée c’est plutôt marrant à voir, je vous assure. « Titanic ? Vraiment, Mila ? Je sais que c'est la Saint Valentin et que nous sommes toutes deux célibataires, mais je ne veux pas passer trois heures à te consoler sur la mort de Jack. Je suis partante pour coup de foudre à notting hill ou pretty woman. » Quand elle releva la tête, je lui fis ma mine boudeuse. A chaque fois elle me faisait le coup. Pourtant Titanic et saint valentin, ça va ensemble. Bon d’accord l’histoire est tragique et le sublime, merveilleux et magnifique Jack meurt à la fin mais ça ce n’est qu’un détail… Et puis coup de foudre à notting hill elle l’a déjà vu genre un million de fois. Le pire dans tout ça c’est qu’elle n’avait même pas parlé du quatrième film posé sur la table ; « pearl harbor ». Depuis le début – je le savais – elle l’avait viré de la catégorie ; « potentiels films à regarder ce soir ». C’est avec un air supérieur affiché sur le visage que je pris la parole ; « Alors tout d’abord, ce n’est pas de ma faute si je suis une personne sensible et toi une femme sans cœur et ensuite si je regarde tout le temps Titanic c’est parce que j’ai toujours l’espoir que Jack s’en sorte aussi bien que toi ce soir, c'est-à-dire avec seulement une jambe amputée. Et enfin, dois-je te rappeler que la dernière fois que tu as vu le film j’ai du jouer la psychologue pendant une heure parce que tu ne comprenais pas comment rose avait pu vivre sans son Jack… » je me tus pendant quelques secondes, avant de reprendre la parole, le DVD de pearl harbor en mains ; « Ensuite, puis-je savoir pourquoi tu as complètement omis de parler de ce film. Ok, je pleure aussi en le voyant mais tout de même c’est mieux ça que pretty women…Sérieusement épi, on va regarder le jour de la saint valentin un film parlant d’une prostituée qui rencontre l’amour ? Non, mais tu veux ma mort là, moi je l’ai loué comme ça juste au cas où, mais c’est exactement le film qu’il faut pour me plomber le morale. C’est vrai, moi, qui ne suis pas une pute je n’arrive même pas à me trouver un type bien et elle…. Bref, va pour coup de foudre à notting hill. » Je finis par lui tendre le DVD, puisqu’elle n’était plus de corvée pop corn, elle pouvait bien mettre en route le film pendant que je partais à la récolte de nourriture. Au total, avec ce que je retrouvai au fond de mon réfrigérateur et de mon armoire à biscuit, ça nous faisait ; cinq pots de glaces (deux chocolats, une vanille, un fraise et l’autre pistache), deux paquets de pop corn, trois kilos de bonbons et deux plaquettes de chocolat au lait. Vive les kilos en trop ! C’est donc les bras remplis, que je retournai au salon et que je m’écroulai sur le canapé. « Bon, tu commences par quoi ? » lui demandais-je tout en lui balançant une des couvertures en pleine figure et en mettant correctement la mienne sur mes jambes. De mon côté, je me dépêchai de prendre la glace à la pistache, ma favorite. « Vas-y c’est bon, tu peux enclencher le film, je suis prête à baver sur Hugh Grant. » dis-je au moment même ou la porte de l’appartement s’ouvrit sur... Maggie en train d’embrasser un inconnu. Pendant un court instant Épiphanie et moi-même laissâmes dégénérer les choses, celle-ci finit par me donner un coup de coude afin que je fasse quelque chose. « Hum’… Excusez-moi mais je préfère vous arrêter avant que vous n’enleviez vos vêtements… » Finis-je par articuler en levant les sourcils. Ma sœur, gênée, écarquilla les yeux en nous voyant et s’exclama ; « Merde, j’avais totalement oublié que tu passais la soirée ici, avec ton amie… » Elle se gratta la nuque avant de reprendre ; « Bon et bien on va vous laisser ! » Aussitôt dit, aussitôt fait, deux minutes plus tard nous étions à nouveau seule. Je soupirai avant de m’exclamer ; « Dépêche-toi d’enclencher le film avant qu’on soit encore dérangée… »

( notre chanson )

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué mais il y a quelque chose de très troublant dans les films romantiques ; tout se termine toujours bien, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Bien sur je ne parle pas des films dramatiques, ça c’est une tout autre histoire. En fait j’ai l’impression que les comédies romantiques sont un peu les contes de fée des adultes. C’est vrai, quand on va au vidéoclub pour louer ce genre de DVD on sait déjà d’avance la fin, en autre que la « princesse » terminera avec « le prince » pour reprendre les thermes des Disney. Je pense que ces films ont été créés pour donner de l’espoir aux personne qui en ont besoin, bien que moi il y’a des jours ou ça me plombe plus le morale qu’autre chose… Comme dans les livres pour les enfants, les personnages choisis sont presque sans faille, comme par exemple Hugh Grant et Julia Roberts, il suffit de les regarder pour en être jaloux. J’ai aussi remarqué que comme la plupart des contes, ces films sont divisés en trois parties distinctes ; la rencontre qui se doit d’être surprenante, la dispute qu’on pourrait aussi appeler la séparation et qui attriste tout le monde, et enfin la réconciliation, moment toujours très émouvant, sans oublier le « ils se marièrent, vécurent heureux et tout le tra la la ». Enfin de compte, j’aimerais bien que ma vie soit une comédie romantique, parce qu’au moins je sais ce qu’il me resterait à faire. En plus, si je suis l’ordre chronologique des choses j’en serais à la phase « réconciliation », moment le plus attendu. Ce qui me plait vraiment avec cette idée, c’est qu’au moins je sais que mon histoire se terminerait bien. Malheureusement, il ne faut pas rêver. La vie n’est pas aussi simple, au contraire, elle est semée d’embuche, on passe le plus clair de notre temps à souffrir ou à espérer… oui parfois, je dis bien parfois, elle nous offre un moment de bonheur. « Oh oui, j'aurais bien besoin d'une bonne romance parfum guimauve pour surmonter ça. » finit par dire épiphanie après que ma sœur ai disparu dans l’entrebâillement de la porte. En silence, on se mit alors à regarder le film. J’ai toujours adoré le passage avec les tee-shirts, qu’elle boulet n’empêche ce type, ainsi que le passage de l’autographe ; « vous avez écris quoi ? » « Ça c’est ma signature et plus haut j’ai écris cher Rufus votre place et en prison. » Je sais, ce ne sont pas des scènes romantiques mais ça a son charme, si je peux dire. « Et d'une partie de jambes en l'air. » ça aussi, ça a son charme, pensais-je en entendant ces quelques mots même si ça me faisait plus sourire qu’autre chose. Au moins, niveau sexe, je n’ai pas de soucis à me faire. Caleb est assez présent pour répondre à mes pulsions sexuelles, enfin, je ne vais pas m’étendre sur le sujet. C’est au moment ou j’allais faire un commentaire sur le film, qu’épiphanie reprit la parole ; « Comment vont les choses avec Zack ? Tu as obtenu des réponses à tes questions .... ? Racontes moi tout, quitte à passer la soirée à nous plaindre de nos vies sentimentales pourries. » En entendant le mot « Zack » j’eu pour seul réflexe de m’enfourner une énorme cuillère de glace à la pistache dans la bouche. En effet, mon ex fiancé est en quelque sorte un sujet tabou, que je n’aime pas vraiment aborder mais en même temps, étant donné que je vais passer toute la soirée avec ma meilleure amie, je savais déjà d’avance que je n’allais pas y échapper pour bien longtemps et que j’allais tout de même devoir aborder ce sujet délicat. Heureusement, il n’y a pas vraiment grand-chose à dire, étant donné que j’évite Zackary comme la peste, le sujet allait donc être vite clos. « On en est toujours au même point que quand il est arrivé… et comme je ne fais que l’éviter, je ne risque pas d’avoir des réponses à mes questions et puis de toute façon je ne suis plus certaine d’en vouloir. » finis-je par articuler. Je me tus un moment afin de réfléchir à la situation et repris quelques instants plus tard ; « Le problème c’est que je n’ai pas envie de l’entendre me dire qu’il n’est pas venu à notre mariage car il avait rencontré une fille mieux que moi, ça me ferait encore plus de mal et je souffre déjà assez comme ça. Tu sais, depuis qu’il est revenu c’est encore plus dur… ça faisait maintenant trois ans qu’il était partit et je commençais à m’habituer au fait qu’il ne reviendrait pas et que je ne le reverrai plus, et puis du jour au lendemain il décide de revenir dans ma vie, c’est très perturbant. » En revenant sans prévenir, comme si rien ne c’était passé, Zackary avait chamboulé mon quotidien et je n’aimais pas du tout ça, parce que du coup j’avais l’impression d’être vulnérable. Je poussai un soupire et baissai la tête, c’est à ce moment que Baloo mon bouvier bernois âgé de un an et demi vint poser sa tête sur mes jambes. Il sait toujours quand je ne vais pas bien, celui-là. Je lui caressai alors lentement la tête pour le rassurer. « C’est horrible, j’ai l’impression que rien ne va plus, je ne maitrise plus rien. » finis-je par articuler.

Était-il donc vraiment impossible de penser à autre chose que ses histoires d’amours ratées, le soir de la saint-valentin ? Apparemment oui. Cela faisait maintenant plusieurs années que je passais cette « fête » seule, bien que je vois plutôt ce jour comme un cauchemar à présent. Pour les couples c’est un des jours les plus attendus de l’année, malheureusement de mon côté c’est celui le plus redouté. Pourtant avant, j’aimais bien la saint-valentin. Je me souviens encore de la première que j’ai passée avec Zackary, il avait sortit le grand jeu ; pic-nique improvisé dans le bois de Salem, il avait accroché aux arbres des dizaines et dizaines de chandelles, pour que l’endroit paraisse chaleureux… C’était le bon vieux temps. Maintenant, quand le quatorze février approche, je pense à toutes ces années gâchées. C’est vrai quand j’y réfléchis, je me suis mise en couple avec Zack à l’âge de dix-sept ans seulement, je croyais que c’était le bon, celui qu’il me fallait, que j’allais passer ma vie avec lui et pourtant… J’ai l’impression d’avoir gâché quatre ans de ma vie. Après tout, je n’ai aimé véritablement qu’une seule fois, je ne peux par exemple pas comparer ce que j’ai vécu avec Zackary et Alec, c’est complètement différent. Pourtant, ça peut paraître bizarre, mais j’ai la sensation qu’Alec m’a apporté plus de bonheur que mon ex fiancé, peut-être parce qu’on ne s’est jamais vraiment disputé… Il y’a des jours, j’ai le pressentiment de me torturer pour rien, comme ce soir par exemple. « J'ai du mal à te suivre, Mila, ça fait des mois que tu m'en parles et que tu te tortures avec cela, mais maintenant que la réponse et à la portée de tes doigts tu la fuis ? » Sincèrement, j’avais espérer parler à sens unique, j’aurais préféré qu’épiphanie reste muette, non pas parce que ses questions me dérange, mais parce que je n’ai tout simplement pas envie d’affronter la réalité ce soir, ni demain d’ailleurs. Voilà pourquoi je fuis constamment mon ex, c’est pour cela que je l’insulte et le critique. Il faut d’abord que j’exprime ma colère, parce que s’il me sort un raison valable et trop « mignonne », il va aussi me faire ses yeux de cocker, ce qui signifie que je pleurerai et qu’il pleurera et que lui pardonnerai. Je ne veux pas. Je suis trop en colère pour ça, je veux prendre ma vengeance. « Oui, c’est dur à expliquer, tu ne comprendrais surement pas, mais oui, je fuis la réponse. » Étrangement, maintenant que je l’ai avoué et de vive voix, je me sens soulagée. Je ne suis pas du tout certaine que ma meilleure amie me comprenne mais le plus important est que j’ai enfin su admettre que je fuis la réalité par pur orgueil, par pure vengeance. « Mila, je pense que l'unique raison pour laquelle tu es si bouleversée par sa présence c'est que tu l'aimes encore. » En entendant le mot « aimer » mon premier réflexe fut de me goinfrer de chips au sel. En effet, peut-être est-ce la raison pour laquelle je lui en fais autant baver… De toute façon, je sais qu’il y a deux issues à mon cas. S’il m’a abandonnée le jour de notre mariage pour une autre fille il est clair que je ne pourrai jamais lui pardonner, si c’était pour une autre raison, peut-être y’a-t-il encore de l’espoir… Dans le deuxième cas, je sais pertinemment que chaque jour que dieu puisse faire, quand il passera la porte de l’appartement pour aller travailler ou faire des courses je me demanderai ; « Reviendra t’il ? » Je ne répondis tout d’abord pas à épiphanie, tout simplement parce que je ne savais pas du tout quoi dire. Pendant un moment je fixai un point imaginaire, en face de moi sur le mur vert clair de l'appart'. Il fallait que je me concentre, je ne pouvais pas me laisser submerger par mes émotions, je n’avais aucune envie de pleurer ce soir, ni aucun autre soir et surtout pas devant quelqu’un. Je finis par lâcher au bord des larmes et tout en mordillant ma lèvre inférieure ; « C’est horrible, j’ai l’impression que rien ne va plus, je ne maitrise plus rien. » Je savais que j’étais en train de mettre épiphanie mal à l’aise et je détestais cette situation. Ma meilleure amie me souffla quelques mots réconfortant avant de me prendre dans ses bras et je dois avouer que ça m’a fit un bien fou… Quelques secondes plus tard, elle me fit un petit discours sur l’amour. Je l’écoutai vaguement, tout en regardant Hugh Grant et Julia Roberts défiler à l’écran. Ma bff avait tout à fait raison, chaque mot qui sortait de sa bouche n’était rien d’autre que la stricte vérité, mais je préférais ne rien ajouter, de peur d’éclater en sanglots, je me contentai de la regarder tout en affichant un faible sourire. « Je suis désolée Mil', je n'aurais pas du aborder le sujet. C'était indélicat de ma part. » S’excusa t’elle. Je lui souris encore une fois avant de lui répondre ; « C’est rien, ça fait trop longtemps que je garde tout ça pour moi. » Pendant un moment, on reporta notre attention sur le film. Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours regarder un film d’amour le soir de la saint-Valentin ? Ne pouvons-nous pas nous contenter d’un bon vieux film d’horreur bien gore et sans sentiments ? « J'me ferais bien Hugh Grant un de ces quatre, pas toi ? Quel déhanché ! Et puis, ce sourire, j'sais pas, il a ce charme anglais que seuls les gens comme moi ont. Je pourrais demander à mon père de me procurer son numéro de téléphone, non ? » Je ne pu m’empêcher de pouffer en entendant cela. Epiphanie a toujours su comment détendre l’atmosphère. En effet, Hugh Grant, est tout simplement magnifique malgré qu’il soit plus mûr que moi. Sans aucun doute, si un jour j’avais la possibilité de le rencontrer, je lui sauterais dessus et le déshabillerais illico presto. Au début la dernière phrase de ma meilleure amie me fit rire. Ensuite, elle me fit réfléchir. Elle avait plutôt l’air sérieuse quand elle avait prononcé ces quelques derniers mots. Qu’entendait-elle par ; « je pourrais demander à mon père de me procurer son numéro ? » « J’avoue, j’avoue, j’en ferais bien mon quatre heure ! Il est si…sexy. » Je marquai une pause avant de reprendre ; « Ce charme Anglais que seuls les gens comme toi ont et bien merci épi ! Serais-tu en train de me dire que mon charme Américain n’est pas aussi… Charmant que le tient ? » Je pouffai de rire en entendant ce que je venais de dire et en l’occurrence ce que je venais de dire ne voulais pas dire grand-chose. Quelques secondes plus tard, quand mon fou rire fut passé, je lui demandai ; « Ce serait vraiment un miracle si tu pouvais avoir son numéro… sauf si bien évidemment ton père est riche, puissant, célèbre et qu’il a des relations ! Mais de toute façon, je serais au courant si ma meilleure amie avait un père comme cela ! » Je lui affichai un sourire avant de me lever et d’aller brusquement couper le film. Marre de l’amour ! On veut du sang ! Enfin, je…Elle me regarda étonnée et pendant un moment je quittai la pièce pour aller chercher le DVD de Saw I se trouvant dans ma chambre. Sans un mot, j’insérai le cd dans le lecteur et revint m'asseoir tout en ajoutant ; « Prête à voir du sang ? »